Pas évident de choisir son camp lorsque l’on est en région parisienne car ce soir jouent trois groupes que j’apprécie et dans trois styles complètement différents. BUKOWSKI, WITHIN TEMPTATION et SICK OF IT ALL. L’occasion de voir un des meilleurs représentants de la scène française à deux pas de chez moi et qui vient d’accoucher de ce que je considère comme son meilleur album, « Strangers » (lire la chronique ici) l’emporte sur le metal symphonique batave et le hardcore US. Rendez-vous donc dans une petite salle perdue des Yvelines, au fin fond d’une zone industrielle qui met les GPS à rude épreuve pour une soirée franco-française.
BUKOWSKI se voit adjoindre les services de deux premières parties, GUT SCRAPERS venus du sud de la France et distillant un hard rock qui, s’il est pas mal troussé et exécuté, n’affole pas non plus les compteurs, et les locaux de COAL qui proposent un heavy mâtiné de thrash empruntant (copiant ?) SEPULTURA et SOULFLY et dont le chanteur qui, sous couvert d’humour, aligne les « Ça va les connards ? » et moult « Allez-vous faire enculer ». Un cocktail insipide et indigeste qui s’étire - trop - longuement. A oublier.
Heureusement, les sauveurs de la soirée arrivent vers 23h et les quatre membres de BUKOWSKI mettent d’emblée les points sur les "i" avec ''Pillbox'' et ''The Smoky Room''.
Le son est déjà bien meilleur mais n’est pas optimal et l’on fait bon cœur contre mauvaise fortune car l’envie est là, de la part du public comme de celle des musiciens et tout le monde prend vraiment (enfin !) son plaisir à plein. Le chanteur-guitariste Mathieu Dottel et son frère, Julien, à la basse et au chant également sont comme d’habitude en totale adéquation et se soutiennent vocalement sur les morceaux, se fendant tous deux d’interventions entre les titres tantôt mâtinées d’humour (pour ça, Julien s’y entend comme pas un) et d’appels à la communion entre le groupe et le public et là, c’est Mathieu qui assure pleinement son rôle. Seul un trublion lui demande par deux fois de la fermer et de jouer. Mathieu ricane et se retient de répondre. Des coups de pompe se perdent moi j’vous dis… Clément lui, fait voler ses dreadlocks qui viennent percuter ses cordes et Timon à la batterie (qui joue également dans FULL THROTTLE BABY, l’autre groupe de Julien Dottel) ne s’économise pas une seconde.
Nous sommes en plein "Strangers Tour", comme l’attestent les set-lists posées aux pieds des musiciens, mais c’est peut-être le seul bémol de la soirée car si deux titres de l’album doivent être interprétés (oui, seulement deux quand ce disque mérite d’être joué dans son intégralité vu le niveau), le sample censé démarrer sur ''Mater Dolorosa'' ne partira jamais et nous n’aurons ainsi droit qu’au terrible ''Mysterious Smile'' (hé les gars, un ''Easy Target'' aurait torpillé l’assistance pourtant…).
Le groupe quitte la scène sur ''Mysanthropia'' et revient pour une petite doublette finale composée de ''Car Crasher'' et d’une habituelle reprise de PANTERA, ''I’m Broken'' jouée en partie seulement.
Comme dit, dommage que le groupe n’ait pas joué plus de titres de son dernier album et délivré une set-list un poil convenue bien que constituée de classiques que le public aime à entendre. C’est bien peu de choses au vu de la prestation donnée et de la sincérité, ainsi que la générosité, de ce groupe. Merci BUKOWSKI !
