Un des moments que l'on apprécie vraiment quand l'opportunité d'une détente le permet, c'est de regarder le DVD d'un concert, et une chose que Steven Wilson a maintes fois démontrée, c’est qu’il produit d’excellents DVD live. Que ce soit avec PORCUPINE TREE ou en tant qu’artiste solo, ses mixages sonnent aussi bien que l’image. Fin mars 2018, Steven Wilson jouait trois soirs de suite à guichets-fermés dans l’un des lieux les plus emblématiques du monde : le Royal Albert Hall de Londres. Après une longue tournée européenne - avec des concerts complets, dont deux passages à l'Olympia, en France - ces trois shows londoniens couronnaient une incroyable période de sept mois débutée avec la sortie de « To The Bone », le cinquième album solo de Steven , et la 3e date finale a été filmée pour donner « Home Invasion: In Concert at the Royal Albert Hall », un résultat en son et images que tout fan de Wilson ne voudra manquer.
Le Royal Albert Hall est bien sûr un lieu exclusif et prestigieux depuis plus d'un siècle et constitue un espace d'une beauté époustouflante pour les concerts, et que Steven Wilson utilise à bon escient. Le concert commence par une brève vidéo et des plans du groupe qui se prépare avant de commencer la première partie avec "Nowhere Now", et il est évident que le line-up est en pleine forme. Il est ensuite rejoint sur scène par Ninet Tayeb pour une magnifique interprétation de ''Pariah'', l'un des singles de l'album « To The Bone » .
Steven Wilson renverse un peu les habitudes et plutôt que d’autres chansons de cet album, il poursuit avec l'un des ses plus longs classiques, ''Home Invasion/Regret #9'' extrait de « Hand. Cannot. Erase. ». Les membres les plus récents de son groupe font un excellent travail sur les titres plus anciens. Le public du Royal Albert Hall est ensuite le témoin d'un vrai régal avec une chanson plus ancienne de PORCUPINE TREE, ''The Creator Had a Mastertape''. Il s'agit du premier des six titres de PORCUPINE TREE sur le DVD, une surprise très agréable et très inattendue.
Ninet rejoint à nouveau le groupe pour une version légèrement retravaillée de "People Who Eat Darkness". Elle se charge de la voix de tête pour le début de la chanson, tandis que Steven la rejoint plus tard. Le vrai moment fort de cette chanson est l'écran vidéo situé derrière elle, qui projette de fortes images. Après plusieurs autres morceaux, dont une interprétation épique du classique de PORCUPINE TREE "Arriving Somewhere But Not Here" qui ouvre la seconde partie de la soirée, arrive "Permenanting", la chanson pop qui restera sans aucun doute comme l'une des plus controversée de la carrière de Steven Wilson. Un fait dont il semble sincèrement conscient puisqu'avant la chanson, il prend le temps de dire au public que la musique pop est géniale et que si on ne l'aime pas, nous ne sommes que des snobs. Que vous aimiez la chanson ou pas, le groupe adore évidemment la jouer.
Vient ensuite le dernier extrait de l'album « To The Bone », la sombre "Song Of I". Sophie Hunger n'apparaît pas sur scène, mais le groupe est accompagné d'un hologramme volumineux et parfois coloré qui représente la chanteuse. C’est un excellent exemple de l'utilisation que fait Steven Wilson de l'espace fourni.
Le concert étant d'une durée de plus de 2h, il serait exagéré ici de faire un "titre par titre" mais quand vous l'écouterez vous constaterez l'effet de surprise de la set-list, véritable best of live... Après avoir interprété quelques chansons dénudées, dont une version solo de "Even Less" et le 3e duo avec Ninet Tayeb "Blank Tapes", Steven Wilson termine avec un coup de poing, probablement ses deux meilleures compositions, "The Sound of Muzak" et "The Raven That Refused to Sing" un chef-d'œuvre et, dans un contexte live, aussi époustouflant que le clip-vidéo qui illustre la chanson.
Le DVD est tourné d'une exquise manière. Les couleurs et les éclairages sont clairs et brillants, aucun projecteur n'éblouit les caméras, ce qui a pu trop souvent gâcher d’autres DVD live. Bien sûr, avec un mixage du son réalisé par Steven Wilson lui-même, c'est riche et texturé, vous pouvez tout entendre clairement et dans un équilibre parfait. La réalisation et le montage sont également un point fort de ce DVD, il n'y a pas de coupures constantes des caméras, elles restent suffisamment longtemps et immobiles sur les musiciens et sur leurs instruments afin que l'on puisse voir leurs mains pendant qu'ils jouent. La foule est très active, mais jamais trop distraite. C’est vraiment un exemple de DVD live qui n'a nullement besoin d'être amélioré. La version audio sur CD se présente sous forme de plusieurs packages élaborés dont un qui comprend un documentaire et plusieurs autres chansons interprétées lors des répétitions et balances dans l’auditorium vide.
Comme il fallait s'y attendre, Steven Wilson a publié un autre live fantastique, mettant en avant le meilleur de ses nouvelles chansons, ainsi que quelques pépites de sa longue carrière. « Home Invasion: In Concert at the Royal Albert Hall » est un autre temps fort de l’artiste. Il s’agit certainement de l’un de ses meilleurs disques live et l’un des meilleurs CD/DVD live de l’année. L'achat de ce monument ne devrait poser aucun problème à tous ses fans, et si vous le regardez avec des personnes qui n'ont jamais entendu parler de Steven Wilson auparavant, il est fort probable qu'il compte de nouveaux fans. Hautement recommandé pour vous préparer aux dates de janvier 2019 qui traverseront la France.