18 janvier 2019, 10:27

PAPA ROACH

• "Who Do You Trust"

Album : Who Do You Trust?

PAPA ROACH nous offre un nouvel album : « Who Do You Trust ».
Résumé des épisodes précédents, extrait d'une archive confidentielle HARD FORCE :
- Chef ? j’ai un problème, je n’aime pas PAPA ROACH.
- Et alors, c’est quoi le souci ?
- Ben, il est très bien ce « Crooked Teeth ».


La rédaction, en toute logique, me demande de couvrir la sortie de ce nouvel album « Who Do You Trust ». A tous les coups ça va me saouler (je ne vais pas avoir deux fois de la chance)… mais comme je suis le Tintin du neo-metal et des autres musiques d’adolescents (y'a pas d'autre volontaire il parait aussi) de 7 à 77 ans, j’y cours !

Planquez d’emblée les capitaines Haddock car on est loin d’un classique du metal, que ce soit old ou new-school. Les gros riffs huileux ? Y en a pas. Est-ce pour autant mauvais ? Non non. Pas forcément. Débarquons avec nos oreilles (pas cassées), façon Tintin chez les Pica-rock !

Du dernier album on retrouve le côté rapcore bien présent dans « Crooked Teeth ». Electro drums, voix clean mélancolique et riffs minimalistes dans "The Ending", à qui on pense ? Aux HOLLYWOOD UNDEAD forcément. Une sensation renforcée avec "Renegade Music", rythmé et frais mais avec une bonne petite hargne. Ou encore "Elevate" qui offre des chœurs aériens des plus prenants et des breaks qui précèdent des envolées speed rock. D’ici à ce que Mr Shaddix et ses potes se collent un masque de hockey sur le visage, je dirai qu’il n’y a qu’un pas. Les amateurs de neo-metal de la première heure risquent d’être déçus, aussi circonspects que mes Dupond et Dupont arrivant sur la Lune.

Grosse surprise avec "Not The Only One", trop pop dans ses deux premiers tiers, avant de s’énerver et de s’accélérer dans sa dernière minute. L’album a tout de même un côté punchy qui le rend agréable. Le titre phare "Who Do You Trust" est ultra catchy, avec des breaks à la guitare électrique épurée, je suis bien dans le move avec mes pantalons golfeurs. Vous savez qui ça me rappelle ? Tom Morello !

Pour ceux qui aiment le mélange des genres, la créativité, « Who Do You Trust » offre de quoi les contenter. Petite ballade nostalgique aux soli apaisants dans "Come Around", une autre moins bien réussie qu’est "Problems", également un hit punkisant qui nous fait "Feel Like Home", un "Top Of The World" déroutant, plein de créativité synthétique, presque orientale. Une nouvelle facette world hard rock ?

Je m’assoupis victime du jet lag découlant de ce vol 747 pour Sydney (car qu’ils soient discutables ou pas ces titres nous font voyager loin avec des sons originaux). Je suis réveillé par un "I Suffer Well" au rythme punk hardcore et aux grattes énervées. C’est excellent et bref. J’en ai retrouvé ma houppette. Plus convenu, "Maniac" me laisse sceptique avec ses apports électroniques sans âme. "Better Than Live" vient conclure. Un morceau en demi-teinte. Vite oublié. Pas de quoi défriser Milou.

C’est l’heure du bilan. Plus d’un, après l’écoute de « Who Do You Trust », tirera une tête aux yeux aussi ronds que ceux du professeur Tournesol. Cet album, loin d’être mauvais, est une œuvre très personnelle qui vise à explorer de multiples horizons musicaux. Nous sommes plus dans les Sept Boules de Cristal que dans nos voyages classiques en Amérique du rock. A chacun de se faire son opinion.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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