URIAH HEEP a bientôt 50 ans. Tournant activement pour la promotion de son dernier album « Living The Dream », le groupe de hard rock a gâté la France en janvier avec 3 dates (le 22 à la Cigale de Paris, le 24 à l’Espace Julien à Marseille et le 29 au Bikini à Toulouse). Russel Gilbrook, batteur du groupe depuis 2007, marquant le regain de productivité du HEEP, nous a parlé de l’album, de la tournée et des projets futurs, quelques jours avant la venue du groupe dans la capitale.
« Living The Dream » est le 25ème album du groupe, vivez-vous un rêve ?
Oui, on vit un rêve, c’est un moment vraiment fantastique. En 2020, le groupe fêtera ses 50 ans. C’est fabuleux de faire un métier que l’on aime. De voyager à travers le monde. Nous avons visité 61 pays. Nous avons joué devant un nombre incroyable de fans qui apprécient notre musique. C’est un honneur pour nous ! Alors, je te dirai : oui, nous vivons définitivement un rêve !
Peux-tu nous parler justement de ce nouvel album ?
Le précédent album était acoustique. Nous avons beaucoup tourné et il était difficile pour nous d’enregistrer un nouvel album. Notre maison de disque essayait de nous attraper pour en écrire un nouveau. Nous n’avions pas le temps pour de la pré-production. Il fallait écrire de meilleures chansons et nous voulions faire quelque chose de spécial, adopter une nouvelle approche. Nous avons engagé comme producteur Jay Ruston. Nous avons beaucoup discuté ensemble, il est très metal avec un solide background classic-rock. Nous aimions son travail avec EUROPE, Paul Gilbert, BLACK STAR RIDERS, STONE SOUR et il a produit ou mixé ou fait les deux avec ces groupes. Il nous a apporté quelque chose de neuf et c’est ce qu’il fallait pour le HEEP. Après quelques semaines de pré-production, nous avions donc de vraiment bons titres un peu plus prog’ qu’à l’accoutumée. Les accords des claviers, la férocité des guitares couplée à la puissance de la section rythmique donnaient vraiment quelque chose de fort. Les mélodies et le chant aussi. Nous sommes vraiment satisfaits du travail finalisé. C’est le meilleur album depuis 20 ans. Il est heavy, prog' et nous avons des retours positifs des fans et nous en sommes ravis.
Vous avez monté un projet de crowfunding sur Pledge Music pour cet album. Tu nous en dis un mot ?
Oui, nous avons décidé de faire du Pledge et d’impliquer d’avantage les fans. Nous voulions faire quelque chose de plus personnel, de plus intime. Après toutes ces années, nous avons tellement de fans loyaux, des anciens comme des nouveaux, nous voulions qu’ils soient impliqués dans tout le processus de cet album. Nous avons trouvé super cette idée ! Certains fans ont assisté au soundcheck, pouvaient jouer avec nous, déjeuner avec nous. Ils pouvaient prendre toutes les photos qu’ils souhaitaient. C’était une expérience fantastique pour eux car le groupe représente vraiment quelque chose à leurs yeux ! Ils étaient proches de nous, nous étions proches d’eux.
C’est quoi le mode d’emploi créatif d’un album du HEEP ?
C’est un peu la même chose que sur les autres albums. Mick Box (guitare) et Phil Lanzon (claviers) écrivent ensemble depuis de nombreuses, nombreuses, nombreuses années. Ils ont leurs techniques créatives et ils mettent en forme leurs différentes idées. Nous retravaillons le tout et il y a ce que tu entends sur l’album, il y a toute cette alchimie qui se crée entre les différents membres du groupe. Des fois, ça fonctionne positivement, des fois négativement. On reprend les choses dès lors. Tout le monde se respecte, complète et apporte des idées aussi. La production est plus heavy, nous voulions quelque chose de plus heavy de toute façon.
Quelles sont les différences significatives entre cet album et « Outsider » sorti il y a 5 ans ?
Nous avons pris plus le temps pour le faire. Nous étions plus relax, nous avons essayé d’écrire de meilleures chansons les unes après les autres. Des idées vraiment magiques sont nées. Et comme je te le disais, l’approche est plus heavy dans le son !
J’ai choisi 5 titres que j’apprécie particulièrement sur « Living The Dream ». Un mot pour un titre ?
Grazed By Heaven
Puissance
Living The Dream
Gros groove
Rocks In The Road
Progressif
Take Away My Soul
Une bonne chanson pop et commerciale
Goodbye To Innocence
Fun
Qu’as-tu appris de Mick Box après toutes ces années avec URIAH HEEP ?
Mick est totalement dans le ressenti de l’autre. Lorsque tu es depuis si longtemps dans un groupe, ce qui est important est l’alchimie de ses membres, le plaisir de la vie sur la route. Il y fait attention. Il sait ce qu’il fait. Nous ne savons pas ce qu’il aime personnellement mais un bon musicien sait à quoi s’attendre avec son groupe. Il faut produire les meilleures chansons. Mick est facile, est très sociable. Ce qu’il veut c’est écouter de bons musiciens et être bien avec les musiciens avec lesquels il joue !
Comment te prépares-tu mentalement et physiquement pour une tournée ?
Il n’y a pas réellement de préparation. Je suis celui qui joue le plus heavy. Je fais un peu d’exercices et joue pas mal derrière mes fûts entre les tournées : 4 à 5 heures par jour au studio.
Comment s’est passé le début de la tournée ?
Fantastique. Nous avons débuté il y a 2 mois. Nous avions répété avant de partir. Nous voulions jouer des titres du nouvel album et les intégrer à une set-list classique. Nous voulions faire des concerts heavy avec plein d’énergie. Notre choix a eu un bon impact sur le public et nous sommes satisfaits de ces concerts et du retour des fans !
C’est quoi la set-list de URIAH HEEP après 25 albums ?
La difficulté d’une set-list est de faire le bon choix des titres. Tu peux te focaliser sur une période, sur certaines périodes, mixer avec du plus récent. Tout est possible et c’est ce qui est fantastique avec notre répertoire. Le nombre de chansons peut varier, nous le faisons. Il faut aussi prévoir les bons titres qui clôturent le spectacle.
Jouer en France, qu’est-ce que cela t’inspire ?
Nous n’avons pas assez joué en France, je crois. Les fans sont bien présents, ils aiment le rock hard. Nous nous devons de leur donner les meilleurs concerts, nous avons une belle production, cela va être excitant. Nous avons hâte de venir!
Qu’est-ce qui est prévu pour les 50 ans du groupe ?
Nous sommes en train de rassembler un certain nombre d’idées dans le groupe. Nous ne savons pas encore ce que cela va donner mais 50 ans est un chiffre magique. Nous allons célébrer ça mais je ne peux pas te dire encore sous quelle forme ce sera fait !
As-tu d’autres projets musicaux ?
Non pas pour le moment, je suis très pris par URIAH HEEP. Si je pouvais entre 2 tournées avoir suffisamment de temps, je pourrai jouer sur un album ou participer à son écriture. Honnêtement, mon emploi du temps est très chargé.
Que fais-tu à part de la musique ?
J’adore le golf, les arts martiaux. Je fais de la musculation à la maison, j’ai une machine. Je joue et écoute de la musique tout le temps en fait !
Ton plus beau souvenir avec URIAH HEEP ?
Le plus beau. J’en ai plein. C’est tout ce que j’ai fait avec le groupe depuis 2007, tout cet esprit rock à la LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE. Je peux jouer des groove simples comme jouer des trucs plus complexes avec la double grosse caisse, j’ai un vaste et beau champ de liberté dans le groupe.
Ma dernière question, c’est un batteur, une pensée. Prêt ?
Oui
Tommy Lee (MÖTLEY CRÜE)
La maison de la puissance
Ian Paice (DEEP PURPLE)
Musical
Nicko Mc Brain (IRON MAIDEN)
Sauvage
Dave Lombardo (SUICIDAL TENDENCIES)
Dingue
Mike Portnoy (SONS OF APOLLO, THE WINERY DOGS…)
Gros bosseur
Neil Peart (RUSH)
Exceptionnel
Scott Travis (JUDAS PRIEST)
Etonnant