22 février 2019, 23:51

Slash feat. Myles Kennedy & THE CONSPIRATORS + ALTITUDES & ATTITUDE

@ Paris (Le Zénith)

Loin de se faire rare dans l’Hexagone, le chapeauté Slash accompagné du chanteur Myles Kennedy (ALTER BRIDGE) et du groupe THE CONSPIRATORS réinvestit la salle du Zénith de Paris qu’il connaît bien désormais et qui affiche encore une fois complet, preuve de l’engouement et du succès récolté dans sa carrière solo par le guitariste des GUNS N’ ROSES. Il est loin le temps où il venait dans la capitale pour la première fois en solitaire en 2010 dans la salle du Bataclan (on ne compte pas ses passages précédents dans les années 90 avec GUNS N’ ROSES puis Slash’s SNAKEPIT). Un public bigarré où des jeunes d’à peine 20 ans et des quadras (quinquas même) viennent applaudir celui qui les a fait vibrer à partir de 1987, formant ainsi un public multigénérationnel réuni sous la bannière du hard rock racé proposé par Saul Hudson, véritable patronyme de Slash.



La belle surprise intervient dès la première partie avec le groupe ALTITUDES & ATTITUDE, quatuor composé surtout de Frank Bello, bassiste d’ANTHRAX, mais qui officie là – et de fort belle manière – au micro et à la guitare rythmique, et de David Ellefson, bassiste de MEGADETH qui conserve ici sa quatre-cordes. Le groupe a sorti un premier album qui ne peut être plus éloigné du style joué par leurs formations d’appartenance mais qui est une vraie bouffée d’air frais pour ses interprètes et tous ceux qui y jetteront une oreille. Un hard rock tantôt heavy (voire très sur ''Here Again'', non jouée malheureusement) ou parfois presque “pop” (on prend des pincettes désormais avec ce terme que les détracteurs de GHOST ne manqueront pas de nous jeter au visage…) sur des morceaux immédiats qui voient le public présent répondre de mieux en mieux au fil du set. ''Booze And Cigarettes'' entame les hostilités comme on dit et suivent, entre autres, ''Get It Out '', ''Talk To Me'', l’entêtant ''Late'' ou le démoniaque instrumental ''Leviathan'' et son riff tout en harmoniques de guitare. Un bémol néanmoins avec deux reprises, ''Rip It Out'' d’Ace Frehley (ex-KISS) et ''Detroit Rock City'' (KISS), un peu too much dans un set de première partie alors que d’autres bons titres de leur album auraient été bienvenus. Un moyen pour le groupe de se faire plaisir certes, mais une déception à mon avis tant l’album est méritant. Si vos agendas "prioritaires" vous le permettent, messieurs d’ALTITUDES & ATTITUDE, revenez quand vous voulez !

A 21h05, les lumières s’éteignent laissant entrer le groupe tandis que les premières notes de ''The Call Of The Wild'' résonnent dans l’enceinte. Premier des sept titres empruntés au dernier et excellent album « Living The Dream », bien que la set-list ne laisse pas en reste les autres albums. Que ce soit le premier "en solo" paru en 2010 et constitué d’une multitude d’invités au micro ou les deux autres, « Apocalyptic Love » et « World On Fire », alternant les emprunts sans que jamais l’ambiance ne retombe.
La première ovation est déclenchée par ''Ghost'', chantée originellement par le chanteur de THE CULT, Ian Astbury, et dont l’énorme riff voit les fans commencer à vraiment y mettre du leur. Même constat sur ''Back From Cali'' où Myles Kennedy interprète l’un des meilleurs titres de ce disque. Côté riff qui met tout le monde d’accord, ''Serve You Right'' se pose là et bien là. Lourd comme du plomb. Officiant aux chœurs, c’est en milieu de scène et au micro principal que vient ensuite se placer le bassiste Todd Kerns pour deux titres, ''We’re All Gonna Die'' puis ''Doctor Alibi'' qui, à l’applaudimètre, figure sur le podium final, un morceau qui voyait Lemmy, le défunt leader de MOTÖRHEAD, donner de la voix. Superbe mid-tempo du dernier album, ''Lost Inside The Girl'' est l’occasion pour Myles de reprendre le leadership vocal avec la maestria que caractérise le chanteur. Oui, cet homme est beau et qui plus est, bourré de talent, il faut le dire haut et fort une fois pour toutes !



Ce n’est pas parce que la vedette de la soirée est Slash que les autres n’ont pas droit de briller et c’est pour ça que pendant que le guitariste laisse ses doigts glisser pour un long solo lors de ''Wicked Stone'', le batteur Brent Fitz frappe comme un damné, enchaînant les fills et figures à l’apparence simple mais bougrement efficaces, lui valant à l’issue une belle salve d’applaudissements. Pas le temps de souffler après cette dizaine de minutes intensives que le batteur lance déjà l’intro de ''Mind Your Manners'', une chanson rapide qui fait taper du pied et faire de l’air-guitar.
La triplette suivante, ''By The Sword'', ''Nightrain'' (seul emprunt aux Gunners, toujours excellente mais désormais dispensable au vu du répertoire étoffé à disposition) et ''Starlight'' ne fait pas de quartier. Tout juste note-t-on que Myles n'aborde plus cette dernière dans les aiguës, sans que cela ne choque vraiment. Elle en serait presque meilleure même. Le groupe choisit de quitter la scène sur la survoltée ''World On Fire'' où le groupe est présenté et durant laquelle Slash en rajoute encore une couche. Puis en guise de rappel, les "AA". Non, pas pour "Alcooliques Anonymes" mais ''Avalon'' et ''Anastasia'' qui, dans une dernière ligne droite pour épater la galerie, permettent à Slash de "soloter" à discrétion une fois encore. Au final, une prestation plus que généreuse de près de 2h15 mais sans aucun changement par rapport à la date réalisée deux jours avant à Londres, un concert enregistré par ailleurs pour une future sortie vidéo, a annoncé le groupe sur les réseaux sociaux.

Que doit-on retenir alors de ce concert haut en couleur et en haut de forme ? D’une, qu’il est rare de nos jours d’avoir des concerts de cette durée, si bien construits qu’à aucun moment le public se lasse et décroche sporadiquement. Même avec autant de soli… Et de deux, que le groupe sur scène ait la banane comme eux (bon OK, Slash s’cache derrière son chapeau, ses cheveux et ses lunettes mais c’est sa marque de fabrique). La seule ombre à ce tableau lumineux, si tant est que cela en soit une vraie en bonne et due forme, est qu’il y ait trop de soli à rallonge. Ceux des chansons se suffisent à eux-mêmes et les autres n’apportent pas plus d’eau au moulin électrique (à ce moment, l’esprit de Claude François me foudroie), mais que voulez-vous, le public vient aussi pour ça. Pour ma part, j’échangerais volontiers mon baril de soli contre plusieurs autres de grands morceaux bien gras, le répertoire du Monsieur n’étant pas en manque de cela. Vous constaterez que c’est bien peu de négatif et complétement subjectif, la majorité présente s’en étant délecté. Carpe diem comme on dit. Rendez-vous pris le 10 mars à Toulouse et en juin au Hellfest pour une prestation qui, si elle sera plus courte, n’en sera pas moins efficace, on n’en doute pas un instant. Allez, solo ! Euh, salut !

Set-list
Photos © CélEye Kopp - Hard Force : Portfolio



Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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