9 mars 2019, 16:39

THE BLACKSTONE CO.

• "Betrayed"

Album : Betrayed

La route vers la concrétisation d’un projet musical n’est pas un long fleuve tranquille en ce pays. Et ce n’est pas THE BLACKSTONE CO. qui dira le contraire au vu des presque cinq longues années qu’il aura fallu au quatuor pour pouvoir sortir son premier album « Betrayed ». Le hasard faisant bien les choses (mais « Il n’est point de hasard », n’est pas Monsieur Voltaire ?), j’ai été amenée à jeter une oreille plus qu’attentive sur ce petit bijou qu’est « Betrayed ».  Ayant brièvement croisé le chemin du groupe début 2016 lors d’un concert sur Aix-en-Provence, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je suis tombée sur le premier extrait, "The Gift". Mais c’est qu’ils ont sacrément progressé les lascards ! Et surtout, le changement le plus notable vient du fait que le chant est désormais assuré par Marc Bohren, également guitariste et compositeur du groupe. Quel excellent choix tant la voix de Marc assure un supplément d’âme et de chaleur à ces dix brûlots.  

Pour ouvrir le bal, "New Birth", et ses guitares acérées comme des lames de rasoir, donne le ton résolument heavy et mélodique de cet album. Aucun faux pas dans cette mise-en-bouche, des guitares virtuoses de Marc Bohren et Romin Mañogil (ex-DISCONNECTED), à la basse bien lourde de Quentin "Bigman" Baïsset couplée à la rythmique puissante d’Eric Papagna, les quatre musiciens font preuves d’une grande maturité. La suite est du même acabit avec "Face Of Freedom" qui ferait un parfait single avec son refrain accrocheur. La voix claire de Marc est superbe avec sa pointe de raucité qui fait frissonner agréablement les récepteurs auditifs. "For A While" et son intro majestueuse alterne entre douceur des couplets et puissance du refrain, associé à un solo de guitare inspiré.  "Twisted Dreams" avec son tempo plus lent et lourd, et son style rugueux, écorché, un peu crado, rappelle le meilleur de CORROSION OF CONFORMITY, époque « Deliverance » et « Wiseblood ». Mais cependant, les influences des musiciens allant de BLACK LABEL SOCIETY à STONE SOUR, en passant par ALTER BRIDGE et d’autres encore, sont parfaitement digérées et assimilées. L’osmose entre les quatre membres est palpable, chacun amenant sa pierre à l’édifice.

"Betrayer" est la touche de douceur malgré son texte sombre, où la voix de Marc Bohren prend toute son ampleur, partant dans des envolées mélodiques de toute beauté. Une chanson qui prend aux tripes, avec son émotion à fleur de peau. "Leaving My Soul" repart de plus belle dans un style heavy et puissant et parfois presque lyrique. "The Gift" accélère le tempo et offre une nouvelle fois un hit potentiel au groupe avec un refrain imparable, un break atmosphérique et un solo accrocheur. A noter également que ce titre a bénéficié d’une belle vidéo dont la petite touche d’humour final montre une autre facette du groupe. "Jerk" est un excellent titre nerveux et énervé, taillé pour le headbanging, agressif à souhait, tant dans son rythme que dans ses paroles incisives.
Après une intro planante et progressive, "Something" nous ramène dans une ambiance bien lourde alternée avec un refrain rythmé. Encore une fois, THE BLACKSTONE CO. nous offre toute l’étendue de son talent dans une cohésion parfaite. Chaque note est à sa place, chaque instrument se complète et aucun ne prend le pas sur l’autre. C’est sur une note bien speed à souhait que se clôt cet album superbe avec la géniale "Orange M.F.", bien méchante comme on les aime. Un style à ne pas hésiter à creuser à l’avenir tant cette chanson est une réussite. A  bon entendeur…

THE BLACKSTONE CO. a traversé des épreuves, des changements de line-up et des contretemps, mais le groupe en est ressorti grandi pour produire un album d’une belle maturité musicale qui n’a rien à envier aux grosses productions. Absolument aucun titre n'est à jeter sur cette pépite qu’il faut se procurer de toute urgence, si ce n’est déjà fait. Avec des textes faisant référence à la difficile mise en œuvre de ce projet, à notre société partant à la dérive ou bien encore à la folie présente en chacun de nous, ainsi qu’un graphisme somptueux, présentant un homme tête baissée qui se couvre les yeux d’une main à laquelle est accroché un komboloï (chapelet orthodoxe), collant à merveille à ces ambiances sombres et lourdes, THE BLACKSTONE CO. est parvenu à nous toucher profondément et impose d’entrée de jeu sa présence sur la scène française.
Une présence qu’on leur souhaite incontournable, avec, si possible, de multiples concerts à venir et une ouverture sur la scène internationale. Cela ne serait que justice. Et comme le dit si bien la petite fille (qui n’est autre que celle de Marc Bohren), à la fin de "Orange M.F." : « C’est micro Papa ! ». Oui, c’est bien son micro, et surtout qu’il ne le lâche pas. Le chant lui va si bien.

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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