Le rock stoner dans l’hexagone, ce n’est pas ce qu’on a le plus et ce n’est pas forcément ce qu’on fait de mieux mais… Il y a néanmoins quelques exceptions qui pourraient dans les prochaines années faire pencher durablement la balance. On ne parle pas évidemment des Lillois GLOWSUN ou des Limougeauds 7 WEEKS établis depuis des années et bénéficiant déjà d'une reconnaissance mondiale, mais plutôt de petits groupuscules présents autant que discrets comme JAGANNATHA ou ces Toulousains FUZZY GRASS qui, loin de prétendre à révolutionner le genre, possèdent toutes les qualifications et les connaissances nécessaires pour jouer du rock psychédélique sans passer pour des débutants, des copieurs ou des suiveurs.
Par le biais d’une petite campagne de financement participatif sur le site Ulule, FUZZY GRASS a pu ainsi sortir l’année dernière son premier album (vous ne le trouverez donc pas dans le commerce...) et en profiter pour montrer l’étendue de son talent (l’hypnotique "The Alone Boy" à écouter d'urgence !) ou du moins, avoir quelque chose de solide à vendre aux concerts. Portée par une excellente guitariste dont l’âme semble connectée en permanence à la référence psychédélique ultime des seventies qu’est le grand Jimi Hendrix ("The Upside Down"), une section rythmique très solide et un vocaliste à la diction parfaite et au timbre de voix qui ne fait pas passe-partout, la musique de FUZZY GRASS supporte largement la comparaison avec les ténors de la discipline ("The Faceless Man") à grands renforts de pédale wah wah et de fuzz.
Pas de quoi se classer numéro un des ventes de disques, faire la couverture des magazines ou de remplir des stades entiers, même pas de quoi faire péter le compteur de YouTube. Mais si vous voulez de quoi passer un bon moment, ce « 1971 » agit véritablement comme une machine à remonter le temps
