19 avril 2019, 15:55

PORT NOIR

• Interview Andreas Hollstrand

Blogger : Clément
par Clément

Fraîchement signé sur le label InsideOut Music (refuge d'obscures formations comme DREAM THEATER, Devin Townsend, LEPROUS ou PAIN OF SALVATION), le trio suédois PORT NOIR a visé juste pour faire connaître son troisième et dernier album en date, « The New Routine », à un large public. C'est d'ailleurs un Andreas Hollstrand (guitares, claviers) très motivé qui a pris le temps de répondre à quelques-unes de nos questions, pile-poil un mois avant la sortie de ce nouvel assaut de rock moderne prévue pour le 10 mai.


Bonjour Andreas, quel est l'état d'esprit du groupe à quelques semaines de la sortie de « The New Routine » ?
Nous sommes très impatients de pouvoir vous faire découvrir ce nouveau morceau de l'histoire de PORT NOIR ! C'est une étape très importante dans la vie du groupe, une étape qui symbolise à merveille nos envies musicales du moment.

J'imagine. Comment présenterais-tu PORT NOIR en quelques mots à ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ?
C'est un patchwork complet de nos influences musicales actuelles mais aussi le reflet de nos personnalités, qui évoluent avec le temps et les étapes de la vie. Je ne vais pas de te faire le coup du "meilleur album composé par le groupe" même si je pense sincèrement que cela décrit bien la teneur de « The New Routine » (rires). Je trouve que les mots employés par le label définissent bien ses contours pour le coup : « PORT NOIR c'est du rock percutant qui se nourrit aussi bien de pop que d'influences plus modernes. »​.

Des groupes comme RAGE AGAINST THE MACHINE, THE WEEKND ou QUEENS OF THE STONE AGE constituent de bons repères pour cerner votre univers musical ?
Exactement ! Ce sont des influences importantes qui nous ont accompagnés dans l'élaboration du son de PORT NOIR et il est indéniable que chacune d'entre elles a joué un rôle à un moment donné. Nous sommes des musiciens mais avant tout des auditeurs, ce qui signifie que nous ne vivons pas cloisonnés entre quatre murs à composer sans tenir compte de ce qui se passe à l'extérieur !

Votre label cite également DAFT PUNK...
Oui, DAFT PUNK, pour les mélodies mémorisables et le côté groovy de certains de nos morceaux. Au même titre que des éléments pop du début des années 80 et des films de science-fiction comme Blade Runner ! Nous sommes très ouverts et nous ne nous fixons aucune limite tant que cela intègre l'univers musical du groupe.

N'est-ce pas étrange d'être signé sur un label reconnu pour son expertise metal et progressif du coup ? Leur public habituel ne risque-t-il pas d'être quelque peu surpris par PORT NOIR ?
Je vois ce que tu veux dire mais en fait... c'et exactement ce que nous voulons : surprendre ! Tordre le cou à certains préjugés et conforter notre place d'un groupe "pas comme les autres" au sein de InsideOut ! Et je crois que sur ce point-là, le contrat est bien rempli non ?

Pour sûr !
Je pense sincèrement qu'il faut comprendre que le groupe a changé, que les lignes ont bougé depuis sa création en 2011. A cette époque, je te l'accorde, certains éléments pouvaient nous rattacher à cette scène mais aujourd'hui nous n'avons plus grand chose en commun. Et pourtant nous sommes signés sur un label qui est l'une des références dans le genre ! Et le pire, c'est qu'ils nous traitent bien, très bien même ! (rires).
 

"Le côté métallique, industriel, froid des matières présentes sur ce visuel apporte un contraste bienvenu avec notre musique... qui en est tout le contraire !"



Cette dernière influence n'est pas si décalée puisque les synthés tiennent une part importante dans vos compositions...
Oui, comme je te le disais, le son de la musique pop des années 80 est une source intarissable d'inspiration ! Nous avons essayé d'intégrer ces ambiances, ce feeling spécial dans des compositions profondément ancrées dans notre époque et nous sommes heureux du résultat. Cela donne un côté rétro approprié à notre musique.

L'album dispose d'un son énorme, la production que vous a façonné Daniel Bergstrand est superbe...
Merci. C'est un vrai travail de groupe puisque nous n'avons pas travaillé qu'avec Daniel, qui a réalisé un très bon travail sur « The New Routine » cela dit en passant. David Castillo (à la manoeuvre chez KATATONIA, DARK TRANQUILITY ou LEPROUS) et Lawrence McRory (DARKANE) ont aussi apporté leur expertise pour nous aider à façonner un son unique qui ne soit pas le fait d'un, mais de plusieurs producteurs. Et le résultat est lui aussi à la hauteur de nos attentes !

Lorsqu'il est question de groupes suédois, il est impossible de ne pas évoquer le climat. En quoi celui-ci joue-t-il un rôle dans votre musique ?
Oui c'est sûr que le climat joue un rôle dans notre son : lorsque tu ne vois pas la lumière une partie de l'année cela a forcément des conséquences sur ton moral (rires) et c'est cetainement pour cela que « The New Routine » est un peu notre antidépresseur à nous !

Ce titre d'album associe deux termes qui semblent de prime abord contradictoires : "Nouvelle" et "Routine"...
En effet, la notion de "routine" peut comporter une connotation négative puisque celle-ci est liée aux habitudes, aux mécanismes et à une impression de stagnation qui peut en résulter. Mais cela rassure et réconforte en même temps, c'est ici toute la contradiction au sein même de cette définition ! Le fait d'y ajouter le mot "nouvelle" apporte un désir de nouveauté, de fraîcheur assez interpellante à notre sens.

Cela se matérialise-t-il dans les paroles ?
A vrai dire, l'inspiration prend sa source dans nos vies quotidiennes, ce qui fait que les textes sont souvent assez sombres et métaphoriques. Un simple coup d'oeil jeté sur les actualités suffit pour trouver l'inspiration !

Le graphisme tient lui aussi une place importante dans votre univers. Les cercles noirs sur fond rose qui illustraient le précédent album, cette couverture composées de surfaces grises et noires  pour « The New Routine » . Vous semblez avoir un attrait certain pour les formes et textures ?
En effet, nous mettons à chaque fois un point d'honneur à apporter le maximum de soin et de détail à nos visuels. Cette fois-ci, c'est Andreas Wiberg qui est venu avec cette photo étrange et nous avons flashé dessus, c'est aussi simple que cela ! Le côté métallique, industriel, froid des matières présentes sur ce visuel apporte un contraste bienvenu avec notre musique... qui en est tout le contraire !

Vos clips sont aussi très réussis...
Merci, nous pensons que les vidéos doivent être à la hauteur de la qualité de la musique proposée, nous y accordons tout autant d'importance qu'à chacun des autres éléments qui compose l'univers de PORT NOIR. Il faut dire que mes deux compères, AW et Love, (Andreas Wiberg & Love Andersson), sont tous deux d'excellents artistes très impliqués sur le rendu final des vidéos.

Pour en revenir à la musique, lorsque l'on jette un oeil sur les groupes que vous avez accompagné jusqu'ici, ceux-ci restent ancrés dans la sphère metal au sens large : KARNIVOOL, PAIN OF SALVATION, IN FLAMES...
C'est exact, en fait nous ne nous posons pas de questions sur le style des groupes avec qui nous partageons l'affiche lorsque nous embarquons pour une tournée. Cela représente juste une opportunité de toucher un maximum d'auditeurs et d'auditrices qui n'auraient pas forcément porté leur attention sur nous de manière naturelle. Nous sommes donc prêts à relever n'importe quel défi lorsque nous débarquons sur scène !

A ce sujet, avez-vous prévu prochainement quelques dates pour présenter « The New Routine » en live ?
Non, malheureusement, nous avions des plans prévus pour les mois de mai et juin mais un élément imprévu nous a obligé à repousser l'ensemble de ces dates pour après l'été. Nous serons cependant à l'affiche d'un festival au mois de juillet en Hollande.

Tu ne pourras pas y couper, surtout pour nous français : que signifie le nom PORT NOIR ?
Je savais que tu me poserais cette question (rires) et je dois commencer par te dire que ce patronyme n'a rien à voir avec le lieu qui porte le même nom sur les rives du Lac Léman à Genève ! Pour être franc avec toi, nous voulions juste adopter un nom de groupe original lorsque nous avons commencé à jouer ensemble, en 2011. Nous voulions tous opter pour quelque chose d'accrocheur et de facile à comprendre. Au début, nous pensions que des titres avec "POST" ou "PORT" seraient intéressants mais ceux que nous avions en tête étaient déjà pris. Alors, nous sommes finalement tombés d'accord sur "PORT NOIR", voilà pour l'histoire !

Merci Andreas pour ces échanges. Je te laisse adresser ces derniers mots pour nos lecteurs et lectrices...
Merci à toi et à l'équipe de HARD FORCE pour cette interview. Nous vous invitons tous et toutes à découvrir notre nouvel album et nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à l'écouter que nous en avons pris à le composer !


Découvrez deux premiers extraits de l'album : "Young Bloods" et "Champagne" ci-dessous :




Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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