Avec son line-up composé de Rune Eriksen (ex-MAYHEM, AURA NOIR), David Vincent (ex-MORBID ANGEL) et Flo Mournier (CRYPTOPSY), VLTIMAS n’est pas du genre à faire de la figuration. Forcément, quand trois vétérans du metal extrême issus des formations les plus prestigieuses unissent leurs forces au sein d’une nouvelle entité démoniaque, la promesse a tout pour séduire sur le papier. Mais dans les faits, est-ce que la qualité est-elle aussi au rendez-vous ? La réponse est simple : oui, oui et oui. Pas besoin de tourner autour du pot plus longtemps, ce premier album au casting de luxe est une réussite à tout point de vue.
D’ailleurs, dès les premières mesures du féroce "Something Wicked Marches In", la patte de ses géniteurs est perceptible : section rythmique taille patron, breaks malicieux et parties de batteries punitives, le tout complété par des growls furax éructés par un David Vincent remonté à bloc. Pas de doute sur la marchandise, l’art de la composition puissante, technique et racée est ici célébrée avec un savoir-faire redoutable. A ce titre, l’exécution de chacun des neuf morceaux au programme est limpide, que ce soit dans les parties heavy comme dans les passages plus rapides. Quant aux mélodies, celles-ci sont également omniprésentes et distillées avec doigté entre deux assauts rythmiques fracassants ("Praevadilus" et "Diabolis Est Sanguis" en sont de parfaites illustrations). Et même s’il est bien question de death metal sur cette œuvre, l’on sent une réelle volonté de prendre quelques libertés avec les commandements qu'impose le genre. Illustrant ce propos avec justesse, l’apparition de parties dissonantes ("Monolilith"), quasi théâtrales ("Last One Alive Wins Nothing") ou à l’inverse écrasantes de puissance (la fantastique deuxième moitié du final "Marching On") permettent au groupe de sortir hors des sentiers battus. Sans pour autant trop appuyer sur la pédale old-school, pourtant en vogue chez certains de ses petits camarades, VLTIMAS privilégie des sonorités qui servent avec justesse un style puissant et efficace : une ambiance noire et menaçante découle de cette alchimie unique.
Mais l'aventure « Something Wicked Marches In » ne serait pas d'une telle justesse sans mentionner le travail d'orfèvre réalisé par Jaime Gomez Arellano (également aux manettes sur les derniers PARADISE LOST) qui signe ici une production en tout point remarquable. Un son massif et précis qui fourmille de détails et rend hommage au travail de composition abattu par le trio sur cet album. Qui ne néglige pas non plus l'aspect visuel, il n’y a pour cela qu’à contempler cette couverture mystique et complexe signée par Zbigniew M. Bielak (GHOST et PARADISE LOST au passage). Quand le fond et la forme se complètent aussi naturellement, il ne reste plus qu’à savourer ce moment de bravoure…ultime !
