30 avril 2019, 18:30

VLTIMAS

• Interview Florent Mounier

Blogger : Clément
par Clément

Avec son line-up composé de Rune Eriksen (ex-MAYHEM, AURA NOIR), David Vincent (ex-MORBID ANGEL) et Flo Mounier (CRYPTOPSY), VLTIMAS n’est pas du genre à faire de la figuration. Ces trois vétérans du metal extrême, issus des formations les plus prestigieuses, ont unis leurs forces au sein d’une nouvelle entité démoniaque qui vient de sortir son premier album : « Something Wicked Marches In ». Florent Mounier alias "Flo", batteur de renom, revient pour HARD FORCE sur cette aventure qui ne fait que commencer...


Bonjour Florent ! A peine remis du dernier CRYPTOPSY que te revoilà déjà derrière les fûts sur ce premier album d’VLTIMAS, tu ne prends donc jamais de repos ?
Hello Clément. Non jamais (rires) ! En fait pour tout te dire, je suis vraiment curieux de voir quel accueil sera réservé à VLTIMAS. Cela fait longtemps que nous travaillons sur ce projet tous les trois, avec David Vincent et Rune Eriksen, et nous sommes ravis puisque la première étape est déjà atteinte : le public découvre cet album…et il semble apprécier !

Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette collaboration avec David et Rune qui aboutit aujourd’hui à la sortie de ce premier album ?
Bien sûr. Je connais Rune depuis un paquet d’années et nous avons démarré ensemble, il y a environ trois ans, un premier travail de composition. Les bases de l’entité VLTIMAS ont été posées à ce moment lorsque Rune, après avoir récolté une poignée de riffs, m’a présenté ces premières pistes de réflexion. Comme nous avions déjà composé et enregistré de nombreuses chansons ensemble par le passé, je n’étais pas surpris par l’orientation musicale retenue et la qualité de celle-ci. Cependant, il manquait encore une chose essentielle à VLTIMAS : un bon chanteur… et lorsque Rune a évoqué le nom de David Vincent, je savais que l’alchimie prendrait entre nous trois !

Cet album réunit une palette d’influences très large dans le death metal. Comment le présenterais-tu en quelques mots ?
J’en parlerai très simplement : « Something Wicked Marches In » c’est du dark death metal ! Et les personnes qui apprécient nos prestations au sein de nos groupes respectifs, notamment mon jeu dans CRYPTOPSY, devraient retrouver ici de nombreux éléments avec lesquels elles sont déjà familières. Me concernant, j’ai surtout veillé à apporter beaucoup de feeling, de groove sur chacune de mes parties : il y en a vraiment pour tous les goûts (rires) !

L’enregistrement a pris place dans différents endroits (Texas, Portugal, Angleterre…), peux-tu nous dire quel impact cela a eu, aussi bien au niveau du son que de l’évolution des morceaux ?
A la base, VLTIMAS est une vraie multinationale car nous sommes tous les trois basés dans des pays différents (ndlr : Florent Mounier est installé au Canada, Rune Eriksen au Portugal et David Vincent aux Etats-Unis) mais cela ne se ressent pas dans la méthode de travail que nous avons adopté. Dans un premier temps nous avons composé « physiquement » ensemble, lors de plusieurs sessions de travail qui se sont déroulées au Texas. Puis nous avons pris l'avion à destination de l'Angleterre pour enregistrer l’album avec Jamie Gomez Arellano aux Orgone Studios.

Quels sont les premiers retours que tu as obtenus au sujet d’VLTIMAS ?
A date, les commentaires du public et des médias sont vraiment excellents et j’espère bien que cela va continuer (rires). C’est une très bonne chose et cela montre que le death metal a encore de beaux jours devant lui. Mais le plus important pour nous, c’est de faire quelque chose que les fans apprécient au final.

J’imagine. Un morceau comme "Last Ones Alive Win Nothing" est à ce titre l’un des grands moments de l’album avec cette lourdeur rythmique et ce côté presque théâtral qui lui confèrent une identité à part…
Tu as très bien résumé notre approche, un peu différente du reste de l’album en effet, sur ce morceau : beaucoup de groove, de feeling et de lourdeur !
 

"Ce qui est sûr au sujet du death metal, c’est qu’il est bien arrivé ici au Québec au tout début des années 90 et que depuis il ne nous a jamais quitté..."



Pour en revenir à VLTIMAS et son format trio, est-il plus simple de gérer les choses à trois pour les étapes de composition ?
Nous sommes trois parce que l’on adore ce chiffre (rires) .Oui, il est bien évidemment plus facile de décider à trois mais il ne faut pas oublier que sur scène, nous serons bien cinq et qu’il faudra composer avec cet élément.

A ce sujet, quelle sera la place d’VLTIMAS pour toi dans la suite des évènements ?
VLTIMAS est très important pour moi mais aussi pour les deux autres membres du groupe. La plus belle preuve de cet engagement collectif est la série de concerts prévue dans les prochaines semaines (ndlr : le groupe sera notamment à l’affiche de l’Altar le dimanche 23 juin au HellFest). Nous espérons en parallèle amener le groupe le plus loin possible !

Pas mal de choses ont bougé depuis que tu as débuté ta carrière métallique au début des années 90, qu’est-ce qui t’as le plus marqué en terme d’évolution en tant que musicien pro mais aussi en tant que « consommateur » ?
En presque trente ans de carrière, j’ai pu constater que de nombreuses choses avaient changé comme les ventes d’albums au format traditionnel qui diminuent chaque année ou la digitalisation des supports de diffusion. D’ailleurs sur ce dernier point beaucoup de personnes considèrent cela comme un acquis, gratuit à vie. Ce qui est faux bien sûr ! Mais, fondamentalement : « The more things change, the more things stay the same » ! Et les gens qui veulent profiter de ce « business » en profitent toujours et ceux qui veulent en tirer un maximum d’argent le font encore, l’humain est ainsi fait et ça, ce n’est pas près de changer. Allez, j’arrête de râler (rires) !

On connaît l’importance et la diversité de la scène metal québecoise, qu’est-ce qui fait que ce style et plus particulièrement le death metal est si populaire là-bas ?
C’est une très bonne question que tu me poses…mais à laquelle je n’ai pas vraiment de réponse scientifique (rires) ! Je pense que la durée des saisons hivernales doit jouer un rôle sur notre moral, à moins que la popularité d’autres styles comme le jazz par exemple n’y soit aussi pour quelque chose ? Ce qui est sûr au sujet du death metal, c’est qu’il est bien arrivé ici au Québec au tout début des années 90 et que depuis il ne nous a jamais quitté : tant mieux !

Une question plus personnelle : que peut-on trouver dans la playlist de Florent Mournier ? Y-a-t-il des choses qui t’ont fait vibrer dernièrement ?
Je suis plutôt du genre éclectique alors tu trouveras dans ma playlist beaucoup de bonnes choses allant du metal à la musique classique, du jazz au rock ainsi que de la musique expérimentale ! La musique doit pour moi dégager une émotion ou combler un manque et celle que j’écoute au quotidien dépend aussi beaucoup de mon humeur !

Etais-tu lecteur du magazine HARD FORCE, plus ancien média metal en activité depuis 1985, dans ta prime jeunesse ?
Oui, j’ai d’ailleurs vécu en France jusqu’à l’âge de sept ans avant de partir pour les Etats-Unis puis le Canada et, à chaque fois que je revenais ici, j’achetais le magazine. Merci au passage pour votre persévérance et votre support du metal depuis si longtemps !

Encore merci pour ta disponibilité, ces dernières lignes sont les tiennes. A bientôt !
Merci à vous tous, nous apprécions énormément votre soutien ! N’hésitez pas à venir échanger avec nous lors d’un passage en France, que ce soit avec CRYPTOPSY ou VLTIMAS !



Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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