13 mai 2019, 19:12

SIDILARSEN

• "On Va Tous Crever"

Album : On va tous Crever

Sept albums au compteur tout de même pour les allumés de SIDILARSEN. Des albums de qualité, mais surtout allant en affinant l’identité fusionnesque du groupe depuis le quatrième, le mature « Machine Rouge ». Voici « On va tous Crever ». Nos Toulousains ont-ils renoncé à voir la vie en rose ?

« Prêts à souffrir...
Pour les jours et les nuits à venir ? »

Hey, les amigos, vous voulez vraiment nous faire mal ? La réponse est oui. Dès "A Vif", morceau à la batterie rapide et implacable, aux riffs d’une violence inouïe et à la voix d’outre-tombe, on s’en prend plein la tronche. A côté, les précédents albums que j’ai affirmé beaucoup aimer, me paraissent bien gentillets. « Das ist unglaublich ! » comme on dit chez moi. Qui a (encore) dit SLAYER ?

« Écorchés...
Renversons le danger...
Écorchés, nous voulons aimer. »

SIDILARSEN nous entraînerait-il avec cette débauche d’énergie à la frontière du plaisir et de la souffrance ? Tout à fait. En mode Hellraiser, c’est le plaisir de la souffrance. Une étrange analogie s’allume dans les corridors de mon crâne. Vous vous souvenez certainement de ce classique du 7ème art (ou plutôt du sexième art), magnifiant la célèbre actrice Traci Lords, j’ai nommé : La Rage de Jouir ? Non ? Petits fripons, je suis sûr que si. Pourquoi analogie disais-je ? Parce-que cette impression, qui ressort de "A Vif", puis de "Money Game" aux riffs indus faisant tant frissonner, c'est justement celle d’une extrême jouissance. SIDILARSEN, ou la rage de jouer pour eux et de jouir pour nous ? Assurément.

Le disque procure un plaisir indéniable, aux sons et aux textes plus sombres que les précédents, et ne néglige pas le savoir-faire electro du groupe dans leur metal en fusion. "Interdit de se Taire" atteint la masse hystérique critique dans son intensité. On retrouve le groove metal dans "Zéro Un Zéro", avec toujours cette excellent duo de voix judicieusement complémentaires. "God’s Got Guns" c’est du hardcore taillé pour le live. Des textes brûlots aux refrains brûlants, on tire à boulet rouge sur la NRA, sur d’autres c’est la politique écologique… Et cette batterie, c’est réellement une tuerie !

« On va tous Crever » est un disque incroyablement varié ("Start Up Nation" fait dans le hard rock bluesy qui vire à la fusion au groove infecté), superbement mixé et énergique de bout en bout. Ca porte un nom précis ça, non ? Oui, M’dame, c’est un chef d'œuvre. Une pierre angulaire du metal français des années 2000.

"On va tous Crever" c’est aussi le titre éponyme de l’album. Une chanson incontournable qui allie la grâce de « Dancefloor Bastards » aux riffs offensifs des premiers titres de l’album. "We Come To Get it", ou ne devrait-on pas hurler « We Come To Get Hit ! », tellement ça nous remue les tripes?  SIDILARSEN est le groupe qui peut faire smurfer un rocher !

« On vous laisse le choix du metal...
On frappe ou ça fait mal. »

J’attends le live pour voir ces magnifiques titres exécutés devant des foules déchaînées. Histoire de prolonger la rage de jouir… euh, de jouer.

Alors, « On Va Tous Crever » ? Après l’écoute de cet album parfait, lourd et sombre, où même les breaks sont de plomb, on a plutôt tendance à se sentir invulnérable. Gagné par l’"Ardeur Du Vivant". SIDILARSEN sont des Ingroovious Bastards !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK