Huit ans ! Huit longues années, c’est en effet le temps qu’il aura fallu patienter pour les fans de D-A-D avant de pouvoir écouter son nouvel album, « A Prayer For The Loud ». Une tournée en support de son album précédent et une autre célébrant les deux premiers disques de la formation, « No Fuel Left For The Pilgrims » et « Riskin’ It All », interprétés en intégralité, puis une pause ayant permis d’écouter le très bon album solo du chanteur-guitariste Jesper Binzer, tout cela nous amenant donc à huit années d’attente. Tout ça pour rappeler à tout le monde que le groupe n’a pas rien fait depuis 2011 évidemment. L’influence du danois Lars Ulrich (batteur de METALLICA, s’il est besoin de le rappeler) sur les autres danois que sont D-A-D en serait-elle la cause ? Huit ans ayant également séparé les deux derniers albums des Californiens.
Point de place au suspense, D-A-D fait toujours du D-A-D en 2019 et continue à bien le faire même si pour cela, la surprise et l’originalité ne sont pas au rendez-vous. Elles l’ont été fut un temps, mais le peu d’engouement pour le public à ce moment-là les a fait revoir les coordonnées de leur GPS musical pour revenir au cap précédent et à la formule dite "classique". Le single d’ouverture, ''Burning Stars'', est bien dans les balises et permet à l’auditeur de naviguer en terrain connu. L’ADN du groupe, lui, est présent sur ''The Real Me'' ou bien ''Happy Days In Hell'', ce dernier morceau s’avérant très efficace et titillant même le besoin d’appuyer sur la touche "repeat" de son lecteur. D’autres titres comme ''No Doubt About It'', un poil différente de l’ensemble ou encore ''Musical Chairs'', un rock hard bien speedé, apportent un peu de différence au long de ces 44 minutes.
Ni trop long ni trop court en somme, i-dé-al. Les moments de pause prennent la forme de ''The Sky Is Made Of Blues'' et ''A Drug For The Heart'', ballades sensibles (surtout la deuxième) auxquelles le timbre si spécifique de Jesper Binzer leur confère une empreinte et une couleur reconnaissables entre mille. Toujours inspiré, le frère de Jesper, Jacob Binzer, tricote de beaux soli marqués de son sceau et du son qui est le sien quand le batteur Laust Sonne et le fantasque bassiste Stig Pedersen assoient une rythmique carrée et percutante, évoquant de loin l’assise qu’un Phil Rudd et un Cliff Williams offrent depuis des années pour le clan AC/DC.
Comme dit en préambule, aucune surprise si ce n’est d’avoir le plaisir de retrouver enfin D-A-D en 11 nouvelles chansons et de caresser l’espoir de les voir de nouveau en France dans le cadre d’une tournée, car il est de ces formations qu’on a à cœur de suivre et qui se produisent dans des salles à taille humaine, permettant aux fans de "vivre" les concerts. D-A-D est de cette trempe. Surveillez vos agendas et dans l’attente, procurez-vous « A Prayer For The Loud » bien évidemment.