25 mai 2019, 17:43

WILD MIGHTY FREAKS

• "Rhythm 'n Blood"

Album : Rhythm 'n Blood

WILD MIGHTY FREAKS. Vous vous souvenez de ce petit groupe qui a tout d’un grand, non ? Voyons, notre D-Jay (Sérignac) préféré avait même fait une infidélité à sa Vierge de Fer adorée pour vous relater la prestation marquante du groupe au dernier Download France. Il avait ensuite décortiqué l'EP « Guns 'n' Cookies », empli de tubes étonnants et détonants.

Session de rattrapage dans tous les cas, car voici le premier album, « Rhythm 'n Blood ».

WILD MIGHTY FREAKS c’est du rapcore. On évoque souvent un côté HOLLYWOD UNDEAD pour le rock metal minimaliste (souvenez-vous des excellents riffs de Flex sur « The Last Time »). Quant au chant de Crazy Joe il rappelle celui de Benji Webbe de SKINDRED.

WILD MIGHTY FREAKS c’est également de la pure fusion barrée. Et ce nouvel album surprend avec l’ouverture "Pick Up Your Phone", où la guitare électrisée et le chant balancent, prennent le temps de marquer des breaks sous l’œil attentif de la batterie de Tonton qui ponctue audacieusement des refrains inspirés et mélodiques. Pas si foufou que ça finalement, c’est presque mélancolique… J’ai énormément de références qui me viennent à l’esprit. Echos de mes jeunes années : URBAN DANCE SQUAD, FISHBONE, BAD BRAINS, qui savaient si bien doser les styles en glissant cuivres et synthé au milieu des riffs énervés, pour un résultat des plus enivrants. Vous vous en souvenez aussi de l’époque des couleurs vivantes, hein ? Là je suis sûr d’avoir capté votre attention. Alors "Stay", car ce n’est pas fini. On monte carrément en puissance. On s’attendait à un joyeux bordel, il n’en est rien, c’est magnifiquement agencé, variations de tempos chez chaque musicien et profondeur des textures, on se croirait chez les grands du metal fusion cités plus haut. Sérieux, faut pas commencer sa carrière avec autant de talent les mecs, c’est indécent !

WILD MIGHTY FREAKS une simple bande de déglinguos qui a de la chance ? Niet. "Trixx" est le single qui a précédé l’album. Battle des genres qui permet à Crazy Joe de briller dans ses gammes, encore une bonne dose de SKINDRED, mais pas que. Pour en arriver là nos Loulous ont dû bouffer un paquet de piments rouges extra forts, car ils sont devenus des Freaks très styley.

Sinon, j’ignore qui est la mère de Wendy, elle donne peut-être des cours de violons pour le synthé de Yaboy, ou alors elle a brisé le cœur de Crazy Joe, vu comme il déclame ses vers à la façon d’un DEUCE des grands jours. "Wendy’s Mom" ou quand le hip-hop rock devient romantique. Le schéma se répète, avec des riffs plus poussés sur "Black Winter" et l’incroyablement progressif "Seven Lights", on frôle grandiosement FAITH NO MORE. On aura tout vu en ce bas monde, arf !

Les bourrins sans cœurs, soyez rassurés, ça fracasse bien aussi sur des titres tels que l’explicite "Pfff", Tonton y trouve l’occasion de martyriser avec jubilation son kit, ainsi que sur le suivant, "Rollercoaster", un grand huit monté sur ressorts. Et toujours une alternance entre des accélérations riffesques et des breaks qui transpirent des refrains de toute beauté. Oui, je sais, une description qui rappelle une fois encore… FAITH NO MORE.

WILD MIGHTY FREAKS accouche avec « Rhythm 'n Blood » d’un album à posséder absolument. Confusion des styles, mélodies et guitares lançant leurs rayons tout azimut, un tout formant une architecture au rendu incroyable, je ne me suis toujours pas remis de "Seven Lights" avec sa pluie de touches de piano sur la voix de Crazy Joe.

WILD MIGHTY FREAKS est un groupe qui ose. Nous metalleux seront nous des auditeurs qui osent ?
Si je ne suis pas parvenu à vous convaincre, alors je dégaine et j’envoie "My Last Bullet". Il est temps de frémir en écoutant cette neo-fusion. Alors bougez-vous le cucul et ouvrez vos esgourdes, bon son de bonsoir !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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