14 juin 2019, 23:23

BILLYBIO + ESCAPE

@ Strasbourg (Laiterie Club)

14 juin 2019, la saison des festivals s’ouvre en Europe. Tout le monde regarde les grosses affiches, bavant devant des noms propres à rassembler les métalleux par dizaines de milliers. Forcément la petite affichette annonçant BILLYBIO au Club de la Laiterie a de quoi passer inaperçue. Quand j’arrive sur place j’apprends que seulement 30 billets ont été vendus. Une petite heure plus tard nous serons 60 personnes rassemblées dans la salle. Oui, vous avez bien entendu. Pour ceux qui n’ont pas tilté, BILLYBIO c’est "juste" le projet solo de Billy Graziadei de… BIOHAZARD ! Ca y est j’ai votre attention ?

Après avoir croisé Billy à son stand de merchandising et l’avoir chaleureusement salué, je rentre dans le Club. C’est parti pour 40 minutes de punk hardcore avec ESCAPE, un groupe de potes bien énergique. Avec plus de 20 ans d’existence les gars sont loin d’être des amateurs, ils ont plus de 150 concerts à leur actif, en France, Allemagne, Suisse et Belgique avec des groupes comme TAGADA JONES, 59 TIMES THE PAIN, TOTAL CHAOS, THE REAL MCKENZIES… Ca dépote très bien… entre potes. Malgré la faible affluence l’ambiance est bien chaude. Ceux qui se souviennent des BURNING HEADS devrait se pencher sur le cas ESCAPE.

Il est 21h30. Vous avez eu une dure journée au travail ou dans vos révisions pour le BAC vous avez craqué, alors il est l’heure de vous défouler. Billy Graziadei investit la petite scène, micro-oreillette pour mieux chanter tout en jumpant, accompagné de ses trois companeros. Il ne s’agit pas des musiciens qui ont travaillé avec lui en studio, mais les trois lascars recrutés pour la tournée vont s’en donner à cœur joie avec Billy.

Premier extrait de l’album paru il y a peu, "Sodality", est un morceau qui met le (ho)la direct. Nous sommes dans du hardcore old-school. Aucun mix, aucune concession, des riffs à la Kerry King en pleine face et le chant slam légendaire de Billy. Il n’y a que 60 personnes ? Billy n’en a cure et nous remercie d'être venus en exécutant un show digne des grands festivals, tel le Dynamo Open Air d’Eindhoven de 1995. Voilà près de 30 ans que je le suis et il dégage toujours autant de force et ne s’économise pas. Je me suis liquéfié en coulisses en allant le saluer d’ailleurs. Il est tout en muscles et en gentillesse. C’est énorme, tout le monde bouge et se fracasse les cervicales. Je me retrouve propulsé dans le NYHC des 90's. Je me dis « pourvu que ça dure »

Deuxième round. On attaque avec "Victory" la série des sept reprises de son groupe phare : BIOHAZARD. C’est un voyage dans le temps, vers nos 20 ans d’il y a… 20 ans (déjà !). Les quadragénaires exultent (qui a dit quinquagénaires ?), rangent leurs béquilles et jumpent. Avec une alternance old et new-school le set se déroule ainsi pendant une heure et demie. Jamais le rythme ne s’estompera. Mention particulière à "Generation Z", hommage punk-rock à la nouvelle génération. Billy intervient souvent, raconte des anecdotes brooklyniennes, on ne comprend pas toujours ses blagues mais ce n’est pas grave. Le fil de la communication est en acier trempé, on sent l’amour réciproque. Tolérance et respect. Ce mec est incroyable !

Il y a des moments complétement fous, avec des hommages échos aux autres grands groupes tels "STFU" avec son habillage à la AGNOSTIC FRONT, un "No Apologies, No Regrets" complètement hardcore thrash, BILLYBIO est là pour nous refiler une dose de feu sacré. "Feed The Fire" tu m’étonnes, la rébellion contre les règles est on ne veut plus vivace (qui a dit d'actualité ?). Nombre de titres du nouvel album accèdent au rang de monument. "Rise And Slay" pour ne citer que lui nous refait parcourir les roots (bloody roots ?) des jungles urbaines de nos années marcels, bandanas et chemises à carreaux.

Après un set enragé, avec un Billy virevoltant sur scène, dans les airs et au milieu du public, des « Get Up, Stand Up » scandés à l’unisson, une bonne dose de "Punishment" bien méritée, nous nous disons au revoir sur le définitif "Freedom Never Free".

BILLYBIO est venu de New York partager un moment inoubliable avec 60 privilégiés. Billy se fond dans les poignées de mains, ses fans sont gatés. Né dans les clubs, revenu dans les clubs, pour notre plus grand bonheur, long live hardcore !
 

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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