1 juillet 2019, 23:55

SLIPKNOT + AVATAR

@ Nîmes (Arènes)

Quand on habite loin de la capitale, a fortiori dans le Sud-Est de la France, les chances de voir débarquer un gros groupe pas franchement commercial dans un rayon d’environ 250 km sont rares. Heureusement, l’été venu, il y a le Festival de Nîmes qui se déroule dans les magnifiques arènes. Dix ans après METALLICA, deux ans après les trois dates sold-out de RAMMSTEIN, un an après MARILYN MANSON et bien d’autres, c’est donc SLIPKNOT qui arrive en ville dans l’amphithéâtre romain dont la construction fut achevée en 120 après Jésus-Christ.

Ce soir, justement, c’est un peu les jeux du cirque avec neuf gladiateurs venus de l’Iowa. Mais, même si leurs intentions (musicales) n’ont rien de pacifique, ce n’est pas le sang mais bien la sueur qu’ils sont venus faire couler. Par hectolitres vu la température – 30° à la tombée de la nuit – et l’enthousiasme des fans en transe, depuis la fosse jusqu’au plus haut des marches. On n’ose pas imaginer l’ébullition sous les masques…



La soirée commence avec AVATAR. Le son, fort et clair, met parfaitement en valeur le metal des Suédois qui ne disposent que de six morceaux pour convaincre le public. Ça tombe bien, il est déjà largement convaincu (il faut dire que Johannes Eckerström et ses hommes ne sont pas avares en concerts en France) et ceux qui ne les connaissaient pas encore accrochent largement. Délaissant le concept d’« Avatar Country » mis en avant sur leur récente tournée en tête d’affiche, les musiciens prouvent à la fois leur virtuosité et leur style particulier, le tout emmené par le chanteur aux airs de M. Loyal psychopathe. Mention spéciale à l’"hélicoptère avec les cheveux" des quatre hommes en front de scène. Une excellente entrée en matière.

Un gigantesque "frontdrop" SLIPKNOT cache bientôt la scène pendant que le staff s’affaire derrière et, alors que le public se fait de plus en plus impatient, une hola se déclenche spontanément avant que les fans ne se mettent à scander le nom des Américains. Et à taper des pieds dans les gradins métalliques. Des souvenirs de la catastrophe de Furiani remontent brièvement mais heureusement, la structure tient le choc… Alors que s’achève "For Those About To Rock", le rideau tombe (ou plus exactement est aspiré vers le haut), ce qui permet de découvrir les trois niveaux de la magnifique scène du 'KNOT sur fond de "515".

On ne fait pas dans le détail chez les Ricains qui enchaînent directement avec "People = Shit", "(sic)" et "Get This". Vous reprendrez bien de ce très bon sandwich de phalanges dans la face ? Ou le sternum ? "Unsainted", premier extrait de « We Are Not Your Kind », sixième album annoncé pour le 9 août, est un grand cru, entre son refrain mélodique (ce n’est pas sale) et accrocheur et les rythmiques inimitables du groupe. Car n’en déplaise aux extrémistes, SLIPKNOT, c’est aussi (mais pas toujours, je vous l’accorde) de la mélodie dans le chant, ce qui sublime son côté le plus percutant. Il n’en demeure pas moins que le groupe pratique le chaos organisé et que parfois, entre les percus, la batterie et les fréquences, c’est un joyeux bordel ! Mais contrôlé, le bordel.



On n'entrera pas dans le grand débat du « Qu’est-ce qu’il est moche le nouveau masque de Corey Taylor » (ça se défend) vu que depuis les gradins et en l’absence d’écran géant, on ne voit que des silhouettes. Et que compte tenu de la force de frappe en live de l’hydre à neuf têtes, les musiciens pourraient bien jouer à visage découvert, en jeans et T-shirts, que l’on s’en prendrait quand même plein les dents. Côté chant, le frontman assure et prend un plaisir évident à être sur scène « dans un des putains de plus beaux endroits où j’ai joué dans ma putain de carrière. ».

Alessandro Venturella, avec son manche de basse lumineux, sera le seul à s’aventurer au dernier niveau de la scène, tandis que Sid Wilson, le DJ qui a troqué son masque à gaz pour un masque "humain" et une robe noire avec capuche très “Grande Faucheuse”, meuble ses nombreux temps morts personnels en arpentant la scène, en faisant du (petit) tapis roulant (ce n’est pas celui de Flake de RAMMSTEIN) et en “dansant”. Pendant que les autres musiciens s’affairent sans lui prêter la moindre attention. Il faut dire que devant, ça ne fait pas semblant, ni derrière d'ailleurs avec l'impressionnant Jay Weinberg à la batterie.

SLIPKNOT, qui déploie un splendide lightshow, enchaîne les valeurs sûres de son répertoire (“The Heretic Anthem”, "Before I Forget", "Psychosocial", "The Devil In I", "Vermilion", l’infernal "Custer" ou encore "Duality") avant de revenir pour un rappel, "Spit It Out" et "Surfacing". Pas de "Wait And Bleed", sans doute est-ce le principal reproche que l’on pourra adresser au groupe qui, à l'instar d'un certain Jules César, pouvait dire hier en sortant de scène : « Veni, vidi, vici » (“Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu”)…

Petit aparté : quel dommage que KISS et SLAYER ne soient pas passés eux aussi à Nîmes dans le cadre de leur tournée d’adieu…


Photos © Fred Moocher - Hard Force
La setlist des deux groupes



 

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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