Depuis l’avènement d’internet, les informations (sous forme numérique pour la musique) circulent sans cesse plus nombreuses et à grande vitesse comme un train fou qui ne s’arrêterait plus. Conséquence directe : les albums de metal finissent stockés quelque part dans nos téléphones portables après avoir été vaguement écoutés une fois ou deux, guère plus. On ne prend plus le temps de s’imprégner de la saveur subtile, de l’identité et de la complexité parfois inhérents à chaque album. On ne prend plus le temps de s’attarder sur les détails de la pochette, de lire les textes ou de chercher des infos cachées dans les crédits. Alors sans doute que les albums chroniqués ci-dessous sont peut-être eux-aussi rangés quelque part dans votre smartphone. Peut-être même êtes-vous un jour passés un peu trop vite dessus. C’est avec cette rubrique l’occasion de fouiller dans votre dossier musique et de prendre un peu de temps pour savourer les trésors qu’il regorge ou de découvrir simplement cette musique d’hier qui a inspiré celle d’aujourd’hui.
NAKED TRUTH : « Fight »
Si le terme "fusion" a permis de cataloguer un paquet de formations tout-en-un qui s'essayaient au patchwork de styles avec plus ou moins de réussite, NAKED TRUTH fait partie de ces oubliés qui excellaient pourtant dans le genre.
Quatre solide gaillards qui balancent sur « Fight » une fondue thrash, funk et hardcore exécutée avec une fougue imparable, chaque morceau suintant la passion de la musique par tous les pores. Voilà un chef d'oeuvre à réhabiliter de toute urgence…
(Clément)
ATROCITY : « Todessehnsucht »
Au petit jeu du techno-death où les Américains ATHEIST et NOCTURNUS écrasent la concurrence en 1992, l'Europe tire son épingle du jeu notamment avec les Allemands ATROCITY.
Ici, les guitares sont lourdes et écrasantes, honorant des riffs décalés qui tronçonnent avec une élégance toute teutonne.
Chaque morceau est d'une classe bluffante, bourré de breaks, de solos dantesques et ravira l'amateur... d'un certain raffinement dans la brutalité !
(Clément)
PRONG : « Rude Awakening »
Sur « Rude Awakening », PRONG évolue à nouveau sous la forme d'un quatuor. John Bechdel n'est plus de la partie et Charlie Clouser rejoint la fine équipe pour prendre en charge les claviers et la programmation.
Paul Raven est lui confirmé à la basse aux côtés de l'indéboulonnable duo Victor/Parsons. Et le résultat est là : gros riffs saccadés, mélodies imparables, batterie métronomique et toujours ce chant si singulier de Tommy Victor : des cordes vocales de fer dans un larynx de velours !
(Clément)
WIDOWMAKER : « Blood & Bullets »
Plutôt que de tenter l’aventure en solo, certains chanteurs célèbres préfèrent se lancer sous couvert d’un nouveau groupe.
Si on se rappelle de l’expérience de Rob Halford avec FIGHT, on se souvient beaucoup moins de Dee Snider avec WIDOWMAKER. Armé d’un excellent premier album calibré pour les radios US avec en renfort un jeune guitariste surdoué en la personne de Al Pitreli (Alice Cooper, ASIA, MEGADETH), le vocaliste de TWISTED SISTER avait tout pour séduire… Héééééééé ben non !
(Crapulax)
CATS IN BOOTS : « Kicked & Klawed »
Ce groupe constitué de 2 japonais et de 2 américains possédait lui-aussi toutes les cartes en main : la glam attitude exigée de l’époque (1989), un chanteur au timbre de voix rocailleux juste comme il faut, un guitariste qui n’avait rien à envier à Slash et des compositions de pur rock’n’roll (écoutez "Every Sunrise" comme il arrache les tripes !).
Par on ne sait quelle malédiction, « Kicked & Klawed » n’a jamais bénéficié de la reconnaissance du public. Une véritable honte !
(Crapulax)
SUICIDAL ANGELS : « Division Of Blood »
Si l’essentiel de l’histoire du thrash metal s’est concentré sur la fin du siècle dernier, certaines formations actuelles continuent à porter fièrement la flamme à travers des albums passionnants de passionnés.
Depuis 2007 les Grecs SUICIDAL ANGELS sont de cette trempe, « Division Of Blood » constituant en quelque sorte leur « Rest in Peace » à eux, leur apothéose.
Hélas, les monstres sacrés encore en activité ayant souvent tendance à accaparer l’attention du public, trop de bonnes choses passent comme ici à la trappe...
(Crapulax)
SORTILEGE : « Sortilège »
5 titres de pur heavy metal à la française, jamais égalé. L'album « Sortilège » du groupe du même nom, et même le morceau éponyme, sont d'une rare efficacité et pourtant, tombés dans l'oubli. Enfin, pas tant que ça si on en croit l'engouement à l'annonce de la reformation autour de Christian "Zouille" Augustin au chant pour divers concerts à la fin de l'année.
SORTILEGE reste indéniablement une référence en matière de heavy metal made in France.
(Aude)
TYPE O NEGATIVE : « October Rust »
TYPE O NEGATIVE est tombé dans l'oubli à la mort de son chanteur charismatique et irremplaçable, Peter Steele.
Pourtant, la musique du groupe est un réel enchantement. L'album « October Rust » avec ses nombreuses ballades et sa sonorité si caractéristique est un must-have dans toute discothèque qui se respecte.
Fans de gothique ou non, tout le monde peut être séduit par la voix grave et la musique langoureuse de TYPE O NEGATIVE.
(Aude)
MACTÄTUS : « Blot »
« Blot » fait partie de ces albums chefs d'oeuvres qui sont un peu passés inaperçus. Sorti en 1997, c'est le premier disque du groupe de black metal norvégien MACTÄTUS. Il est loin d'être le seul bon album de la (courte) discographie du groupe mais c'est le plus authentique, le plus sombre, peut-être le plus ambiancé.
Unanimement acclamé par la presse à l'époque, il a contribué à faire connaître MACTÄTUS, même si « Provenance Of Cruelty » a connu plus de succès.
(Aude)
Chaque semaine, retrouvez la rédaction de HARD FORCE qui vous fera réviser vos classiques dans la rubrique "Les Cahiers de l'été".
