Ce cinquième album, « Human Target », célèbre le grand retour à la compétition pour THY ART IS MURDER positionné au centre du ring comme un combattant de MMA et prêt à en découdre en distribuant généreusement son deathcore rageur à qui osera l’affronter.
Dès que la cloche sonne ça démarre d’entrée très fort sous les hourras de la foule avec le titre éponyme : le poids lourd australien passe comme à son habitude en mode rouleau-compresseur, les bras gros comme des troncs d’arbre, les veines gonflées à bloc. Avec le terrible "New Gods", c’est un superbe front kick qui envoie l’auditeur valser dans les cordes le foie en marmelade suivi d’un énorme direct du droit pleine mâchoire qui projette le protège-dents vers le troisième rang des spectateurs ("Death Squad Anthem"). En fin de round, le gong sauve l’auditeur d’un humiliant K.O. sur un back-fist à la tempe aussi inattendu que douloureux ("Make America Hate Again").
À l’entame du second round on pense logiquement que le plus gros de l’orage est passé, que le cardio du bestiau ne peut pas suivre. L’intro de "Eternal Suffering" laisse d’ailleurs supposer pendant quelques secondes une baisse de régime de THY ART IS MURDER jusqu’au moment où une pluie de low kicks s’abat sur les jambes de l’auditeur qui aussitôt prennent une vilaine teinte violacée.
Au troisième round, le combat redouble une nouvelle fois d’intensité ("Welcome Oblivion") et voit le tueur australien acculer l’auditeur dans le coin du ring pour un énième passage à tabac en règle avec directs et crochets en zone basse et à la tête ("Atonement"). Dans le coin du ring à la pause, toute la boite de vaseline du soigneur y passe. On ne compte plus les coupures au nez, à la lèvre et aux deux arcades sur le visage tuméfié.
A l’appel du quatrième round, même si les jeux sont déjà faits depuis longtemps, le combat vire au massacre avec un magistral coup de genou sauté au menton ("Voyeurs Into Death") suivi d’un penalty avec la tête de l’auditeur allongé au sol à moitié sonné ("Eye For An Eye"), geste pourtant non autorisé par le règlement mais que l’arbitre du match, en train d’essuyer les éclaboussures de sang sur son visage d'un revers de manche, semble ne pas avoir vu.
Il manque plus que le coup de boule et la fête sera totale…
…Ah ben fa y est, f’est fait auffi ("Chemical Christ").