16 août 2019, 10:47

CLOUDKICKER

• "Unending"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Unending

Ben Sharp, alias CLOUDKICKER, jouit d’un statut un peu à part dans le petit monde du metal. Complètement instrumental, le projet a toujours suivi son petit bonhomme de chemin sans se soucier des tendances et des modes depuis sa création quelque part en 2007. Le natif de Colombus, Ohio, manie ainsi avec une aisance rare les codes post-rock, metal progressif et autres djent pour façonner son propre monde musical quelque part entre ANIMALS AS LEADERS, INTRONAUT et MESHUGGAH. Une description limitée bien entendue, il faut bien donner quelques repères, mais pas limitante puisque Ben Sharp ajoute à cette ligne directrice des éléments folk ou pop selon son envie. Chacun de ses albums dégage ainsi un parfum différent : « Let Yourself Be Huge », léger et lumineux n’a pour ainsi dire que peu de points communs avec le ténébreux et métallique « Subsume ». Au-delà de cette volonté d’expérimenter, légitime, Ben Sharp conserve également la main sur l’intégralité de ses créations, de la composition à l’enregistrement en passant par la vente en ligne. C’est donc peu dire que CLOUDKICKER est bien plus qu’un simple projet pour lui puisqu’il en maîtrise, seul, tous les aspects.

Et l’homme-orchestre a frappé une fois de plus cet « Unending » de tout son talent. Parfaite synthèse de ce dont il est capable à la fois sur des plans atmosphériques de toute beauté (l’introductif "Night" en est le meilleur exemple), comme sur des embardées progressives métallisées de haut niveau ("Blackwing", "Void"), ce nouvel album est une carte de visite idéale pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Les sept titres auto-produits, dont la durée oscille entre une et presque huit minutes, font ici la part belle à un metal instrumental aérien, presque mélancolique qui lorgne sur le post-rock. « Unending » est donc avant tout une histoire d'atmosphères, de celles éthérées et méditatives, qui se dévoilent idéalement au casque et loin de toute agitation. Les guitares y sont enjôleuses et féeriques, les tempos bienveillants sont délivrés tout en nuances, le tout donne une profonde impression de dépaysement, une sorte d’expérience tranquille et décalée un peu à part au sein de la scène. Une scène protéiforme, qui sort de ses propres frontières comme pour mieux les redéfinir l’espace d’une demi-heure riche en émotions.

Et comme si la musique ne se suffisait pas à elle-même, sachez que chacune des œuvres de CLOUDKICKER est disponible sur le bandcamp du groupe à prix libre. Une raison supplémentaire pour soutenir ce projet de grande qualité…

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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