25 janvier 2020, 12:40

DREAM THEATER

• Interview Jordan Rudess

Les maîtres incontestés du metal progressif DREAM THEATER ont présenté leur quatorzième album « Distance Over Time » en février 2019. Plus classique et donc plus accrocheur que son prédécesseur, l'album concept « The Astonishing », il a rencontré un franc succès auprès des fans. Il était temps pour le groupe de se mettre en route pour une tournée de promotion en bonne et due forme. Deux dates en France, l'une à Paris ce 26 janvier et une à Lyon le lendemain, sont programmées avec plus de 3 heures de concert chaque soir. Car en plus de présenter « Distance Over Time », les Américains célébreront les 20 ans de l'anthologique concept album « Metropolis Pt. 2: Scenes From A Memory » qu'ils reprendront donc sur scène et sdans son intégralité.
A cette occasion, Jordan Rudess, claviériste du groupe, nous a expliqué sa vision de la tournée et son envie pressante de confronter la modernité de « Distance Over Time » à la nostalgie de « Scenes From A Memory » dans notre pays qu'il apprécie tant.


Votre dernier album en date «  Distance Over Time » est sorti il y a presque un an maintenant. Comment a-t-il été accueilli jusque là ?
Incroyablement bien ! Cet album connaît un succès impressionnant et c'est un plaisir de voir toutes les réactions positives à son propos. Il semble que tout le monde en soit content. On en est très fiers.

Il était donc temps de partir en tournée et vous allez venir en France les 26 et 27 janvier. Est-ce que tu es content de revenir jouer ici ?
C'est toujours un plaisir de venir jouer en France car c'est un des pays avec lequel nous avons une relation de longue date. Les Français nous ont toujours chaleureusement accueillis. J'ai toujours hâte de revenir jouer chez vous. C'est super !

Quelle est votre relation avec le public français ? Est-elle différente de celle que vous avez avec le public américain par exemple ?
Oui, c'est vraiment différent. Ce qui est intéressant aux USA, c'est que dans chaque état où tu joues, il y a un feeeling, une vibration différente. L'atmosphère varie beaucoup d'un état à l'autre. En France, vous avez votre propre énergie, qui est unique en son genre. Le public a une façon d'interagir très particulière. En général, les publics européens ont tendance a être plus passionnés par la musique qu'aux Etats-Unis. Bien sûr, les grands états comme l'état de New-York ou la Californie font preuve de beaucoup d'énergie aussi. Mais c'est vraiment un état d'esprit différent.

Quel est ton meilleur souvenir en France ?
On est venus en France de nombreuses fois et une des choses que j'aime le plus chez vous, c'est que j'y ai développé de grandes amitiés. Donc quand je viens dans votre pays, j'aime bien aller me balader et discuter avec mes amis. On n'a pas vraiment le temps de rester longtemps ensemble mais ce sont toujours de bons moments. Et j'ai en tête de nombreux passages de concerts que l'on a donnés et l'énergie dégagée par le public présent. De bons souvenirs.

Lors des concerts à venir, vous allez bien sûr promouvoir « Distance Over Time » mais vous jouerez aussi l'album « Metropolis Pt. 2: Scenes From A Memory » car c'est son vingtième anniversaire. Ce doit être un peu particulier pour toi car c'est aussi ton vingtième anniversaire au sein du groupe.
Oui, absolument ! C'est très particulier pour moi. Et ce qui rend encore ces dates très particulières, c'est aussi que le dernier album a été si bien reçu partout dans le monde que c'est vraiment excitant de le jouer en live. Donc en ajoutant à cela la prestation autour de « Scenes » , cela rend vraiment la tournée passionnante. On va vraiment passer de bons moments, c'est sûr !

Est-ce que vous présenterez « Metropolis Pt. 2: Scenes From A Memory » de manière différente de ce qu'il était à l'époque ? Avec une orchestration particulière ou des passages joués différemment ? Un visuel spécial ?
​En fait oui. On travaille avec un artiste visuel très cool et très doué qui s'appelle Wayne Joyner qui a fait tout le design de la pochette du dernier album ainsi que des vidéos. Il y aura donc des écrans en lien direct avec les chansons. Les images raconteront des histoires, c'est quelque chose de nouveau. Nous n'avons jamais fait cela auparavant. De plus, on va essayer de remanier quelques éléments de « Scenes » pour en faire une version actuelle. En tous cas, en ce qui me concerne, je ferai quelques petites variations. Sur "Through My Words" par exemple, le passage orchestral peut-être plus moderne. Donc il se peut que je remplace mon son d'instruments à cordes ou les cuivres par quelque chose de plus clair, plus appréciable. Mais c'est parce que je suis en capacité de le faire aujourd'hui.
On essaye de toute façon de toujours faire au mieux, même si cela demande pas mal de pré-production. On se doit de délivrer la meilleure expérience possible à notre public.

Si l'album « Scenes From A Memory » sortait aujourd'hui, l'auriez-vous conçu différemment ?
DREAM THEATER est un groupe très perfectionniste. On met en général beaucoup de temps avant de valider une musique ou des paroles qui seront présentées au public. Du coup, on est en général fiers de ce que nous avons produit, c'est le cas de « Scenes ». Je ne pense pas que je changerai quelque chose si c'était à refaire. Il représente exactement ce que nous voulions, rien n'a été laissé au hasard.

Votre façon de composer un album a-t-elle évoluée depuis « Scenes » ?
Oui, bien sûr ! Les choses changent pour chaque album. Mais c'est encore plus flagrant pour moi car je suis arrivé pour « Scenes ». Donc c'était vraiment un apprentissage pour moi, une sacrée expérience. J'ai dû découvrir comment travaillaient les gars du groupe, quelle pouvait être ma contribution. Maintenant nous sommes déterminés mais nous avons toujours une approche différente pour chacun de nos albums. Pour « Distance Over Time » par exemple, on est allé dans un endroit très reculé, dans des bois du nord de l'état de New-York. On s'est enfermé pour répéter et enregistrer du matériel pour l'album. C'était vraiment différent de la façon dont nous avons créé « Scenes ».

Vous êtes maintenant sur un nouveau label, InsideOut Music. Comment s'est créée cette collaboration ?
On est amis avec Tom Baker depuis le début de la carrière de DREAM THEATER. On connaissait son intérêt pour le groupe et il est arrivé un moment où nous devions trouver un nouveau label. Il voulait vraiment travailler avec nous. C'est quelqu'un avec qui nous communiquons beaucoup. Donc entre sa passion pour le groupe, son amitié et l'offre qu'il nous a faite, on ne pouvait pas faire autrement que collaborer. Et cela fonctionne plutôt bien puisque « Distance Over Time » a été numéro 1 des charts en Allemagne donc c'est plutôt cool pour Tom (Baker). Je suis content, pour nous bien sûr mais pour lui aussi.

Vous allez donc jouer pendant 3 heures lors de ces concerts en France. C'est un réel défi non ?
C'est un très long show mais on adore jouer live. Donc cela ne devrait pas poser problème. Le vrai défi pendant les tournées, c'est le temps passé à voyager et les distances. En dehors de cela, on s'entend très bien au sein du groupe et même avec le staff donc c'est un réel plaisir même si c'est fatigant. On arrive à mettre toute notre énergie dans les concerts, c'est ce qui compte. On espère donc pouvoir la partager avec vous. En tous cas, nous remercions le public français pour l'accueil qu'il a fait à « Distance Over Time » et nous vous donnons rendez-vous à Paris et Lyon !



© SYL | HARD FORCE


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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