Initié il y a 5 ans, KXM regroupe le chanteur-bassiste Doug Pinnick (KING’S X), le guitariste George Lynch (LYNCH MOB) et le batteur Ray Luzier (KoRn) et compte à ce jour trois albums à son actif avec ce « Circle Of Dolls » fraîchement sorti. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on l’accueille fraîchement. Si les deux premiers disques du trio n’étaient pas novateurs, ils se voyaient au moins dotés de compositions hyper solides auxquelles le style respectif de ses protagonistes apportait des couleurs éclatantes. Et au sein de la rédaction de HARD FORCE, nous étions particulièrement enthousiastes sur cette entreprise car le terme de "super-groupe" qu’on lui a accolé se veut parfois, souvent, réducteur. A tort ou à raison, parfois. Nous fondions donc de bons espoirs sur KXM.
Pinnick a toujours cette voix pleine de blues et de soul et, du haut de ses presque 70 ans, il met et mettra toujours une gifle à l’ensemble des chanteurs du genre. Son style à la basse pèse de tout son poids sur nos plexus, si tant est qu’on écoute le disque à fort volume, et ce n’est pas la lourde frappe de Luzier qui vient atténuer cela. Quant à George Lynch, est-il nécessaire de préciser que sa maestria impressionne toujours ? Je le précise alors.
Soyons désagréables maintenant.
En 2019, KXM montre les signes d’un groupe qui a tout dit, tourne en rond et recycle ses propres recettes sauf que cette fois, les ingrédients ont un peu tourné. Certes, les compositions sont correctes et la mise en son pleine d’ampleur confère à l’ensemble un plus indéniable. Et les chansons en elles-mêmes alors ? On tape du pied, on hoche la tête à l’occasion (on headbangue légèrement, quoi), mais on ne retient aucun morceau à l’issue de la grosse heure que dure « Circle Of Dolls » avec ses 13 titres, 14 pour la version Deluxe. Ce n'est pas mauvais, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, et si l’on devait rapprocher le style de ce disque, il rappellerait à certains le QUEENSRŸCHE période « Promised Land » à de nombreuses reprises et même PINK FLOYD sur les premiers instants de ''The Border''. Vous me direz, avec de telles références, c’est loin d’être péjoratif. « Oui mais » on n’attend pas cela de la part de trois musiciens aussi talentueux et dont la somme aurait dû être plus importante que chacune de ses parties. On va les renvoyer prendre des cours de maths car là, c’est je pose trois et je ne retiens rien.
Bon, ce n’est pas tout ça mais le prochain KING’S X est en boîte, on l’attend avec une impatience non feinte à la rédaction, le nouveau KoRn est une totale réussite et le dernier album de LYNCH MOB nous avait emballés. Alors ce n’est pas que KXM ne nous manquera pas à l’avenir, mais si c’est pour nous refaire un quatrième album aussi peu convaincant, franchement non merci. Qui aime bien châtie bien…