22 septembre 2019, 23:50

THE GATHERING + LESOIR

@ Maastricht (Muziekgieterij)


C'est dans la ville néerlandaise de Maastricht, qui donne son nom au traité fondateur de l'Union Européenne, que nous nous retrouvons pour assister au concert du jour. Situé dans une ancienne fabrique de céramique, le Muziekgieterij vient de faire peau neuve et ce sont THE GATHERING et LESOIR qui s’apprêtent à inaugurer ce lieu culturel qui abrite une grande salle de concert, un club et un bar. Après un concert à guichets fermés à Varsovie la veille, THE GATHERING est de retour dans son pays. C'est avec le groupe qui l'avait accompagné en 2013 lors de sa dernière tournée en France que nous le retrouvons ce soir dans le cadre d'une série de concerts qui marque ses 30 ans de carrière.

Une fois n'est pas coutume, et la récente rénovation de la salle n'y est probablement pas étrangère, le concert débute avec trois quarts d'heure de retard à cause de problèmes techniques lors des balances. LESOIR, qui joue à domicile, monte sur scène pour nous offrir un concert d'une heure. Le groupe commence par le titre qui donne son nom à son dernier album, « Latitude ». Ce titre, composé d'une première partie orchestrale sur laquelle vient se rajouter, dans un second temps, des riffs rock, est de circonstance pour une introduction. Avec "Feet On The Ground", qui introduit l'album « Transcience » qu'ils défendaient quand nous les avons découverts chez nous il y a maintenant six ans, ce début de soirée s'inscrit dans des sonorités clairement heavy.

Entre riffs accrocheurs et passages plus posés, "Single-Eyed", suivi de "Gone And Forgotten", extraits tous deux de « Luctor & Emergo » paru en 2015, permet à Maartje Meessen de mettre en avant sa voix aux intonations qui ne sont pas sans rappeler par moments Alanis Morissette. Quand elle ne chante pas, il lui arrive de saisir sa flûte traversière qui tient une place qui n'a rien d'anecdotique, comme le démontre l'instrumental "Luctor Et Emergo". Avec "Going Home", "Eden's Garden" et "Flawless Chemistry", le groupe revient sur des sons plus rock. Pour conclure, Maartje Meessen se met aux claviers pour interpréter le très émouvant "Faith Is", dédié à un ami du groupe ayant survécu à l'attaque du Bataclan. Le JETHRO TULL du rock progressif néerlandais au féminin nous a délivré un superbe concert dont la qualité montre qu'ils auraient pu facilement jouer en co-tête d'affiche avec le groupe que nous attendons tous.


Le temps de démonter le matériel, ce sont les premières notes de "How To Measure a Planet?" qui se font entendre. Depuis son retour sur scène en juin 2018, THE GATHERING fait le choix d'introduire ses concerts avec ses instrumentaux expérimentaux qui, souvent trop longs, finissent par prendre la poussière dans la discothèque des fans. Après "Black Light District", il est donc intéressant d’entendre en live ces morceaux retravaillés pour la circonstance. C'est avec "Probably Built In The Fifties" qu'une ovation accueille Silje Wergeland sur scène. De cet album, « How To Measure a Planet? », considéré par beaucoup comme l’œuvre du groupe, nous avons aussi droit à "Great Ocean Road" qui est joué un peu plus tard, vers le milieu de sa prestation. En attendant, c'est l'excellent "Paper Waves" qui introduit le dernier album en date, « Disclosure », qui est joué. Comme à l’accoutumée, cet album est le plus représenté car on retrouve "Meltdown", sur lequel Frank Boeijen chante les premiers couplets accompagné par Silje. L'incontournable "Heroes For Ghost", devenu un des titres emblématiques du groupe, est prévu pour clôturer le show avant le rappel. Quant à "I Can't See Four Miles", il vient mettre un point final à cette prestation dans un déluge de décibels, René mettant pour ce faire son thérémine à contribution.

"Broken Glass" est le seul et unique extrait de « Souvenirs ». S'ensuivent "Analog Park" et l'inattendu "Bad Scene Movie" qui vient s'ajouter à la set-list jouée au Prognosis en mars dernier. De « If_then_else », le classique "Saturnine" est joué peu avant le rappel. "Eleanor", seul représentant du cultissime « Mandylion » qui vient de fêter ses 24 ans, apporte une note plus heavy au beau milieu du concert, tout comme "No One Spoke", extrait de « West Pole », autre titre ajouté et provenant du premier album du groupe avec Silje.
Alors que THE GATHERING salue le public et s'apprête à quitter la scène avant le rappel, René Rutten est absorbé par son instrument. Concentré sur sa guitare qu'il raccorde, il reste sur scène, impassible. Silje voyant qu'il ne réagit pas prend la parole pour annoncer "On Most Surfaces (Inuit)" qui aurait dû introduire le rappel. Le groupe quittera tout de même la scène sous les applaudissements nourris du public après ce troisième inédit de la set-list de mars dernier. Le rappel comporte finalement deux titres et débute avec le monumental "Nighttime Birds" avant de conclure par "I Can't See Four Miles". C'est un public conquis qui se retrouve au bar pour un dernier verre et au merchandising pour quelques achats et dédicaces. Si les titres sont les mêmes que ceux joués la veille à Varsovie, le public de Maastricht a eu en plus le privilège de profiter des animations projetées sur le mur en briques qui fait office de backdrop, animé et orchestré par Gema Perez.

Dans un cadre aussi pittoresque que convivial, les deux groupes nous ont offert une soirée exceptionnelle. Faire cinq heures de route et revenir dans la nuit pour aller bosser le matin vous rend naturellement plus exigeant, même si le groupe a, de son côté, parcouru bien plus de kilomètres que vous. Ce soir, nous avons vu deux formations au top de leur forme. Heureux de partager une nouvelle fois la scène ensemble et avec l'envie de partager ce plaisir avec le public. Ils ont su nous emmener avec eux et cela valait bien cinq heures de voiture, largement compensées par ces moments de plaisir inoubliable. Cela est de bon augure pour 2020 car LESOIR devrait entrer en studio pour donner un successeur à « Latitude ». Si vous aimez voyager dans le nord de l'Europe, ce sera peut être pour vous l'occasion de croiser leur route en mai prochain.
De leur côté, même si rien ne semble filtrer, il est difficile d'imaginer que THE GATHERING ne travaille pas sur un nouvel album pour 2020. En attendant, cette rétrospective de leurs trente années de carrière les emmènera jusqu'à Madrid. Après la superbe prestation de ce soir qui confirme l'impression qu'ils nous avaient laissée en mars dernier au Prognosis, nous ne pouvons que vivement vous conseiller d'aller les voir en live et en particulier lors de leur prochain passage à Paris, le 16 novembre prochain.

Photos © Harry Heuts



 



Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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