20 octobre 2019, 23:47

COVERSLAVE + SYR DARIA

@ Paris (Petit Bain)

Fan de De Funès ou non, le spectateur qui vient ce soir dans cette salle est un petit baigneur, qu’on se le dise. Et la foule assez nombreuse est là pour accueillir deux groupes en ce 20 octobre, les Alsaciens SYR DARIA et surtout COVERSLAVE, qui fête en tournée ses vingt ans d’activité non sans avoir emmené dans ses bagages deux voyageurs supplémentaires, et pas des moindres, le guitariste Dennis Stratton qui a joué sur le premier album éponyme d’IRON MAIDEN et Dave “Lights” Beasley, ingénieur lumière de MAIDEN jusqu’en 1986, "créateur" du premier Eddie recensé et inventeur d’un système de rampes de lumières que le groupe utilise encore à ce jour. Si ça ne fait pas envie tout ça… Le public, forcément constitué de fans de la Vierge de Fer à 99,9 % (à l’envers, ça fait « 6,66 », diablerie !), répond présent à une telle proposition. 

SYR DARIA investit la scène en proposant un hard rock/metal qui, s’il est de facture classique, reste bien interprété et assez entraînant pour ne pas susciter l’ennui. Le groupe dispose d’un temps de jeu correct et propose plusieurs extraits de ses deux albums parus à ce jour, « Circus Of Life » (2011) et « Voices » (2016) alors qu’un troisième est dans les tuyaux selon ce que nous en a dit un des membres au cours de l’après-midi. Le groupe est rodé et a déjà arpenté de grosses scènes, en compagnie de SCORPIONS ou FREEDOM CALL par exemple. Bien entendu, le public poli et réceptif attend avec impatience la tête d’affiche du jour, les Rouennais COVERSLAVE. Un backdrop à l’effigie d'Eddie, mais personnalisé pour l’occasion, trône fièrement en fond de scène et le groupe entame les hostilités à 20h35 au son de l’intro du titre "Caught Somewhere In Time", morceau qui ouvre magistralement la soirée. La mise en son n’est pas encore à son maximum et l’on peine à distinguer la voix de Stéphane Graziani au milieu du groupe, mais ce "souci" est comme bien souvent passager.

L’articulation du show se fait en deux parties, la première avec le groupe seul qui enchaîne les titres de plusieurs époques, uniquement les hits bien sûr ("2 Minutes To Midnight", "Revelations", "Fear Of The Dark" ou encore "The Number Of The Beast"), fédérant à chaque fois les voix des fans n’en demandant pas tant. Tout y est, les gimmicks, Eddie et le drapeau de l’Union Jack sur "The Trooper". Après une heure de jeu arrive Dennis Stratton, très applaudi bien sûr, et le désormais sextet (comme les "vrais", tiens) attaque "Prowler" et enchaîne sur "Wrathchild" et l’instrumental "Transylvania". Le triple effet Kiss Kool. Si certains se demandent alors pourquoi Dennis joue un titre sur lequel il ne figure pas sur l’album original, "Wrathchild" en l’occurrence (sur « Killers » en 1981), c’est un morceau qu’il l'interprétait déjà avec le groupe et qu’il avait appris pour passer son audition. Bien entendu, il est au centre de toutes les attentions et réserve quelques surprises, notamment en s’appropriant le second solo sur "Killers" (un léger couac de départ passe presque inaperçu), en répondant à la demande du public en jouant la douce "Strange World" et en assurant les chœurs sur "Phantom Of The Opera", lui qui a très souvent chanté en lead sur de nombreux titres dans les groupes tout au long de sa carrière.

La doublette finale et infernale composée de "Running Free" (qui voit le public participer et donner ce qui lui reste de voix) et "Iron Maiden" clôturent une soirée où, pendant deux heures, les fans ont pu assouvir leur soif Maiden-esque et ont eu le privilège d’être en compagnie de Linda Harris, sœur de Steve Harris et Mimi Burr, la femme du regretté premier batteur de MAIDEN, Clive Burr, toutes deux présentées par Dennis et qui avaient fait le déplacement pour cette dernière date. Dave Lights a eu droit, lui aussi, à sa salve d’applaudissements, placé derrière le pupitre de sa console. Une soirée en famille, comme on dit.

On peut saluer le professionnalisme, le talent et l’implication des membres de COVERSLAVE, en particulier son leader et créateur, le batteur Eric Martins-Guerra, que l’on aura à peine distingué derrière son imposant kit "à la McBrain" et ses compagnons de jeu. On pardonne volontiers quelques faiblesses vocales du chanteur car, avec quatre concerts de 2 heures en quatre jours, et avec le répertoire qui est celui de MAIDEN, bien peu seraient capables de tenir ainsi et aussi bien. En revanche, qui aime bien châtie bien, on aurait aimé un peu moins de liberté sur les soli et une plus grande prise de risque sur les titres proposés. Où sont des "Burning Ambition", "Invasion", "Twilight Zone" ou bien d’autres beaucoup plus récents (aucun titre postérieur à 1992) ? On compte sur vous, messieurs, pour remédier à cela la prochaine fois et pour une nouvelle tournée en compagnie de Dennis Stratton, celui-ci l’ayant confirmée au public présent. « Up the irons ! »


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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