10 novembre 2019, 19:10

SOUL-X

• "The Killing Machine"

Album : The Killing Machine

Tiens, un CD dans ma boîte à lettres, chouette. SOUL-X. Ils résident dans les marches du Nord. Encore un groupe de fusion me direz-vous ? Perdu. Greg, Jérôme, Max et Tonio pratiquent un sport de combat musical urbain, simple et direct : le neo-thrash qui fout la frite !

Voici « The Killing Machine ». Exit les fioritures, "Infection Within" et "Son Of a Bitch", basse et batterie nous mettent au pas martial. Les riffs sont dégoulinants de lourdeur. A quoi on pense en écoutant ça ? A SEPULTURA (les soli sont tout aussi magnifiques), mais aussi à un SOULFLY dopé aux amphétamines. C'est dire si c'est puissant. Greg, le frontman est un prodige du growl bien énervé (il assure un Max… Cavalera évidemment). Certains riffs s'accélèrent façon SLAYER, c’est la beauté de la brutalité et c'est immédiatement jouissif. Carbonade, bière à 10°, thrash de la Lille Bay Area… c’est ça le Nord. Des produits pleins de texture. De profondeur.

"THe Unholy Sin". Le Brésil pose ses valises à Lille. Machine metal messianique ? Ce n'est pas aseptisé, c’est a-sepulturalisé !

"The Killing Machine" est une énorme claque derrière les oreilles. Le poto Arno de BLACK BOMB A vient pousser la chansonnette avec Greg. "Speech For The Dumb" ? Tu parles, c’est on ne peut plus parlant. Un sourd peut prendre son pied en l'écoutant avec la chair de poule, riffs hypnotiques écrasés par des fûts explosés. Ce titre c’est le Chaos a Disposition de tous. Et cette rythmique, punaise qu’est-ce qu’elle vous prend aux tripes. L’album n’a ni temps mort ni dentelle.

Antithèse d'une berceuse cosaque, SOUL-X c'est plutôt une perceuse Kodak. Du rythme, de la profondeur groove et hardcore qui confère aux titres une indéniable modernité... "Violence" ? Il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Ca arrache et ça fracasse les nuques. Il paraît qu'un petit groupe qui monte aux States offre un rendu aussi puissant en termes de grattes lourdingues. Sans doute ont-ils beaucoup écouté SOUL-X. Vous en avez entendu parler. Si si. Il se nomme MACHINE HEAD. Ses riffs rappellent ceux de nos rockeux nordistes Ils méritent donc autant de succès que nos quatre cavaliers Lillois !

"April Grin". Quand tu crois avoir tout entendu, tu découvres que tu te goures. Somptueux instrumental qui te pénètre, ils ont de la maîtrise totale de leur production.
Bientôt disque de platine (enfin, disque sur votre platine), « The Killing Machine » est un must have que chaque esthète du thrash se doit d'acquérir. Alors foncez avant la rupture de stock, et venez avec moi growler « welsh, bloody welsh ! »

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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