16 décembre 2019, 20:00

AMERICAN GRIM

• "Ultra Black"

Album : Ultra Black

AMERICAN GRIM. Album « Ultra Black », le deuxième d’un groupe encore inconnu du New Jersey. Mais… le chef m’a dit « écoute, ça va te plaire ». « Ha ha, chouette, encore du metalcore… » gloussais-je. Perdu ! AMERICAN GRIM c’est du metal moderne, certes, mais inclassable. La gueule du cadeau du chef, comment vais-je vendre le produit ?

1er titre ? "Ghost". On est un peu dans l’indus, guitare à la MINISTRY, un peu dans l’electro, un peu dans le screamo avec le chanteur Ryan. Efficace et hypnotique. Petit metalleux, bouge ton corps sur le dance-floor ! "Nightmare" est le single qui a servi à la promotion de l’album avec son clip gothique et sensuel. Une rythmique post-indus sautillante. Des relents de Marilyn Manson ? Assurément. La guitare est impertinente et piquante, on se prend vite au jeu et on adhère au morceau qui se dandine sur des riffs minimalistes... « I live my live in a nightmare ! »
"Tell Me". Oui, dis-moi AMERICAN GRIM, où nous emmènes-tu, avec ce groove electro de club infréquentable, musique bootleg perdue dans un brouillard électrique ? Même la voix de Ryan surmixée s’étire sans fin dans les brumes. Cet album est un tel recueil d’influences rock et synthétiques. Sur "Living Terror" la batterie prend vie façon OOMPH !, et s’en va jouer avec un solo d’un autre âge. Ce titre est un hymne post-indus à écouter d’urgence.

Toutes ces influences qui s’entremêlent… on pense à Rob Zombie, à SLIPKNOT ou encore à KORN. « Ultra Black ». Guitare toujours minimaliste, comme au temps du post-punk. Le metal se met à nu dans le dark, la richesse est au rendez-vous !
On poursuit l’écoute ? "So Sick". Comme si on n’avait pas déjà à assimiler plein d’influences metal, voilà AMERICAN GRIM qui nous étale de la britpop sous amphétamine. Aéré mais aux relents de guitares bien lourdes, un titre excellent. Dans la même veine "Paralysed" suit en étant un cran moins surprenant, mais très hypnotique dans ses riffs. "Asylum" fait dans un audacieux electro rap indus (si si, je vous jure). Un O.V.N.I. J’en sors décontenancé. Brouillon ou génial ? Je laisse chacun en juger.

"God An Kings". Ah enfin un paysage metalcore, je me sens moins perdu. Des guitares bien plombées avec un chant façon moelleux au chocolat (comprenez des voix hurlées aux extrémités et tendres comme de la guimauve en son "chœur"). Et toujours une rythmique post-punk à la KILLING JOKE. J’adore aussi "Breathe" et "White Walls", qui se la joue rapcore dans ses couplets, puis metalcore dans le refrain. Why not ? Un disque bilan des 20 dernières années si on poursuit dans cette direction. LINKIN PARK aurait pu nous pondre "White Walls" dans sa période « Lost In The Echo ». Je pousserais même plus loin en prétendant que nos LP adorés auraient pu également pondre "Follow Me". Une pointe de rage désespérée et électrique…

AMERICAN GRIM m’a étonné, troublé, choqué ? Tant d’influences, un mix des plus réussi. J’ai évoqué un groupe célèbre… je n’ose parler d’enfant illégitime, de peur de me retrouve "Alone (Hate Me)". AMERICAN GRIM. Wait and see…

« It’s not my revolution if I can’t dance to it. »

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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