Avec une carrière en dents de scie, la formation germanique de power speed thrash metal (il faudra un jour inventer un terme spécifique pour ces groupes tentaculaires qui touchent à tous les styles à la fois : au hasard du total metal ou du gloubimetal ça fait plus rigolo...) a toujours alterné entre le bon - on va dire ça comme ça, à lire c'est plus joli - et le très bon depuis leurs lointains débuts en 2001 avec l'album « Vengeance ».
Coup de bol, année bissextile oblige peut-être, 2020 possède les signes d'un bon cru et notamment niveau des guitares beaucoup plus inspirées qu'à l'accoutumée (cf les soli de "Dracula" et de "Victory Is Mine"), guitares que l'on doit au grand soliste des Australiens 4ARM Evan K, un mec qui pourrait jouer avec ses doigts de pied que ça sonnerait toujours mieux que n'importe qui d'autre avec 2 mains en plus sur le manche !!! C'est d'ailleurs une sacrée performance quand on pense que le célèbre Gus G. en personne (FIREWIND, ex-Ozzy Osbourne) a figuré dans les rangs de MYSTIC PROPHECY jusqu'en 2005... Respect !
De leur côté, calibrées au millimètre au détriment d'une certaine fraîcheur ("Here Comes The Winter"), les compositions de ce onzième album tendent une nouvelle fois à rester sagement dans les clous. Il manque à chaque morceau ce grain de folie ou d'inattendu qui fait toute la différence entre un groupe qu'on vénère à mort et un groupe qu'on aime juste écouter de temps à autre comme MYSTIC PROPHECY. En même temps, on ne peut pas reprocher aux Allemands de ne jamais avoir tenté l'approche originale puisque, bref rappel historique, sur leur album de reprises « Monuments Uncovered » en 2018, la formation s'était essayée à des versions très risquées de "Hot Stuff" de Donna Summer ou de "I'm Still Standing" d'Elton John dont le monde ne se souvient probablement pas... ceci explique sans doute cela !
Bref, sur « Metal Division » sachez que la puissance des décibels demeure omniprésente ("Together We Fall"), lorgnant parfois vers un thrash bien grognon comme on aime, la qualité comme la diversité des titres sont également au rendez-vous maiiiiis, il manque ce petit plus de la maison Piriglioni qui rendrait le truc totalement irrésistible, qui nous ferait décrocher la mâchoire de béatitude et se prosterner devant les enceintes bluetooth en louant le dieu du hard rock !
Ce miracle ne risque pas d'arriver, en tout cas pas cette fois, mais reste que l'ensemble est suffisamment bien ouvragé (à écouter ce "Hail To The King" que n'aurait pas renié Jørn Lande en personne) pour mériter une attention particulière de votre part.