13 février 2020, 18:17

BLACK SABBATH

• "Black Sabbath" - 1970 (Vertigo Records)

Nous sommes (déjà) en 2020 et cet album fête ses… 50 ans !

Le 13 février 1970 est à marquer d’une pierre blanche ou d’une croix rouge, inversée bien sûr. C’est à cette date, il y a cinquante ans qu’est sorti « Black Sabbath », premier album de BLACK SABBATH, sur lequel figure la chanson "Black Sabbath", inspirée du film Black Sabbath. Dis comme ça, on en rirait presque car cela semble jouer la carte de la facilité. Or, ce disque n’est ni plus ni moins qu’une des pierres angulaires ayant façonné le heavy metal, changer la face de la musique à tout jamais et mérite donc le plus grand respect.  

Agé d’une vingtaine d’années, une bande de zazous originaire de Birmingham en Angleterre, s’apprête fin 1969 à commettre l’irréparable : graver sur bandes 7 chansons dont deux reprises qui, en 5 morceaux originaux donc, vont tout changer. Pour eux, mais aussi pour nous. Popularisant le triton qui, en musicologie signifie diable en musique (diabolus in musica selon SLAYER, euh pardon… Guido d’Arezzo, théoricien italien du Xè siècle), le titre "Black Sabbath", hymne définitif du metal joué de façon très lente avec son intro sépulcrale entamée par un tocsin glaçant le sang, donne d’emblée le ton : la messe noire peut commencer. Il n’a pas fallu plus de trois jours et moins de 1000 dollars pour mettre en boîte ce premier essai et le transformer en coup de maître (plus d’un million d’exemplaires vendus aux Etats-Unis lors de sa sortie, Messire c’est diablerie !). Il faut dire qu’à l’époque, tout était à faire et chaque disque, chaque chanson enregistrée par tous les groupes de cette époque étaient autant de coups de pioches données par des pionniers musicaux dans un sol vierge de tout ensemencement. S’il sortait aujourd’hui, ce disque n’aurait pas du tout le même retentissement. Mais point de dystopie car sans lui, le paysage metal actuel ne serait pas celui qu’il est et on ne peut donc l’envisager par ce prisme. Autre titre emblématique, traitant lui aussi du Malin, "N.I.B." clôt la face A et laisse l’auditeur de l’époque en piteux état. Celui qui le découvre aujourd’hui n’a d’ailleurs rien à envier à son homologue des 70’s, la qualité des compositions ne s’étant pas érodée avec les années. Comme par magie, "The Wizard" parlera aux fans de Tolkien car puisant son inspiration dans le personnage de Gandalf, que l’on trouve dans Le Seigneur des Anneaux alors que les reprises (dont "Evil Woman", sorti en tant que single avant l’album), comme l’ont fait LED ZEPPELIN avant eux par exemple, sont des morceaux blues réarrangés en mode métallurgique, Birmingham ayant été le chaudron de cette activité à cette époque. Anecdote : la maison que l'on peut voir sur la couverture de l'album est le moulin à eau de Mapledurham situé sur la Tamise dans le comté du Berkshire et la légende voudrait que la femme sur la pochette n’était pas présente lorsque fut prise la photographie et qu’elle ne fit son apparition que lors du processus de développement... Souhaitons donc un bon anniversaire à ce fringant quinqua sur qui les années n’ont pas d’emprise et qui est promis à de très belles années encore devant lui.



Pour aller plus loin :

Plusieurs chanteurs se sont succédé au sein du groupe mais deux d’entre eux resteront indétrônables, Ozzy bien sûr mais Ronnie James Dio également. Nanti d’une discographie féconde (19 albums) qui compte ses hauts et ses bas, nous vous laisserons la découvrir par vous-mêmes. Deux indications cependant pour guider le néophyte, un deuxième album de la période Ozzy et un avec le regretté Dio au micro. Incontournables.

« Paranoid » (1971)
« Heaven And Hell »(1980)


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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