Trente minutes. Pas une de plus. « Fearmonger », quatrième album des Québecois BENEATH THE MASSACRE est plutôt du genre expéditif si l'on s'en tient à sa courte durée mais du côté de l'intensité, le groupe explose bel et bien tous les standards. A son écoute, on comprend vite qu'une telle débauche de sauvagerie ne s'appréhende pas en une ou deux écoutes distraites. Si bien qu'une fois cette demi-heure écoulée, il n'y a qu'une seule alternative qui est envisageable : appuyer à nouveau sur le bouton "play" pour être bien sûr d'avoir compris tout ce qu'il s'était passé.
Parce qu'au delà de la vitesse d'exécution hallucinante de chacun des dix morceaux présentés ici, c'est bien cette sensation d'annihilation, de destruction totale que le brutal death metal célébré par le quartet insuffle sur chaque riff sans jamais sourciller. Les bougres bastonnent (très) vite, juste et fort, enchaînant les accélérations meurtirièrees aux solos ciselés avec classe, pendant que les vocalises d’ours en rut et les cognées bûcheronnesques annihilent toute forme de résistance en tâche de fond. Oui, « Fearmonger » est de ces machine de guerre qui écrasent et laminent sans jamais baisser la garde : une machine de guerre implacable. Et "Treacherous", "Autonomous Mind", "Absurd Hero" ou "Tarnished Legacy" sont tout autant d'hymnes féroces qui font partie des meilleurs morceaux enregistrés à date par le groupe : chacun de ces missiles étrille et perfore avec un doigté digne des plus grands !
Le constat est donc sans appel : la production en béton armé forgée au coeur des Grid Studios de Christian Donaldson (guitariste de CRYPTOPSY) enrobe le tout à erveille, le songwriting musclé et la section rythmique taille patron sont proches de la perfection et la prestation du nouveau batteur Anthony Barone est juste bluffante ! Vous pensiez peut-être qu’il n’était pas possible de faire encore plus extrême que l'album précédent, « Incongruous » ? C'est perdu. Et le rouleau-compresseur qu'est « Fearmonger » s’inscrit d’ores et déjà dans les grands crus de 2020 : à la vôtre !