12 mars 2020, 11:25

LOST SOCIETY

• "No Absolution"

Album : No Absolution

Quatrième album pour les thrashers finlandais avec ce « No Absolution » qui va, vous allez le voir plus loin, marquer d’une croix inversée au fer rouge la discographie des trublions du nord de l’Europe. Si leur carrière, que j'ai suivie assidûment, débute il y a dix ans, leur premier disque ne sort qu’en 2013 et la bande délivre alors un joyeux thrash old-school, affublés qu’ils sont de la panoplie Perfecto-baskets montantes blanches à languettes, jeans noirs serrés de rigueur. Dit comme ça, on pourrait croire que LOST SOCIETY n’est qu’un groupe de plus parmi la flopée d’autres formations du même genre qui existent. Que nenni ! Dès le premier album, on sent que le groupe maîtrise déjà bien son sujet, a digéré ses influences et les a mêlées afin de les restituer avec une maestria surprenante en dépit du jeune âge des membres le constituant. S’ensuivront deux autres disques qui pousseront la formation à peaufiner son propos, le personnaliser sans perdre de vue les bases qui sont les siennes. Pari réussi, l’écoute de ces disques ayant été à chaque fois l’assurance d’avoir de la bonne came.

Avec « No Absolution », LOST SOCIETY prend ses fans, non pas à contre-pied, mais par surprise et va les déstabiliser suffisamment pour que l’on fasse le constat que ce groupe ne s’est pas reposé sur ses acquis, s’est cherché et à chercher aussi à innover en permanence, certains diront à se vendre mais on les balaiera d’entrée sur ce point. Le bémol est que ce nouvel angle d'attaque peut diviser une fan-base établie et risquer de la perdre mais, en contrepartie, se faire connaître auprès d'un nouvel auditoire. Vous voilà prévenus, nous avons ici affaire à un très bon album dont les similitudes (si tant est que l’on soit obligé d’en faire, mais lorsqu’un groupe n’a pas une aura prégnante auprès d’une majorité des lecteurs, c’est une obligation afin de donner des repères) rappellent un certain TRIVIUM, pour faire un parallèle. Ici, la qualité des compositions, leur puissance et l’alternance entre ce thrash pur et violent par moments et mélodique à d’autres (mention spéciale au passage à Samy Elbanna, chanteur/guitariste qui effectue un travail (d)étonnant), permettent à l’auditeur de ne jamais être distrait et de ne pas relâcher son attention pendant l’écoute des onze chansons de ce disque.

Les deux premiers titres, ''Nonbeliever'' et le single ''No Absolution'', placent la barre au niveau de tous les autres, c’est à dire très haut. L’ombre de nos compatriotes GOJIRA période « Magma » plane au-dessus du tapping introductif sur ''Artificial'' et chaque morceau est autant de coups de boutoir dans nos caboches mises à l’épreuve du headbanging. La technicité est de mise (quel solo sur ''Pray For Death'' !), les mélodies sont nombreuses comme précité et suffisamment complexes pour capter totalement l’intérêt – avec quelques parties en twin-guitar du plus bel effet – mais toujours aisément mémorisables. Bref, vous l’aurez compris, c’est un carton total tout au long de ces 47 minutes. LOST SOCIETY se permet même de venir traîner ses sneakers sur les terres du METALLICA période « Black Album » lorsque résonne le lourd riff de ''Outbreak (No Rest For The Sickest)'' et clôt le débat avec une magnifique power-ballad, ''Into Eternity'', sur laquelle de délicates notes de piano et les violoncelles du groupe APOCALYPTICA apportent une touche instrumentale authentique à l’ensemble.

Si le troisième album d’un groupe est toujours celui du quitte ou double, le quatrième amène souvent à être celui de la maturité et de la pérennité. Avec « No Absolution », le quatuor finlandais vient de commettre un album sans faute, ni technique ni de goût, et nous ne pouvons que trop vous conseiller de vous éloigner un peu des néons aveuglants de certains groupes très établis sur le devant de la scène afin d’en découvrir d’autres, juste derrière, qui sont tout aussi méritants et talentueux. LOST SOCIETY est de cette trempe et, désolé messieurs, l’absolution nous, avec un tel album, on vous la donne. Amen.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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