Fondé en 2014 sur les cendres du groupe THE OATH par la chanteuse Johanna Sadonis, LUCIFER en est avec « Lucifer III » à son... troisième album. Eh non il n’y avait aucun piège. Après un premier CD remarqué par le public et la critique, fabriqué en compagnie de membres de CATHEDRAL, ANGEL WITCH et LADYTRON, la chanteuse rencontre en 2016 le batteur Nicke Andersson, membre de THE HELLACOPTERS et ENTOMBED, entre autres, qui deviendra son compagnon à la scène comme à la ville. Mme Andersson commet alors avec son mari « Lucifer II », tout aussi acclamé que le précédent et, aujourd’hui, nous voilà avec neuf titres cuvée 2020 qui continuent de mener le groupe dans une direction qui lui sied parfaitement, prenant ses marques un peu plus à chaque disque.
La très guitaristique ''Ghosts'' ouvre le bal du diable quand une plus délicate ''Leather Demon'' ensuite amène avec elle des réminiscences de certains titres du répertoire d’AVATARIUM, à titre de comparaison ici pour ceux qui connaissent le groupe mené par une autre chanteuse blonde et suédoise. L’éponyme ''Lucifer'' a ces intonations typiques d’un hard rock des années 70 mâtiné d’une petite touche aérienne de par la voix de Johanna Platow Andersson (son vrai nom). D’ailleurs, elle assure de belles parties vocales tout du long et la production permet de bien différencier les guitares de Linus Björklund et Martin Nordin, ainsi que les superbes lignes de basse bien rondes de Harald Göthblad. Une mise en son globale dont on peut féliciter Nicke Andersson, LUCIFER ayant une nouvelle fois enregistré dans son propre studio, le Honk Palace à Stockholm, où le groupe s’est établi depuis plusieurs années après avoir quitté Berlin. ''Stay Astray'' bénéficie de chœurs bien posés et l’album de se terminer sur une superbe ballade, ''Cemetery Eyes''. En à peine moins de 40 minutes, « Lucifer III » n’offre pas de temps morts et capte l’attention sans difficultés tout au long du disque, se voulant une bouffée oxygénante sous de fausses allures anxiogènes d’Enfer et de diableries qu’évoque son nom.
Comme quoi, l’adage que l’habit ne fait pas le moine prend tout son sens à l’écoute de cet album réussi, lumineux, abolissant les clivages entre différents genres, ici le hard rock, le doom et le heavy pour s’installer comme un album de rock 'n' roll sans autres fioritures ni chichis. A ce titre, on espère qu’il se verra défendu sur scène comme il se doit. Allez au Diable !