Voici venu le temps des cris et des growls. Une partie de l'équipe HARD FORCE se réunit cette année autour de cahiers de l'été bien frais. Ils se sont posé la question à propos des albums qui ont marqué leur vie respective, ici, version brute. La période 1980-1985 marque les balbutiements du metal extrême mais déjà on peut y déceler tout le potentiel que la scène déploiera ensuite. Pour certains d'entre vous, voici quelques souvenirs bien gras, pour d'autres, peut-être des découvertes de sons sans concessions...
METALLICA - Kill 'Em All (1983)
Jugé plus acceptable que « Metal Up Your Ass » comme titre d'album, « Kill 'Em All » aura causé un véritable séisme dans le monde du heavy-metal. Malgré un succès qui ne peut être rétrospectivement contesté, cet album ne faisait pas l'unanimité. Devenu culte, il comporte de nombreuses pépites, parmi lesquelles les titres rapides comme "Metal Militia", "Whiplash", "Phantom Lord " ou "Hit The Lights". Cet album permet aussi la découverte d'un bassiste qui allait marquer durablement le monde du metal de son empreinte avec son solo sur "(Anesthesia) - Pulling Teeth".
(Bruno Cuvelier)
BATHORY - Bathory (1984)
On ne peut pas aborder le metal extrême sans parler de la pointure qu'est Quorthon avec BATHORY. Avec son album éponyme en 1984, le groupe révolutionne le milieu en ajoutant à des influences speed / punk une atmosphère malsaine et mystérieuse. L'ensemble donne à la musique une aura à l'origine de ce qui deviendra le black metal à proprement parlé. « Bathory » est brut, sans concessions, pas encore épique mais oppressant. Il fera office de pierre angulaire dans l'évolution de la scène scandinave et du metal en général.
(Aude Paquot)
METALLICA - Ride The Lightning (1984)
Après « Kill 'Em All », le groupe revient en force, un an plus tard, avec l’excellentissime « Ride The Lightning ». Premier album de METALLICA composé avec son défunt bassiste Cliff Burton, qui apporte ici sa touche mélodique, sa technicité et ses harmonies imparables. Tout excelle sur ce disque, à commencer par James Hetfield qui chante vraiment et ne hurle plus comme un pré-ado boutonneux qui vient à peine de muer. Des titres tels que "Creeping Death", "Fight Fire With Fire", "Fade To Black" et "For Whom The Bell Tolls" n’ont pas pris une ride.
(Sly Escapist)
MERCYFUL FATE - Don’t Break The Oath (1984)
Reconnaissables entre mille, les vocalises haut perchées du Danois Kim Bendix Petersen alias King Diamond entrent définitivement dans la légende sur ce deuxième album de MERCYFUL FATE. Paru en 1984, ce monstre de heavy lourdement lesté de thrash est un précurseur en la matière mais aussi l’un des premiers à s’aventurer sur des terrains de jeu aussi extrême pour l’époque. Et que dire de la doublette Denner/Shermann qui riffe sur chacun de ces neuf morceaux comme si sa vie en dépendait : mortel !
(Clément Sch)
CELTIC FROST - To Mega Therion (1985)
Il n'y a pas qu'en Scandinavie où le froid règne en maître. Les Suisses CELTIC FROST ont apporté un souffle glacial à la scène extrême dès 1984 mais avec « To Mega Therion » en 1985, ils confirment leur influence grandissante en Europe. Rien qu'à la vue de la pochette à l'artwork réalisé par H.G Giger, on sent tout l'ésotérisme sombre émanant du groupe. Et à l'écoute de titres endiablés tel "Innocence And Wrath" ou le très lourd "Dawn Of Meggido", on est saisi par la Bête qui nous plonge au plus profond des ténèbres. Implacable !
(Aude Paquot)
DARK ANGEL - We Have Arrived (1985)
Quelque part en Californie, les cinq fous furieux de DARK ANGEL lâchent en ces premiers jours de 1985 ce qu'il convient d'appeler une bombe. Le groupe de Downey signe en effet un modèle du genre aux côtés d’EXODUS, SLAYER ou HIRAX qui gravent dans le marbre quelques mois plus tard leur profession de foi, définissant au passage les contours d’un style à part : le thrash de la Bay Area. Dont un certain METALLICA posa les fondations deux ans avant avec « Kill 'Em All »...
(Clément Sch)