24 juillet 2020, 19:30

PANTERA

• "Cowboys From Hell" (1990 - Retro-Chronique)

Album : Cowboys From Hell

Nous sommes en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

Les félins ont neuf vies, paraît-il. PANTERA en a eu au moins deux. Une première de 1983 à 1988 durant laquelle la bête sort 4 albums, « Metal Magic » (1983), « Projects In The Jungle » (1984), « I Am The Night » (1985) et « Power Metal » (1988), où frou frou, maquillage, ambiance glam et pochettes dégueulasses étaient alors de mise. Ce n’est qu’à l’arrivée du chanteur Phil Anselmo en ses rangs pour « Power Metal » que le quatuor commence à durcir le propos (mais en gardant une pochette dégueulasse, histoire de ne pas trop désarçonner les auditeurs). Vocaliste extrêmement talentueux pouvant osciller entre les notes les plus aiguës et les growls les plus graves, il booste la formation et lorsque paraît « Cowboys From Hell » le 24 juillet 1990, le metal tremble sur ses fondations lors de la (re)naissance de la panthère...

Produit par Terry Date, qui s’occupera désormais de tous leurs albums à l’exception du live, géré par les frères Abbott, « Cowboys From Hell » redéfinit ni plus ni moins les règles du metal et est doté en sus d’une pochette qui marque les esprits. 12 titres pour autant de réussites qui amènent au sans-faute. Nous sommes prévenus dès l’ouverture avec l’éponyme "Cowboys From Hell"  que PANTERA n’est pas là pour miauler (« Vous nous voyez arriver / Et vous courez tous vous mettre à l’abri / On prend possession de cette ville »), même s’il feule sur "Cemetary Gates" ou "The Sleep". Anselmo rugit, la basse de Rex Brown vrombit sur les coups de pilon du frère de "Dimebag", Vinnie Paul, mais c’est bien le guitariste bouclé et au capital sympathie ++ qui attire toute la lumière à lui avec un son qu’aucun six-cordiste ne pourra se réapproprier tant il est unique. Un morceau résume bien, sur cet album, ce qu’inspire le groupe à ses pairs et à ses fans : "Domination", son solo hallucinant de fluidité, son break pachydermique et son shred final débridé. Si vous avez réussi à survivre à la pemière moitié, les six titres restants sont là pour faire rendre grâce avec, notamment, la speedée "Shattered" et ses réminiscences JUDAS PRIEST dans la voix d’Anselmo ou encore la bien-nommée "Clash With Reality".
 


Signé par ATCO après avoir essuyé près de 30 refus de la part de toutes les autres majors, PANTERA ne faiblit quasiment pas durant la décennie de son règne jusqu’à cette fin nébuleuse en 2001 à Yokohama, où ils donnent ensemble leur dernier concert avant un break supposément souhaité par toutes les parties mais non respecté par Anselmo, parti sur les routes avec DOWN qui publie son deuxième album en 2002 avec Rex Brown au poste de bassiste. Les uns contredisant les autres et en l’absence aujourd’hui de deux membres originels, on ne saura jamais vraiment quels étaient les ressentiments qu’ils avaient chacun à leurs égards. Un gâchis avant que la tristesse ne pointe son nez trois ans plus tard. Après la dissolution de PANTERA en 2003, "Dimebag" fonde DAMAGEPLAN, avec qui il sort un seul et unique album en février 2004, « New Found Power », sur lequel joue aussi son frère Vinnie, et trouve tragiquement la mort sur scène, tué par balles le 8 décembre 2004, moins d'une minute après le début de la première chanson. Vinnie Paul fonde HELLYEAH en 2006, groupe qui sort avec lui 6 albums, (« Welcome Home », commercialisé en 2019 contient tout de même les parties qu’il avait enregistrées), avant de décéder à son tour le 22 juin 2018, à seulement 54 ans.

Quatre vidéos seront filmées lors de la promotion de l’album et « Cowboys From Hell » sera certifié or avec 500 000 copies écoulées dès 1993, puis platine (1 million d’exemplaires vendus) en 1997, se classant 27e du Top Heatseekers, la section de Billboard Magazine mettant en lumière les entrées fracassantes. Une édition spéciale en vinyle limitée à 3 000 exemplaires, « Cowboys From Hell: The Demos », est publiée pour l’édition 2010 du Black Friday, et en septembre de la même année sort une édition anniversaire 3 CD, « Cowboys from Hell: 20th Anniversary », comprenant l’album originel, un disque de titres lives (dont l’EP « Alive And Hostile » enregistré au festival Monsters Of Rock de Moscou en 1991) ainsi qu’un disque de démos.

Pour aller plus loin :
« Power Metal » (1988) - issu de la première vie, sorte de croisement entre JUDAS PRIEST et un QUEENSRŸCHE « sévèrement burné Nanard !  »
« Vulgar Display Of Power » (1992) - « RE.SPECT. WALK ! »
« Far Beyond Driven » (1994) - Rien que pour la quasi-death "Strength Beyond Strength"
« Official Live: 101 Proof » (1997) - In-dis-pen-sa-ble !
« Reinventing The Steel » (2000) - Avec la participation de Kerry King (SLAYER) sur le solo de "Goddamn Electric"


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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