25 juillet 2020, 10:30

AC/DC

• "Back In Black" (1980 - Retro-Chronique)

Album : Back In Black

Nous sommes (déjà) en 2020 et cet album fête ses… 40 ans !

Que dire qui n’ait pas déjà été dit et redit mille fois au sujet de « Back In Black » ? Que c’est le deuxième album le plus vendu de tous les temps derrière le « Thriller » de Mickey J. et qu’il culmine ainsi au-delà des 50 millions d’exemplaires vendus ? Tout cela, vous le savez déjà. Paru il y a quarante ans le 25 juillet 1980 (j’en vois déjà certains qui viennent de prendre un coup derrière la tête), il change à jamais la face du Hard avec un grand H et celle d’un groupe déjà bien établi, mais ébranlé par l’immense perte qu’il vient de subir.

Le disque arrive en effet six mois à peine après le décès du chanteur Bon Scott et AC/DC a choisi, tout comme le fera METALLICA six ans plus tard, d’avancer tout de suite et à vive allure pour ne pas sombrer corps et biens dans le processus de deuil. Et c’est encore une fois avec l’aide de Robert John « Mutt » Lange (cuistot chef des albums de platine de DEF LEPPARD et du précédent album des éléctriciens, « Highway To Hell ») que les quatre membres plus le nouveau Brian Johnson vont s’enfermer dans les studios Compass Points aux Bahamas où IRON MAIDEN enregistrera « Somewhere In Time » notamment, choisissant de fuir la grisaille et la pluie pour la chaleur et le soleil des Caraïbes afin de donner un successeur au malheureusement trop bien nommé « Highway To Hell ». Recommandé par Bon Scott himself qui l’avait vu en concert, le désormais ex-chanteur de GEORDIE à la casquette inamovible se voit offrir un écrin de diamants bruts pour faire son entrée dans l’Histoire du rock céleste, celui des dieux. Comme d’habitude avec AC/DC, nul question d’aller disserter sur des sujets alambiqués : le rock, les femmes et la fête sont leurs thèmes de prédilection, ce qui leur sied bien par ailleurs. Mais aussi la mort, à l’image de la sombre "Hell’s Bells" où la Faucheuse parle d’elle à la première personne (Je ne ferai pas de prisonniers, je n’épargnerai aucune vie / Personne ne pourra résister) ou l’éponyme "Back In Black" teintée d’espoir et de résilience (Oublie le corbillard parce que je ne meurs jamais / J’ai neuf vies). Sans oublier les grivoiseries de rigueur évidemment avec entre autres "Let Me Put My Love Into You", "Given The Dog A Bone", bien que la malice que l’on retrouvait dans les textes de Scott ait fait place à une trivialité plus directe. Forcément, on y perd un peu au change mais cela permet de distinguer deux époques, deux chanteurs, presque deux vies on pourrait dire.



​Côté musique, ça tronçonne à tour de bras du côté d’Angus Young. Le frangin Malcolm, lui, terrorise de sa main droite les cordes de sa Gretsch tandis que la basse de Cliff Williams percute nos plexus ("You Shook Me All Night Long") et que Phil Rudd ne donne pas envie d’être réincarné en caisse claire ni en grosse caisse, bien assis au fond du temps, impassible, pachydermique et sec à la fois et à qui on pourrait attribuer d’autres paroles de "Hell’s Bells" ( Je suis un tonnerre, une pluie battante / J’arrive comme un ouragan). La production de « Mutt » Lange, lourde comme du plomb au service de dix titres comme autant de cartouches venant se loger entre nos deux yeux, permet de magnifier chaque riff, chaque accord et ligne vocale afin de faire de « Back In Black » bien plus qu’un témoin de son époque et de l’ambiance au sein d’AC/DC à un instant T. Il le fait devenir pierre angulaire et référence pour l’éternité. Karma, planètes alignées, chance, talent, peut-être tout ça à la fois. Mais qu’importe au final, l’essentiel est que « Back In Black » n’a jamais pris une ride et n’en prendra jamais, tel un Dorian Gray musical. Rock n’ roll ain’t gonna die…

Pour aller plus loin :
​On va faire simple : TOUS ! Chacun a ses qualités même les plus "faibles".


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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