12 septembre 2020, 12:30

ANNIHILATOR

• "Never, Neverland" (1990 - Retro-Chronique)

Album : Never, Neverland

Nous sommes (déjà !) en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

Alors qu’il existe depuis 5 ans, ce n’est qu’en 1989 que le guitariste-chanteur-compositeur-über leader Jeff Waters sort avec son groupe ANNIHILATOR son premier disque, « Alice In Hell », un essai transformé d’entrée de jeu. La formation canadienne ne baisse cependant pas la garde et envoie dans les bacs le 12 septembre 1990 son nouveau missile sol-sol, « Never, Neverland ». Exit le chanteur Randy Rampage, enter Coburn Pharr et en voiture pour 10 étapes incontournables du paysage thrash made in Ottawa.

Le propre des (bons) groupes de ces époques désormais bien lointaines a été de proposer sur leurs deux voire trois premiers albums des quasis sans-fautes, forts de défricher le terrain en tant que pionniers de genres et/ou d’être prolifiques ainsi qu’instaurateurs de styles (on dit "influenceurs" de nos jours). En ce qui concerne ANNIHILATOR, la formation propose une tambouille métallique lourde comme la poutine locale mais que l’on digère si facilement qu’on reprend du rab une fois l’assiette finie. « Replay! Replay! » – Sigourney, sors de cette chronique ! – d’évidence, on se le repasse en boucle. Fait intéressant, la production n’a pas pris une ride durant ces trois décennies. Cosignée par Jeff Waters et Glenn Robinson, elle se veut claire et distincte, chaque instrument étant parfaitement réparti dans le mixage pour pouvoir en apprécier toutes les nuances. Bien sûr, la vélocité du jeu de Waters attire tous les regards sur son manche (de guitare s’entend), en tout cas les oreilles déjà, mais la section basse-batterie n’est pas en reste et appuie tel un tir de DCA les joutes du six-cordiste. A noter que bien que crédité, le bassiste Wayne Darley n’a pas joué une note sur l’album, le mérite en revenant à Waters qui a écrit également les parties de batterie et fait tous les arrangements. Côté compositions (toutes signées Waters avec parfois un prompt renfort), le pilonnage est une constante sur la majorité des titres et ce, dès l’ouverture avec "The Fun Palace" puis "Road To Ruin", avant que l’excès de vitesse ne soit relevé avec "Sixes And Sevens" ou lors du furieux refrain de "Imperiled Eyes" (et son envolée dans les aigües). On notera sur ce morceau un break atmosphérique avec de beaux arpèges tout comme on en trouve un sur "Never, Neverland", permettant à l’auditeur de reprendre momentanément ses esprits. Rassurez-vous, ce n’est que pour mieux le coller dans le siège-baquet lors des accélérations qui suivent. Qu’importe alors que certains rythmes nous semblent un tantinet similaires dans leur articulation (à mon sens une petite faiblesse et déjà constatée à cette époque de leur carrière) car ANNIHILATOR n’a finalement pas d’égal et fait ce qu’il fait de la meilleure manière qui soit. Pourquoi s’en plaindrait-on ?



​De bonnes ventes permettent au groupe de défendre son nouvel album en ouvrant pour JUDAS PRIEST et le nouvellement sacré PANTERA, avant d’effectuer sa propre tournée. A l’issue, le batteur Ray Hartmann et le chanteur Coburn Pharr quittent le navire (constituant l’un des innombrables changements de line-up recensés durant toute la durée de carrière du groupe), le batteur étant remplacé provisoirement par un certain Mike Mangini, qui officie aujourd’hui dans les rangs de DREAM THEATER. Il faudra attendre 1993 pour découvrir « Set The World On Fire », un troisième disque considéré comme majeur et qui se veut un triptyque imparable pour tout fan d’ANNIHILATOR. Deux rééditions ont depuis vu le jour, l’une en 1998 et une autre en 2003 où, sous le titre « Two From The Vaults », sont regroupés, ce disque et son prédécesseur, agrémentés de titres bonus, "Kraf Dinner" (Démo), "Mayhem" (Démo de "Reduced To Ash") et "Freed From The Pit" (Démo de "Road To Ruin") en ce qui concerne « Never, Neverland ».

Pour aller plus loin :
« Alice In Hell » (1989)
« Set The World On Fire » (1993)

Les autres albums de la discographie ne sont pas en reste et on peut découvrir de bonnes choses sur l’ensemble des disques, à l’instar de « Carnival Diablos » (2001), « Metal » (2007) ou encore sur le dernier en date, « Ballistic Sadistic » (2020), pour n’en citer que quelques-uns.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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