7 septembre 2020, 18:00

ANTHRAX

• "Persistence Of Time" [30th Anniversary Remastered Edition]

Album : Persistence of Time

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas me livrer ici à une rétro-chronique dont vous êtes coutumiers si vous nous suivez régulièrement, chroniques dédiées à fêter les anniversaires de sortie d’albums dits cultes de nos formations préférées. Cette fois, ANTHRAX a eu la bonne idée de rééditer l’album « Persistence Of Time » pour ses 30 ans, un album majeur dans la carrière des thrashers US, d’aucuns diront leur meilleur (critère toujours subjectif), disons simplement le plus abouti de son époque. En 1990 donc, la formation new-yorkaise est maîtresse de son art et ce disque sera le dernier d’une ère ayant vue la formation devenir incontournable, changeant ensuite de chanteur sur le disque suivant.

Après avoir établi sa légitimité en à peine plus de cinq ans et une poignée d’albums fondateurs d’une qualité plus que remarquable, ainsi qu’un style personnel, le guitariste rythmique du groupe, Scott "Not" Ian, sait que son groupe ne doit pas stagner. Refaire un « Among The Living » II ou III, comme il le précise lui-même dans les notes de cette réédition, est hors de question. Maturité oblige (celle d’ANTHRAX et de ses membres), les textes se font plus sombre (divorce, nazisme, réflexion sur la mortalité, la haine) et grande est la tentation d’étirer le propos en termes de... temps, ce à quoi ils cèdent par ailleurs. En effet, les titres sont longs, trop parfois, s’apparentant pour la comparaison humoristique à du thrash progressif (les quatre premières chansons vont au-delà des 6 et 7mn) et bien qu’excellent de bout en bout, on aurait préféré apprécier une écoute sur trois quarts d’heure ramassées. Un bien petit reproche qui n’en est même pas vraiment un en fait. Ainsi, "Time" la bien-nommée, "Keep It In The Family", "In My World", "Belly Of The Beast" ou la reprise de Joe Jackson, "Got TheTime", ont fait entrer l’album au panthéon du genre. A l’instar de la fiesta pour les 30 ans de « State Of Euphoria », une battue a été de nouveau organisée dans la "Charlie’s stash" (la planque de Charlie) pour dégoter toutes les versions de travail des titres de « PoT » (surnom officiel attribué par Scott Ian) ainsi qu’une version live d’époque de "Time" enregistrée au Palace de Auburn Hills dans le Michigan.

Mais pour se faire péter la sous-ventrière, ANTHRAX a surtout mis à disposition un DVD (oui, cela se fait encore et si la qualité des images, exhumées d’une VHS vieille de trente ans – comme c’est le cas ici – sont loin d’être de la haute résolution, inutile donc de casquer pour un Blu-ray ou un UHD 4K). Au programme, 40mn tout d’abord où l’on voit le groupe travailler sur les futurs morceaux de ce disque, les essais de parties de chant pour Joey Belladonna ou les riffs de Scott Ian dans leur nouveau local de répétition, le précédent ayant été dévasté dans un incendie et dont on aperçoit les décombres au début de cette vidéo. Les autres 40mn, elles, sont un joyau pour les fans du groupe et ceux... d’IRON MAIDEN. Pourquoi ? Eh bien, sur le papier était annoncé des images tirées de la tournée effectuée en première partie des Anglais et c’est en partie vraie. Sauf qu’en lieu et place de titres d’ANTHRAX, ce sont les jams faites sur scène avec MAIDEN que l’on visionne. Soit le batteur Charlie Benante installé derrière le kit de Nicko McBrain (en 1988 aussi !) pour "Hallowed Be Thy Name" alors que ce dernier fait le zouave, "The Number Of The Beast" lors duquel il est encouragé et félicité à l’issue par le bassiste Steve Harris, ou encore avec "Sanctuary", où cette joyeuse bande est rejointe par le reste des thrashers. Dickinson en lanceur de pizzas apportées par un livreur alors que MAIDEN est en train de jouer, un balayeur nettoyant la scène en plein morceau, autant de tranches de rires inédites et inestimables pour les fans des deux formations et où l’on trouve quelques autres délires que je ne révèlerai pas afin de préserver un minimum de surprise.

A l’arrivée, cette réédition double CD et DVD contient près de 4h de contenu audio et vidéo – dont plus de 2h30 inédites – tout ça pour la (modique) somme de 22€. Autant dire un achat incontournable afin de replonger avec délectation dans ce classique et retourner... in the belly of (the number of) the beast ! Une sortie que l’on pourrait également qualifier en ces termes, "Eussiernikcufecin (N.F.R.)", les fans comprendront.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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