
Les cinq mauvaises graines de SEEDS OF MARY biberonnées au rock et à la bouillie bordelaise ont profité du déconfinement printanier pour germer et envahir le jardin secret de nos esprits. Tout avait commencé avec le titre "The Atheist" paru une semaine à peine après un timide retour à la liberté, le 18 mai. Ce titre ouvre l'album sur un grincement suivi d'un cri qui vous agresse et vous glace le sang d'entrée avant de se développer sur un couplet dépressif mais plutôt apaisé, comme si le groupe avait craint d'effrayer l'auditeur. Afin de remercier leurs généreux donateurs, le groupe récidive le 20 juillet avec le clip "Lord Of The Flies" qui rappelle à l'auditoire qu'il y a un avant et que « Serendipity » sera son troisième album. Après un été à gambader à travers champs, les mauvaises graines sont de retour pour annoncer l'arrivée de l'automne et surtout la sortie imminente de « Serendipity » avec le clip du titre "Rewind Me". Si la mise en scène où l'on voit le groupe enfermé dans une salle blanche en caleçon blanc et couvert de peinture violette laisse penser que la folie les a gagnés après tous ces mois confinés à ne pas pouvoir envahir les scènes de l'hexagone et d'ailleurs, le clip réussit à nous titiller au point d'en écouter plus.
A l'écoute des huit autres titres, si l'influence d'ALICE IN CHAINS ne surprendra pas les fans du groupe, elle ne manquera pas de confirmer la première impression de l'auditeur novice. "Reinventing You" qui se développe sur une mélodie jouée en arpège à la guitare et ses ambiances psychédéliques ne manquent pas de rappeler l'univers d'un superbe grand voyage émotionnel entamé il y a un an. Avec "Gone Astray" et "Sanity Is Statistical", on explore un univers différent quelque peu plus voïvodien où la voix claire ne manque pas de faire référence de manière bien plus subtile il faut l'avouer au chant clair des frères Loez (SUP).
Faut-il regretter qu'une grande majorité de titres renvoie de manière si évidente à d'autres groupe ? Quand le résultat est comme ici inspiré et superbement enregistré, mixé et masterisé par David Thiers, on ne peut qu’applaudir. Le résultat est un disque énergique sans temps mort ni composition faible qui créerait une rupture, déséquilibrant l’œuvre.
« Serenpidity » démontre que si SEEDS OF MARY, par l'évidence de ses influences au sein de ses compositions, n'a pas trouvé le style qui le distingue clairement dans le paysage musical, mais néanmoins il s'inscrit pleinement dans une démarche de sérendipité. Il ne reste plus qu'à laisser le hasard faire son œuvre.