Avec 10 ans de carrière et déjà un quatrième album sorti ce 16 octobre, Tyler Bryant & THE SHAKEDOWN est assurément devenu une valeur sûre du rock actuel. Des tournées avec les plus grands tels AC/DC ou GUNS 'N' ROSES on permis aux Américains de se faire connaître mondialement, mais c'est bien leur énergie qui font d'eux un groupe digne de la scène. « Pressure » fait preuve d'une grande inspiration et d'un sens de la mélodie très développé. Du rock, du blues et de l'optimisme : voilà le trio gagnant que le chanteur et leader du groupe Tyler Bryant a bien voulu partager avec nous.
Tout d'abord, comment te sens-tu à la sortie de ton album « Pressure » en cette période si particulière ?
Oh, je meurs d'envie de le partager avec le monde entier ! J'ai hâte de connaître la réaction des gens quand ils vont l'écouter.
Ça doit être dur de savoir que tu ne seras pas en mesure de le présenter en live de sitôt non ?
Oui, c'est pas facile, mais je dois dire que nous avons enregistré un show de présentation pour la sortie de « Pressure ». Donc ça a été super de pouvoir jouer l'album avec les gars du groupe en live, de sortir notre matériel de scène et de faire malgré tout un vrai show à la SHAKEDOWN. On mettra tout ça sur notre site web le jour de la sortie de l'album. Et puis, il y aura une session de chat live pour que l'on puisse bavarder avec les fans. On va essayer de se rapprocher au mieux de la réalité qui aurait dû être.
« Pressure » est déjà votre quatrième album. Tu es très jeune et tu connais pourtant un succès retentissant. Tu t'attendais à ça il y a 10 ans quand tu as commencé ta carrière ?
Je n'ai jamais imaginé que je pourrais avoir du succès ! Ce que je voulais, c'est faire de la musique qui me fait vibrer, qui nous fait vibrer en tant que groupe. On ne pensait pas réussir à réunir une base de fans si fidèle et autant de gens qui nous suivent à nos concerts. Les gens semblent apprécier notre musique et en live, on vit vraiment en esprit de communion. C'est juste génial et incroyable.
Est-ce que le fait de tourner avec GUNS 'N' ROSES, par exemple, a aidé à booster votre carrière ?
Oui, bien sûr ! On a une chance énorme d'avoir pu tourner avec des groupes de cette envergure ! On est si reconnaissants ! C'est génial de pouvoir être présenté à leurs fans car maintenant, une partie d'entre eux est devenue fan de SHAKEDOWN.
C'est aussi parce que vous le méritez ! Votre musique a toute les qualités pour fédérer les foules : le groove, la mélodie, le rock'n'roll !
Oui, merci ! On travaille beaucoup pour donner aux fans des concerts de qualité. On se donne toujours à fond , que ce soit dans les clubs ou dans les stades, nous donnons la même énergie. On veut donner le meilleur show à chaque fois !
« Pressure » a été écrit avant la crise sanitaire actuelle, mais les paroles et le concept correspondent tout à fait à la situation. Vous êtes devins malgré vous, en fait !
Je sais ! Tout le monde me demande si je peux prédire le futur ! Mais en fait, depuis tout temps, les gens ressentent de la pression : la pression de survivre, de réussir, de préserver des rapports sociaux corrects... J'ai écrit l'album à un moment où je ressentais un autre type de pression. On a appelé l'album « Pressure », car toutes les personnes dans le monde en font l'expérience. C'est aussi pour ça qu'on a choisi de montrer sur la pochette un manomètre avec l'aiguille dans le rouge. C'est comme ça que nous nous sentions au moment de l'enregistrement de l'album, avec toutes les tournées qui étaient annulées. Mais on a pris la décision de prendre toute la pression que nous ressentions et d'en faire quelque chose de positif. Je suis très content d'avoir eu la possibilité de faire cette album et j'espère que « Pressure » apportera beaucoup d'ondes positives à nos fans.
C'est en effet un album très optimiste. Il semble que tu sois confiant en l'avenir...
Oui, enfin ce n'est pas toujours le cas, mais j'essaye de faire au mieux pour véhiculer cette positivité.
Est-ce que tu ressens d'ailleurs de plus en plus de pression autour du groupe maintenant que vous gagnez en notoriété ?
Non, pas vraiment. Je ne le vois pas comme ça, en tout cas. Parfois, je me mets la pression tout seul, mais ce n'est qu'une histoire d'ego. Et j'essaye de ne pas trop y prêter attention. Il y a des moments où j'en veux toujours plus, faire mieux et être sûr que je vais dans le bon sens. Mais quand je commence à réfléchir comme ça, ça ne me sert jamais. Donc j'essaye juste de rester intègre dans tout ce que je fais et tout le reste en découle finalement.
Comment avez-vous fait pour enregistrer l'album ? Tu as pu rencontrer les autres membres du groupe ? Y-a-t-il eu des sessions live ?
Oui, dès le début du confinement, on a réussi à se voir. Les gars venaient à mon domicile et on a enregistré l'album ensemble, en « live » la plupart du temps. J'ai dû ajouter la basse ensuite et Graham (Whitford, le guitariste NdlR) a lui-même joué de la basse sur un morceau. Nous étions seuls, tous les trois, avec notre co-producteur Roger Alan Nichols. On portait tous des masques et quand ils rentraient chez eux, on se promettait de ne voir personne d'autre !
Est-ce que le fait d'enregistrer à Nashville, berceau du rock, aide à avoir cette atmosphère rock 'n' roll ?
Oui, bien sûr ! Nashville est la ville du rock par excellence. Cela fait 11 ans que je vis ici et je ressens vraiment cette atmosphère rock dont tu parles.
Ton épouse, Rebecca Lovell, pose sa voix sur quelques morceaux comme "Crazy Days". Est-ce que ça aide d'avoir quelqu'un de si proche qui participe à l'élaboration de ton album ? T'a-t-elle aidé à l'écriture de « Pressure » ?
Elle n'a pas aidé à l'écriture de l'album, non...enfin, elle est une de mes plus grandes sources d'inspiration, donc je pense qu'en ce sens, elle a aidé. Au début de l'année, notre bassiste de longue date, Noah Denney, a quitté le groupe pour se consacrer à une autre de ses passions. Et il faisait toujours les harmonies aiguës. Et j'avais vraiment besoin de ce type d'harmonies sur certaines chansons. Je me suis donc demandé qui était le meilleur chanteur que je connaissais. L'un un plutôt l'une d'entre eux, c'est ma femme et l'autre est Charlie Starr de BLACKBERRY SMOKE. J'ai donc tout naturellement demandé aux deux de participer à l'album !
Tu connaissais Charlie avant ?
Oui, on a fait des tournées ensemble. Et BLACKBERRY SMOKE est un de mes groupes préférés. J'espère vraiment qu'on va entrer dans une époque où il y aura davantage de collaboration entre groupes. On a vraiment besoin de ce sens de la communauté. On ne peut plus sortir ensemble et se voir, alors faisons de la musique ensemble à distance !
Il y a une chanson sur l'album qui s'appelle "Like The Old Me". Qui est cet "ancien toi" ? Parce que tu n'es pas si vieux que ça !
En fait, ça parle de quelqu'un qui a perdu quelque chose d'important pour lui. Cela peut faire référence à quelque chose de personnel qu'on perd ou à un proche qui part trop vite. Ça peut paraître bizarre, mais j'ai écrit la chanson sans savoir vraiment de quoi elle parle ! La chanson prend un sens tout à fait différent aujourd'hui de ce qu'elle était lorsque je l'ai écrite. Ca peut aussi parler du « moi » avant 2020...Bref, chacun pourra interpréter la chanson comme il l'entend ! Tout le monde peut s'y identifier.
Beaucoup de vos titres sont très bluesy. Pour ceux qui vous découvrent aujourd'hui, qui sont parmi tes influences musicales ?
J'en ai beaucoup ! J'adore Muddy Waters, B.B King, Freddy King...mais j'écoute aussi beaucoup de rock, de grunge...Mon compositeur favori de tout les temps est Tom Petty. J'adore THE HEARTBREAKERS, STONE TEMPLE PILOTS... J'ai écouté aussi beaucoup de country pendant le confinement.
Est-ce que rester chez toi et ne pas pouvoir tourner t'a inspiré ? As-tu été plus créatif en un sens ?
Oui, tout à fait. Mais c'est aussi parce que j'ai eu le temps de faire des choses qui sont très importantes dans ma vie. J'ai passé du temps avec ma femme. On s'est marié il y a un an et on devait partir sur les routes. Donc, on en a profité pour vivre une vie normale sans faire de concerts tous les jours. Ca m'a manqué, bien sûr, mais vivre une vie normale te rend plus créatif.
Est-ce qu'on pourrait imaginer une tournée future avec LARKIN POE ?
Ce serait vraiment super !
Y-a-t-il d'autres groupes avec lesquels tu aimerais tourner ?
Oui, j'ai vu qu'AC/DC allait tourner, donc j'aimerais jouer avec eux à nouveau ! Mon rêve serait de jouer avec les ROLLING STONES, mais aussi faire une tournée européenne avec BLACKBERRY SMOKE. Et bien sûr, de revenir en France ! En stade ou en club ! Nous adorons le public français donc on compte sur vous pour venir nous voir... dès que ce sera possible ! On a vraiment passé des jours fantastiques en France, dont un jour de fête de la musique mémorable !
Pour terminer, que penses-tu du prochain album de reprises de LARKIN POE qui sort en novembre ?
C'est un album que j'ai enregistré dans mon studio et j'ai été très content de pouvoir y participer. C'est le premier album que j'ai produit en dehors de mon groupe. Je suis très fier du résultat, c'est un album génial ! A ne pas manquer c'est sûr !
