14 octobre 2020, 10:16

STRAY CATS

• "Rocked This Town: From L.A. To London"

Album : Rocked This Town: From L.A. To London

Fondé à Massapequa, dans l'état de New York en 1979 sous le nom de THE TOMCATS (en français : les matous) devenus chats errants (traduction du nom actuel du groupe), cela fait maintenant plus de 40 ans que les STRAY CATS distillent à ses ouailles un rockabilly incomparable. Pour ceux qui doutent de la parenté avec le hard rock et le metal qui abondent plus généralement dans nos colonnes, sachez que le regretté Lemmy Kilmister de MOTÖRHEAD en était dingue. A tel point qu’il fonda un groupe de reprises nommé THE HEAD CAT en compagnie notamment de Slim Jim Phantom, batteur des... STRAY CATS, groupe que nous ne pouvons que vous inviter chaleureusement à découvrir. Sur cet album live qui emboîte le pas au bien-nommé et excellent « 40 » sorti en 2019, leur dernier album studio en date, les membres fondateurs du groupe que sont le chanteur-guitariste Brian Setzer, le bassiste Lee Rocker et Slim Jim Phantom revisitent brillamment leur discographie. Si elle ne se distingue pas par le nombre de disques sortis, elle est suffisamment conséquente pour vous offrir 81mn de musique avec ces 23 croquettes (sur les éditions vinyles et numériques, 22 pour le CD), survolant l’ensemble de leur carrière, nous faisant ronronner de plaisir...

De l’éponyme « Stray Cats » (sorti uniquement en Angleterre en 1981, puis aux Etats-Unis seulement après le succès de « Built for Speed », premier album américain du groupe en 1982) jusqu’à « 40 » paru l’an dernier, le groupe ne fait pas de quartier et tire ici le meilleur des chansons qui les composent afin d’assembler une set-list qui fait s'agiter les pelvis et taper nos pieds chaussés de Creepers. Un récent album mis en avant dès le premier titre présenté, à savoir ''Cat Fight (Over A Dog Like Me)'', qui ne dépareille pas aux côtés des "vieilleries" indémodables et intemporelles que sont les ''Rock This Town'', ''Runaway Boys'', ''(She’s) Sexy + 17'' ou encore une version dantesque de ''Fishnet Stockings'' introduite par un Setzer expliquant – et on le devine avec un sourire lui barrant le visage – que « ça, c’est du rockabilly ». Quand vient le moment de s’éclater un peu, Brian s’avance en solo avec son inamovible Gretsch et fait preuve de virtuosité sur ''Cannonball''. Certains d’entre-vous (les moins obtus) se rappelleront d’ailleurs de sa mémorable participation en tant qu’invité lors du concert 100% rock'n’roll vintage que Johnny Hallyday a donné en 2013 dans le cadre intimiste du Théâtre de Paris, Jojo et lui étant amis de longue date. Dans la foulée de cet intermède solo, les STRAY CATS enchaînent avec une version énorme de ''Misirlou'', un titre sorti en 1963 devenu un succès pour l’apôtre du surf-rock Dick Dale – qui est en fait l’adaptation d’une chanson populaire grecque des années 20 – remis en lumière lors de la scène du film Pulp Fiction où John "Vincent Vega" et Uma "Mia Wallace" Thurman dansent ensemble dans un restaurant.

Sur tous ces morceaux et ces ambiances planent bien sûr les ombres bienveillantes de Eddie Cochran, Gene Vincent et à ce titre, la chanson ''Gene & Eddie'' est sans équivoque, ou bien encore Elvis Presley, le King bien sûr. Le temps n’a aucune emprise sur les titres que nous entendons aujourd’hui, ils se sont bonifiés avec l’âge et c’est un terme que l’on peut appliquer également aux membres du groupe. La gouaille de Setzer et sa voix plus rauque qu’aux débuts siéent parfaitement au genre, Lee Rocker est déchaîné et seconde au micro son chanteur, alors que Slim Jim Phantom fait swinguer le kit comme personne. Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient, alors si vous voulez savoir ce qu’est le rock aujourd’hui, retournez aux sources et mettez sur vos platines ce live agissant comme une véritable cure de jouvence, un antirides musical. Rock on baby !

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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