23 janvier 2021, 18:34

LABELS & LES BÊTES

• "Le côté obscur de la force métallique" - épisode 42


Que vous souhaiter pour cette nouvelle année ? Le meilleur bien sûr ! Le meilleur son, les meilleures découvertes, les meilleurs riffs, les meilleures compos, les meilleurs rythmes... Et pour cela vous pouvez compter sur la team de l'extrême Aude, Clément et Crapulax pour vous fournir le meilleur matos à disposition. Car l'exigence est leur maître mot et ils seront, à nouveau, intransigeants avec les albums qu'ils vous feront découvrir chaque mois dans la meilleure rubrique du monde : Labels et les Bêtes. Meilleurs vœux à tous !


DEVOTION : « The Harrowing » (Memento Mori Records)

Plus de trente ans après l’avènement du « Left Hand Path » de qui vous savez, le death façon suédoise continue d’inspirer toujours quelques irréductibles formations aux quatre coins du globe. Au son de leur cri de guerre "Le death metal, c'était mieux avant", ces disciples dévoués œuvrent à trousser avec ferveur des sonorités teigneuses et dépouillées, un brin éléphantesques. Et les Espagnols sont de ceux-là, infatigables défenseurs d'un metal noirci fait de mucus, de glaires et de viscères, qui fleurent bon une époque que l’on pensait révolue !
Le choc est à la hauteur de la surprise : ce deuxième album est une véritable déclaration d'amour à CEMETARY, plus particulièrement de son cultissime album « An Evil Shade of Grey ». L’ambiance y est maléfique avec d’obscures parties de synthés, la basse vrombit, les guitares régalent de mélodies surnaturelles et la batterie écrase à grand renfort de double-pédale : c’est juste jouissif ! "God Forlorn", "Valley Of Death", "Feast Of Esdras" ou "The Mournful Beam" sont autant de missiles multi-tempos qui glaceront le sang des plus guerriers d’entre vous et font de ce « The Harrowing » un bestiau revanchard qui a tout pour séduire les amateurs du genre. J’en suis !
(Clément)


ANTROPOFAGO : « A Propensity For Violence - Cruelty Enslavement » (Indépendant)

Les Montpelliérains ne font pas dans la dentelle et cela fait déjà une bonne décennie que ça dure ! Amateurs d’un brutal death technique en diable qui ravira les amateurs de l’école américaine (DYING FETUS, DEEDS OF FLESH ou SEVERED SAVIOR sont de bons repères), ANTROPOFAGO propose dix morceaux furieux exécutés en quarante-trois minutes chrono, pas une de plus.
Les six premiers consistent en un ré-enregistrement de l’EP du même nom paru en 2018 chez Great Dane Records et les quatre autres sont tout nouveaux, tout beaux, tout brutaux. Chacun d’entre eux illustre à merveille le savoir-faire du groupe quand il s’agit de sauvagerie : cassures rythmiques foisonnantes, breaks casse-nuques, riffs virils qui alternent puissance et rapidité, growls profonds et intelligibles, basse fringante et boîte à rythmes plus vraie que nature.
La production, touffue comme il se doit, donne ce qu’il faut de consistance à l’ensemble, sans dénaturer le travail d’orfèvre délivré par les musiciens. Le constat est donc sans appel : plus abouti, plus maîtrisé que ses réalisations précédentes, ce "nouvel" album des sudistes est une petite merveille à la fois sauvage et technique qui s'avale d'une traite... avant d'y replonger goulûment !
(Clément)


THE CHANT OF TREES : « The Chant Of Trees » (Shaman Voice Productions)

Commençons l'année avec un peu de profondeur et d'esprit en pénétrant dans le monde spirituel et méditatif de THE CHANT OF TREES. Le nouveau projet de Zahaah de HIMINBJORG propose un folk metal de toute beauté mêlant guitares acoustiques et chants masculins et féminins.
Sur un fond sonore naturaliste, les 11 titres de ce premier album regorgent de sensibilité. Agrémenté de tambours, de bouzouki ou encore de flûtes, chaque morceau est un réel voyage apaisant, une introspection salvatrice.
Il y a aussi quelques passages saturés et bien punchy notamment dans "The Chant Of Trees", "The Boundless Seas Part 1" qui apportent une dimension metal bien à propos et enrichissante. "The Boundless Seas Part 2" quant à lui est un instrumental au solo de guitare envolé, puissant et hypnotique alors que "Heilaah" par exemple est résolument folk.
Les chants gutturaux et les riffs musclés sur "War Day" montrent aussi un côté plus virile alors que "Springtime Of The Soul" révèle douceur et émotion.
Bref, « The Chant Of Trees » est plus qu'un album de folk metal de qualité. C'est la bande son idéale pour une balade méditative et sereine.
​(Aude)


WHITE WARD : « Origins » (Debemur Morti Productions)

On vous a déjà parlé de WHITE WARD lors de la sortie de « Love Exchange Failure » en 2019 mais quand on aime on ne compte pas.
Cette année voit la sortie de « Origins », album compilation de titres qui font l'essence même du groupe de post / atmospheric black metal ukrainien. Les 9 morceaux sont issus de deux EP, d'un split et de leur toute première chanson remasterisée et ce que l'on peut dire c'est que WHITE WARD n'a jamais démérité.
Du très atmosphérique et dépressif "Walls MMXV" au sombre et angoissant "World Of The Closed Graves", le groupe nous emmène sur les chemins torturés qui l'ont mené au haut niveau qu'on leur connaît aujourd'hui.
Il trouve ses origines dans un black metal rapide et tranchant ("When Gift Becomes Damnation"), du dark ambient ("Depths Of Arcane") ou des accents jazzy ("Inhale My Despair") largement exploités d 'ailleurs sur le dernier album en date.
​« Origins » est un album riche, varié et inspiré qui ravira les fans de black metal et d'atmosphères froides mais qui pourra séduire aussi les plus avant-gardistes d'entre vous. Vivement la suite !
(Aude)


BLACK SKY GIANT : « Planet Terror » (Indépendant)

On commence l'année avec du lourdingue mais pas dans la grande sauvagerie, histoire de ne pas démarrer la rubrique en 2021 trop vite et se prémunir contre les claquages !
Connu pour être l'un des bijoux cinématographique du réalisateur Robert Rodriguez (Une Nuit en Enfer, Sin City, on évitera soigneusement de parler de Psy Kid...), sorte d'hommage aux vieux films d'horreur de série B ayant la particularité de regrouper une tripotée de célébrités (Rose McGowan, Josh Brolin, Tom Savini, Bruce Willis et surtout Quentin Tarantino dans un rôle de taré qu'il affectionne particulièrement), « Planet Terror » est aussi le nom de l'album d'un groupe argentin de rock stoner.
​Un groupe qui aime apparemment lui aussi beaucoup les films de ce type au vu des nombreux passages empruntés à ces derniers ("The Phantom Gun", "Ulameth"). Mais la comparaison s'arrête là, BLACK SKY GIANT s'apparente avant tout à un voyage vers l'au-delà par la pensée comme tout groupe stoner qui se respecte et il le fait plutôt bien, dans la continuité de son premier essai (« Orbiter ») même si les nappes de synthé demeurent moins présentes.
Idéal pour démarrer l'année sans se fouler !
(Crapulax)


KING WEED : « Let There Be Weed » (Indépendant)

Capable de réussir l'exploit de sortir plusieurs albums par an, le groupe instrumental français plane sur le stoner au sens propre comme au figuré. Il suffit de fermer les yeux, d'inspirer un peu de fumée pleine de THC et de laisser ensuite son corps suivre comme bon lui semble leurs longues circonvolutions musicales (le magnifique " Psychonaut ") ou errer son regard au hasard sur leurs splendides pochettes (« A Deal At The Crossroad », « Acid Land », « Smoking Souls », « The Weed Theory »...) pour s'en assurer.
Ici les guitares saturées et grasses comme des moines trappistes à la fête de la bière dirigent principalement la manœuvre, servant un hard rock mid tempo un brin bluesy plus lourd que la normale ( "Motherland ") et éminemment plus propice aux rêveries, cela va de soi !
Titré comme un clin d’œil aux frères Young, « Let There Be Weed » semble cette fois beaucoup plus inspiré que ses prédécesseurs et donne même l'impression de ne plus suivre tout à fait les mêmes structures ( "Dragonfly ", "Humanoid ") qui ont tendance à se répéter d'albums en albums.
En tout cas si KING WEED n'est pas un « must-have », c'est certainement un « must-listen ».
​(Crapulax)

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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