4 février 2021, 17:00

ADX

• "Weird Visions" (1991 - Retro-Chronique)

Album : Weird Visions

Nous sommes (déjà) en 2021 et cet album fête ses… 30 ans !

Institution du metal français établie en 1981, ADX compte en ses rangs à l’heure actuelle les membres d’origine que sont le chanteur  Philippe « Phil » Grelaud et Didier « Dog » Bouchard à la batterie, jouant tous deux sur le disque à redécouvrir ci-dessous. ADX, cela veut dire « acier doux » dans le jargon de la métallurgie, un comble pour celui qui est plutôt du genre « métal lourd » bien que les mélodies prégnantes viennent adoucir le propos. De répétitions en concerts et démos, le groupe va enregistrer trois albums entre 1985 et 1987 avant qu’une pause de trois ans l’ait vu revenir avec l’album « Weird Visions », non sans avoir signé entre temps en 1989 avec le label allemand Noise (HELLOWEEN, GAMMA RAY entre autres) afin d’élargir le champ des possibilités quant à son avenir.

Bien qu’estampillée cuvée 1990 au verso des pochettes, ce « Weird Visions » sort bien en février 1991, est produit sur un label allemand par l’allemand Ralf Kraus (HELLOWEEN, GAMMA RAY again !) et a été enregistré à Brême en Allemagne. Mais il comporte comme particularité d’être chanté… en anglais (eh non, perdu ce n’est pas en allemand). Enregistré initialement dans la langue de Molière, c’est le label qui demande à ce que soit refait le chant « in ingliche pliz » afin de pouvoir le distribuer à l’étranger. Se sentant trahis (on se demande bien pourquoi), déconcertés sous couvert que les habitudes ont la vie dure, les fans ne suivent pas et malgré le chant international, les ventes ne décollent pas, en France comme ailleurs. La situation allant de mal en pis, ADX se retrouve en 1992 sans le gîte ni le couvert, comprendre sans management ni maison de disques. Survient la séparation et le groupe de marquer une pause, alors indéfinie. Témoin d’une période sombre, ADX fait une croix sur ce disque, l’enfermant aux oubliettes, le reniant tel un bâtard du roi (de la douleur ?). Aujourd’hui encore, pire que dans Le Pari des Inconnus, « Weird Visions » c’est tabou ! Et pourtant, que peut-on lui reprocher à ce disque ? Une production faiblarde ? Non, ça bastonne dur dès l’intro instrumentale "Weird Visions". Un chant médiocre ? Non, Phil assure de son timbre reconnaissable entre mille et dont la diction dans la langue de Shakespeare est plus qu’honorable. Des compos peu inspirées ? Non toujours pas, on ne va pas toutes les énumérer mais rien que sur "King Of Pain", tout est en place pour retourner l’auditeur : breaks de folie, soli célestes, n’en jetez plus la coupe est pleine ! Et nous n’en sommes qu’au deuxième titre… Personnellement, cet album, en février 1991, me retourne. ADX a un chœur gros comme ça ("Lost Generation", "Fortunetelling", "Sign Of The Time" – quelle basse !!!), laisse libre cours à ses penchants épiques lors de l’époustouflante instrumentale "Mystical Warfare", se prend un PV pour excès de vitesse sur "Sacrifice In The Ice" et nous cajole d’une douce mélopée avec "Trouble". Se faisant plaisir, et à nous par la même occasion, le quintet se frotte à une reprise de RAINBOW, "Kill The King" (sur CD uniquement), s’en tirant à l’issue des 46 mn avec une mention très bien lors de l’affichage des résultats. Non vraiment, c’est une totale incompréhension pour le fan de metal que soit banni un tel album. Faites-le écouter à n’importe quelle personne aimant le metal et le speed des années 80-90 sans préciser qu’il s’agit d’eux et il est fort à parier qu’elle adhérera sans retenue ni délai aux dix morceaux (onze avec la reprise) d’un « Weird Visions » vicieux, car s’insinuant dans nos crânes de par ses mélodies immédiates, mais aussi fédérateur avec ses gros refrains, en rappelant quelques-uns de chez RUNNING WILD (pour le côté viril et « sévèrement burné Nanard ! »). En guise de conclusion messieurs d’ADX, un seul mot : RÉ-HA-BI-LI-TA-TION ! A vot’ bon cœur M’sieurs Dames…

Pour aller plus loin :

Pas d’album conseillé cette fois en raison du caractère unique de « Weird Visions ». Signe de bonne santé et longévité, ADX is alive & well et a sorti en 2020 « Bestial », son onzième album.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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