
Imparable.
Voilà « Necroceros », dixième album du clan batave, résumé en un mot et une ligne de conduite inchangée, celle du groupe depuis sa création en 1987.
Inutile d’en faire des caisses, cette nouvelle livraison doom/death de la bande à Martin Van Drunen frappe toujours aussi fort. ASPHYX est remonté comme jamais, lâchant une fois de plus le genre de coup bien placé et bas du front, ce vilain coup qui ramone les esgourdes avec doigté : ici chaque riff suinte l’amour du metal à l’ancienne par tous les pores. Chaque coup de manche, de cymbale ou de baguette n'est que prétexte à rendre un vibrant hommage au death metal dans sa forme originelle, le compteur bloqué à la fin des années 80. Comment rester de marbre devant le sens de la composition qui tue du guitariste Paul Baayens ? Subtil, puissant et carré, son jeu insuffle un quota de technique compatible avec l’utilisation de mélodies vengeresses... comme en témoignent avec justesse le doublé du chef "Mount Skull" / "Knights Templar Spell" qui montrent à quel point le bougre manie son manche avec virtuosité !
Prenez par exemple "Three Years Of Famine", à mon sens le point G du disque, lorsque le quatuor plombe sans ménagement les esgourdes à grand renfort de doom caverneux et monolithique avec cette pointe de mélodie nordique qui enrobe le tout. Voici une lente et inéluctable descente dans les entrailles de la bête ponctuée de lourdes embardées épiques et ténébreuses à souhait. Pendant que, de l'autre côté de l'échiquier, la course à la bastos perdue a déjà commencé avec une majorité de morceaux où les compteurs repartent dans le rouge : "Botox Implosion", "The Sole Cure Is Death" ou "Yield Or Die ». De vrais brûlots qui démontrent qu’ASPHYX est un véritable 4x4 à l’aise sur tous terrains. Et la production n'y est certainement étrangère : grumeleuse et grassouillette à souhait, celle-ci est l’œuvre du forgeron Sebastien "Seeb" Levermann (à la manœuvre sur les derniers MOB RULES, RHAPSODY OF FIRE et ROSS THE BOSS) qui signe ici un monument de hargne et de colère qui régalera les amateurs du genre. Cerise dans le verre de schnaps, l’artwork maléfique est signé du légendaire Axel Hermann, fidèle d’entre les fidèles qui illustre les travaux du groupe depuis ses tout débuts.
Inusable, intraitable et increvable, ASPHYX règne en maître sur ce style où il n’a aucune concurrence. Et cela fait plus de trente ans que ça dure !