8 avril 2021, 19:15

CHEAP TRICK

"In Another World"

Album : In Another World

Qui ça ? Comment tu dis, Chic Tripes ? Le type doit être bouché pour comprendre ça.
Non, CHEAP TRICK.
Pour les néophytes ou les moins de 30 ans, un groupe américain fondé en 1973, jamais repassé en France depuis 1980 (c'est dommage parce qu'ils font 150 concerts par an), et que l'on a pu découvrir, cette fois pour les plus anciens d'entre vous, avec le fameux hit "I Want You To Want Me" sur le mythique "Live at Budokan" ou dans la bande originale du film d'animation "Heavy Metal". C'est d'ailleurs peut-être pour ça qu'il est toujours soigneusement rangé dans la case hard rock par ici, même si sa musique ne s'y résume pas. CHEAP TRICK, c'est toujours une usine à mélodies, des refrains plus qu'accrocheurs et une énergie exubérante ; un groupe qui sort encore des albums et, surtout, a toujours des choses à dire.
« On est trop bêtes pour arrêter », dit le fantasque guitariste Rick Nielsen. « On aime juste jouer de la musique ! » Evidemment, formulé comme ça, ça paraît simple. Mais qu'en est-il vraiment ?
À l'écoute de ce 20e album, on doit avouer qu'il a bien raison de s'entêter.
Le groupe connaît une forme de renaissance depuis quelques années, sans doute encouragée par la présence de Daxx Nielsen, fils de son père aux baguettes (on ne reviendra pas sur les raisons qui ont éloigné l'originel batteur Bun E. Carlos et qui se sont réglées devant les tribunaux). A moins que CHEAP TRICK n'ait trouvé une recette de jeunesse éternelle.

« In Another World », un titre prophétique pour un album enregistré avant que le monde s'arrête de tourner, démarre très fort dès les premières notes de "The Summer Looks Good On You". On y retrouve tous les éléments essentiels : des harmonies vocales, une guitare acérée, une rythmique bien posée, un refrain qu'on se prend à fredonner peu de temps après l'écoute mais pour qui connaît CHEAP TRICK, c'est souvent un classique.
Le reste de l'album est à l'avenant. 
Comme le pétillant "Quit Waiting Me Up" et ses intonations BEATLES assumées, le groupe de Liverpool ayant beaucoup compté pour CHEAP TRICK (qui a d'ailleurs joué intégralement l'album « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band » en 2007).
Dans la même veine, le refrain de "So It Goes" trahit les mêmes prestigieuses références.
Des refrains mémorables, l'album en est farci, de "Boys & Girls & Rock N Roll" à "Light Up The Fire", avec cette voix toujours puissante de Robin Zander, en passant par "The Party" qui démontre que la fête est loin d'être finie.
N'occultons pas "Final Days", un blues au formidable solo d'harmonica. À côté de ses chansons "énervées", CHEAP TRICK est toujours maître pour lâcher de chouettes ballades ; on se souvient de "Heaven Tonight" sur son troisième album en 1978 ou de "The Flame", qui passait en boucle sur MTV en 1988. Il y en a quelques-unes, plus ou moins instrumentales, mais toujours parfaites et jamais mièvres, sur cet album.
Mais la folie un peu punk des Américains n'est jamais loin, il suffit d'écouter le refrain de "Here's Looking At You", ou la reprise excitante et excitée de "Another World", après une première version light.

L'album s'achève sur "Gimme Some Truth", qui lorgne encore vers l'esprit Fab Four, puisqu'il s'agit d'une reprise de John Lennon.
Pour ceux qui s'intéressent aux groupes pionniers qui ont posé il y a 40 ans les bases du pop-rock et du hard rock mélodique, mais avec une touche unique et schizo de punk glamour, plongez-vous dans CHEAP TRICK, même si beaucoup d'eau est passée sous les ponts depuis. Quant aux amateurs, ils savent et ont déjà assurément acheté et écouté ce formidable disque.
Et puis c'était pas des chics types, mais des voyous, pas comme les STONES.
Foi de Lemmy !

Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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