19 juin 2021, 12:24

CRYPTA

"Echoes Of The Soul"

Album : Echoes Of The Soul

C’est l’été, nos cuirs cloutés fondent sur nos épaules. Je me dis qu’un truc comme du death metal old-school est idéal pour nous rafraichir. Mieux qu’une Pina Colada. Vous avez aimé les trois premiers albums de NERVOSA, groupe brésilien de thrash ? Vous avez pleuré à l’annonce du split dramatique qui a vu Prika Amaral rester seule au commande du navire ? Et bien venez, nous allons nous intéresser à CRYPTA, fondé par les transfuges de NERVOSA, la bassiste et chanteuse Fernanda Lira (Fernanda je t’aime !) et la batteuse Luana Dametto. Nous gagnons deux excellentes gratteuses, Sonia Anubis, de COBRA SPELL et ex-BURNING WITCHES, et Tainá Bergamaschi (ex-HAGBARD). Voici « Echoes Of The Soul », death metal... from Brazil and Netherlands !

"Starvation" en entrée, "From The Ashes" en dessert. Deux chansons qui vous décapent les sinus mieux que du vicks, en envoyant de grand coups de riffs ascensionnels et une batterie sèche, nerveuse et rapide. Mmm... Ca fleure bon le death de la vieille école, celui aux relents de graisse et de cuir. Amateurs d’efficacité et de soli qui hennissent, rendez-vous sur ce titre grandiose. Que dire de Fernanda ? (Je ne me suis pas remis de son passage à la Laiterie de Strasbourg à l’époque de NERVOSA). Elle assure grave, au propre et au figuré. Elle doit se brosser les dents un peu trop près des amygdales, ou/et est encore vénèr d’avoir quitté NERVOSA, car son growl a pris une ampleur... "Cryptale" !

La suite du disque est comment ?, me demanderez-vous ? "Possessed" joue dans la cour des grandes formations floridiennes, avec une technicité hors pair. Je ne suis pas docteur en matière de death metal, mais le jouisseur rabelaisien en moi a pris à la fois une bonne claque technique, et a vu son âme vibrer de plaisir. On a droit à du profond, gutturalement et rythmiquement parlant, avec des guitares qui dégoulinent sur nos corps déjà bien éprouvés par la chaleur du mois de juin... "Death Arcana". Mention aux soli taillés aussi finement que de la dentelle. C’est l’atout de cet album, les guitares de Sonia et Tainá en offrent de virtuoses presque symphoniques et des riffs à la limite du heavy parfois, comme sur le délicieux "Shadow Within".

On évolue dans la structure death classique autant que dans le metal moderne. CRYPTA expérimente des rythmes plus langoureux, notamment sur "Under The Black Wings", est-ce dû à la touche féminine ? Je plaisante, car déjà, rien qu’avec le chant de Fernanda l’album offre du bourrin qui rue dans les brancards. Plus sérieusement, c'est une occasion de rebondir sur la misogynie fréquemment présente dans le metal de la vieille écurie. Toujours une histoire d’équidé à une époque où on devrait reconnaître l’équité. On sait comme les groupes féminins de metal extrême doivent batailler pour se faire accepter.

CRYPTA n’a guère plus de défaut que ses pairs, ceux qui en ont une... de paires. J’ai bien aimé cette succession de morceaux de bravoures, aux riffs bien énervés, "Kali", "Blood Stained Heritage" et ses futs martelés vigoureusement. On a droit à un passage grandiose, "Dark Night Of The Soul", une bonne tuerie épique qui nous fait dresser les oreilles de bonheur ! CRYPTA dépose sur l’autel du death metal une offrande juteuse et savoureuse. Hormis quelques passages classiques un peu redondants, on se régale pendant 41 minutes, on frissonne sous 35° d'une canicule avec cette petite touche heavy dans les soli.
Comme dirait Fernanda et ses copines : « Les brunes ne comptent pas pour... des burnes ! »

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK