15 avril 2013, 13:41

SPIRITUAL BEGGARS : Sharlee D'Angelo

 

 

"Tu sais, c'est ma dernière interview aujourd'hui !" me confie le bassiste Sharlee D'Angelo avec un soulagement perceptible en ce début d'entretien pour la promotion du nouvel album de SPIRITUAL BEGGARS. Un soulagement peut-être pour lui, mais pas pour moi qui pour le coup me fait surprendre une demi-heure en avance de l'heure convenue... En plein repas ! Il y a pire, certes, surtout quand c'est pour parler du fabuleux album "Earth Blues" à paraître le 19 avril, que nous a concocté la bande à Michael Amott, en aparté de ses projets de renom au sein de quelques ARCH ENEMY, GRAND MAGUS, OPETH ou FIREWIND.

"Earth Blues", un disque à l'image du bassiste Sharlee D'Angelo, sympathique et honnête, qui même si nous sommes plus habitués à le voir sur scène se dévisser la tête aux côtés de la belle Angela Gossow, apparaît surtout comme un amoureux de la bonne musique avant tout. Ce n'était pourtant pas gagné vu les circonstances, mais c'est une bonne quarantaine de minutes plus tard que notre ami raccrochera son combiné pour se retirer dans son recoin de la Suède soumis au demi-décalage horaire... Et que je terminerai mon assiette ! 

 

20 ans d'existence pour SPIRITUAL BEGGARS, c'est un peu le side-project avec la plus longue espérance de vie dans l'histoire des side-projects non ? 
(Éclat de rire) De ce point de vue là tu as sûrement raison oui. Néanmoins ce groupe n'a jamais été voué à être un side-project, il l'est juste devenu à ses dépens en raison des emplois du temps de chacun. Il me semble que le groupe a débuté vers 1992, Michael (ndlr : Amott - guitare) avait quitté CARCASS et n'avait rien d'autre en cours... (ndlr : Rappelons que Sharlee n'a rejoint le groupe qu'en 2005) Donc à l'époque SPIRITUAL BEGGARS était sa priorité, puis les choses sont devenues plus compliquées à partir des années 2000 lorsque tout le monde s'est vu occupé avec d'autres activités : Per (ndlr : Wiberg - claviers) avait rejoint OPETH, Ludwig (ndlr : Witt - batterie) lui avait SHINING et par la suite rejoint GRAND MAGUS etc... Donc de ce fait tout a pris une mouture différente à cette époque, ainsi on peut dire que ça n'a jamais été un side-project, du moins ce n'était pas l'intention initiale. Mais oui tu marques un point, on va partir là dessus : "Le side-project avec la plus longue espérance de vie de l'histoire !" (Rires)

Néanmoins ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir se vanter d'appartenir à un groupe qui a cette longévité... On se sent peut-être un petit peu vieux non ? (Rires) 
Je reste tout de même le "petit nouveau" du groupe, vu que je n'en fais partie que depuis 9 ans, mais ça va, je me sens toujours en vie et assez frais ! (Éclat de rire) C'est assez incroyable dans un sens, car on se contente juste de faire notre boulot, et on ne pense pas à toutes ces années qui passent. Pour tout te dire on ne s'en est rendu compte qu'au moment où nous avons commencé l'écriture de ce nouvel album: "Hey mais l'année prochaine ça va faire 20 ans...! Wah !" (Rires) C'est incroyable ! 

"Return To Zero" (2010), l'album qui précède "Earth Blues", avait tiré son nom de la situation dans laquelle vous vous étiez retrouvés lors de son enregistrement : aucune maison de disques, un retour après 5 ans de pause, mais aussi l'arrivée d'un nouveau chanteur Apollo Papathanasio (ndlr : qui chante aussi dans FIREWIND). C'était important pour vous de rallumer la machine SPIRITUAL BEGGARS rapidement de façon à ce que l'histoire ne se répète pas ? 
Énormément de choses se sont passées pendant ces 5 ans, nous étions tous extrêmement occupés, par exemple nous n'avons pu faire que 4 concerts pour promouvoir l'album "Demons" (2005). C'est également à la même période que ARCH ENEMY a commencé à trouver son public aux Etats-Unis, même chose pour Per avec OPETH ainsi que GRAND MAGUS qui tournait à n'en plus finir... Toutes ces différentes choses se sont déroulées à la même période, ce qui a eu un impact sur SPIRITUAL BEGGARS, si bien que nous nous sommes demandés si nous devions faire un autre album, ou bien ne pas s'en soucier du tout. Nous sommes tout de même parvenus à jammer sur quelques chansons jusqu'à ce que JB (ndlr : ex-chanteur) lâche la bombe en nous annonçant son départ : GRAND MAGUS venait de signer avec Roadrunner et il voulait vraiment donner une chance à ce groupe, ce que nous avons totalement accepté, mais du coup nous n'avions plus de chanteur ! On a tout de même étudié la possibilité de se séparer, mais Ludwig a suggéré que nous fassions un test avec Apollo, que nous connaissions depuis pas mal de temps car pour tout te dire il avait à l'époque même fait quelques choeurs sur un album d'ARCH ENEMY. Donc il est venu et ça a vraiment fonctionné, nous avons donc enregistré "Return To Zero", puis tourné au Japon ainsi que dans quelques festivals Européens... Je pense que nous avons rallumé une flamme à cette période là, ainsi ça n'a pas pris très longtemps pour que de nouvelles chansons arrivent et que nous nous remettions à jammer. Je pense que c'est pour ça que nous avons mis moins de la moitié du temps qui a séparé "Demons" et "Return To Zero" pour sortir "Earth Blues"... (Rires)

La question de faire cohabiter les emplois du temps de chacun revient souvent dans tes propos, est-ce que ça signifie que vous disposez de moins de temps pour travailler sur un album de SPIRITUAL BEGGARS en comparaison avec un album d'ARCH ENEMY par exemple ? 
Hmm pas forcément non ! Nous pouvons prendre autant de temps que nous voulons, mais je pense que la musique en elle même requiert un temps de travail plus court. Dans le Metal Extrême, avec ARCH ENEMY par exemple, tu peux te permettre de passer un peu plus de temps en studio à polisher quelques détails, car ta musique en sortira meilleure. Avec SPIRITUAL BEGGARS en revanche c'est juste un groupe de mecs qui jouent ensemble dans la même pièce, et c'est ainsi que ça doit sonner. Si nous utilisions le même procédé studio qu'avec ARCH ENEMY ça n'apporterait absolument rien à la musique, car nous sonnerions extrêmement propres. C'est pour ça que quand nous passons de la salle de répétition au studio, nous reproduisons purement et simplement la même chose ! (Rires) Le truc c'est que nous jouons de la musique d'une autre ère, et que c'est ainsi que les musiciens procédaient à l'époque car ils n'avaient tout simplement pas le choix. (Rires) Donc si nous voulons que le même feeling parcoure nos chansons, nous sommes obligés d'enregistrer de cette façon, de plus c'est beaucoup plus rapide et moins pénible...

 

 

"Si tu te retrouves nu sur une plage avec ta copine et que vous regardez une explosion atomique, veillez à vous mettre de la crème solaire indice au moins 666... " - Sharlee D'Angelo

 

Tu peux me dire d'où vous tenez le nom de cet album "Earth Blues" ? 
C'est un thème central à l'album, que l'on retrouve particulièrement dans la chanson "Turn The Tide"  qui parle de la façon dont nous traitons la planète sur laquelle nous vivons. On pose une question, sans forcément donner la réponse : "Allons nous trop loin ? Est-ce trop tard pour nous rattraper ?". Personnellement j'espère que ce n'est pas le cas, pour les générations futures, car ça ne sera surement pas un problème pour nous deux... Donc c'est ça l'idée, si la terre pouvait s'exprimer au travers d'une chanson, ça ne serait surement pas une chanson de dance super joyeuse, mais plutôt un blues... 

Et quel est le rapport avec la pochette ?
Si tu te retrouves nu sur une plage avec ta copine et que vous regardez une explosion atomique, veillez à vous mettre de la crème solaire indice au moins 666... (Éclat de rire) Voilà ! 

Me voilà soulagé, ça m'intriguait quand même... 
(Rires) Non ça vient en réalité de ces vieux posters kitsch que les gens accrochaient à leurs murs dans les années 70, avec par exemple un couple nu sur une plage qui regarde un coucher de soleil... C'est Michael qui a eu l'idée de mettre un champignon atomique à la place. Le paradoxe de cette image est assez intéressant je trouve, bon ça va paraître cliché, mais tu as l'amour et la mort en même temps en quelque sorte. Après chacun est libre de l'interpréter à sa façon, un mec m'a même demandé si ce n'était pas une représentation d'Adam et Eve, et c'est totalement possible ! Le commencement et la fin sur la même image... Tu peux vraiment y voir ce que tu veux, du moment que ça te fait plaisir... (Rires)

J'aurais aimé être aussi intelligent pour y voir Adam et Eve, mais bon...
(Éclat de rire)

Vous décrivez cet album comme un retour à vos racines, à l'ambiance de vos premiers albums, et il sonne en effet beaucoup plus brut que son prédécesseur "Return To Zero" sur lequel la production est beaucoup plus présente. Y-a-t-il une raison particulière à cela ? 
Je ne sais pas vraiment. Je pense que du moment que tu fais quelque chose, tu ne veux pas le reproduire d'emblée, tu veux passer à quelque chose de différent. C'est vrai que nous avons passé beaucoup de temps sur "Return To Zero", et que c'est vraiment un disque qui est né en studio avec beaucoup d'overdubs etc... J'adore chaque chanson de cet album, néanmoins je n'aime pas vraiment l'écouter en entier, car j'ai l'impression que ça se répète un peu, et qu'il y a quelques longueurs, mais ça reste l'album que nous voulions faire à l'époque. Les chansons sont assez lentes, heavy, mid-tempo... "Earth Blues" en revanche couvre une palette beaucoup plus large de ce côté là, il y en a des très rapides, à côté d'autres plutôt lentes et heavy... Toutes les dynamiques sont représentées, et ce même en une seule chanson comme "Sweet Magic Pain" par exemple avec son riff heavy à la BLACK SABBATH, mais son couplet plus léger à la URIAH HEEP, en passant par un petit passage au piano avec de la guitare mélodique au milieu. On a vraiment essayé de varier les choses, il fallait que ça reste vif et intéressant... Je pense même que nous pouvons dire la même chose de nos sessions d'enregistrement car cet album a été enregistré sur une période de temps très courte, donc c'était important de garder un certain entrain. L'idée c'était vraiment d'entrer en studio, enregistrer le plus possible, rajouter quelques overdubs, mixer, et sortir l'album. Il faut savoir que plus tu passes de temps à travailler en studio, plus tu t'ennuies, donc de cette façon tout est resté très frais, et c'est d'ailleurs pour cette raison que j'écoute encore cet album très souvent, je découvre même des nouvelles choses parfois : "Aah, vraiment ? Il a joué ça ? Je ne m'en étais pas rendu compte en studio, il jouait trop fort !" (Rires)

 

 
"Tu sais, dans un monde idéal nous enregistrerions tout avec un seul micro" - Sharlee D'Angelo

 

"Earth Blues" a donc été enregistré dans des conditions live, tous dans la même pièce, est-ce que c'est un si gros changement pour SPIRITUAL BEGGARS ? Qu'est-ce que ça a apporté selon toi ?
Je pense que c'était la seule façon de faire justice aux chansons que nous avions écrites, elles ont été composées en tant que groupe, donc il fallait qu'elles soient enregistrées de la même manière. Bon après si le résultat avait été terrible, on aurait tout refait mais bon ! (Rires) C'est vraiment là dedans que nous sommes bons, jouer ensemble, on peut se regarder, faire des remarques... On enregistre la chanson plusieurs fois en jouant différemment et choisissons la meilleure prise, ça apporte de la spontanéité, et c'est également une bonne façon de préserver une certaine énergie. Après ce n'est pas encore comme un concert, il faut rester un minimum concentré car ça va tout de même atterrir sur un album, être préservé, tandis qu'en concert ça ne se passe qu'une fois et avec un peu de chance les gens oublient les erreurs ! (Rires) Il y en a quelques-unes sur l'album, mais on a tout même veillé à faire le ménage, autrement les gens se seraient demandés si nous n'avions pas fait exprès ! (Rires)

Cette nouvelle configuration a-t-elle eu un effet sur la composition ? Michael faisant d'habitude le plus gros du boulot... 
Pas vraiment non, bien que sur cet album il a beaucoup composé avec Per, mais simplement parce qu'ils étaient les deux à avoir le plus d'idées. On teste tout ensemble en répétition, chacun donne son avis, qu'il soit bon ou mauvais... On peut dire que chacun apporte sa propre patte aux morceaux, malgré le fait qu'ils aient été écrits par deux personnes. En général nos idées convergent vers la même direction, par exemple quand Michael nous a présenté le riff pour "Hello Sorrow", Ludwig a tout de suite commencé à jouer comme Brian Downey car il avait saisi la petite touche THIN LIZZY qui se dégageait de la guitare... On partage vraiment tous les mêmes références musicales.  

En live, c'est un peu dans ces conditions que tu enregistres tes premières démos : dans le garage de tes parents, avec un micro au centre... Est-ce qu'on peut dire que SPIRITUAL BEGGARS est une sorte de retour à ces années innocentes ? 
Oh absolument ! "Return To Zero" quoi ! (Rires) Tu sais, dans un monde idéal nous enregistrerions tout avec un seul micro. C'est comme ça qu'on fait en répétition, avec un vieux radiocassette ou un truc du genre... Tu le balade dans toute la pièce de façon à ce que tu puisses entendre tout le monde : "Ah là c'est bon, c'est parti !". Mais la qualité n'est pas suffisante pour en faire un album, donc il faut que tu recrées la même chose en studio sans être trop technique... Mais oui, tu marques un point ! 

Ça apporte de la spontanéité, du feeling... Ça te manque de retrouver tout ça sur un album aujourd'hui ? 
De temps en temps tout le monde s'extasie sur un nouveau groupe qui vient de percer, et c'est en général parce qu'ils détiennent ces caractéristiques. Plus vite tu enregistres quelque chose, plus tu parviens à préserver de l'énergie, et je pense que c'est primordial, une bonne chanson est avant tout quelque chose qui t'accroche, mais la façon dont elle est amenée est toute aussi importante. Tu peux glisser de véritables moments de vie dans une chanson, et même si c'est une ballade, l'auditeur parvient à ressentir l'ambiance qui résidait dans la pièce au moment de l'enregistrement. C'est pourquoi cette mode de la fin des années 80 / début 90 de tout surproduire s'est essoufflée, même si d'excellents albums ont vu le jour à cette période, mais ces personnes sont parvenues à encapsuler une certaine énergie, malgré le fait qu'elles aient mis 3 ans à enregistrer leur disque. Prends "Hysteria" (ndlr : DEF LEPPARDpar exemple ! (Rires) Je ne sais pas combien de temps est-ce qu'ils ont mis pour enregistrer ce truc, le son est tellement surproduit, c'est presque du gâchis... Mais le produit fini n'est pas si propre que ça, et je me demande vraiment comment ils ont réussi à y parvenir, surement parce que ce sont des musiciens hors pair... C'est limite plus dangereux aujourd'hui, car avec ProTools tu peux aller jusqu'à manipuler la façon de jouer de quelqu'un, je n'ai rien contre l'enregistrement digital, mais il faut au moins savoir jouer de ton instrument quoi... Parfois c'est à se demander si tu as bien affaire à un humain... Bon ça y est, j'ai oublié ta question ! (Rires)

(Rires) T'en fais pas, tu sais, ton discours me rappelle un peu la frustration qui me parcoure parfois quand j'écoute "Chinese Democracy" de GUNS'N'ROSES, le trafiquage des voix, des guitares... 
Oh oui, ça s'entend que beaucoup de choses ont été refaites, ça serait très intéressant d'écouter les premières démos de ce disque... Je suis persuadé que c'était beaucoup plus spontané à ce stade. 

Bon je crois qu'il faut qu'on arrête, je peux parler de cet album pendant 2 heures ! (Rires)
(Éclat de rire) Personnellement je n'aime pas beaucoup cet album, mais oui il est tellement intéressant, c'est une pièce d'histoire ! A un tel point que quand les gens citaient le nom de "Chinese Democracy"... Déjà de base c'est un peu le truc qui ne vient jamais quoi ! (Rires) Ça a pris si longtemps que la déception était évidente en fin de compte. C'est vrai quoi, si tu accumules des attentes pendant 18 ans... Il n'y a aucun moyen que tu sois satisfait ! (Rires)

(Rires) Bon, retour à SPIRITUAL BEGGARS... 
Oh oui, ce groupe là... (Rires)

 

 
"Tu ne peux pas te comporter comme quelqu'un de 20 ans toute ta vie, surtout quand tu es dans un groupe de rock" - Sharlee D'Angelo

 

Ça peut paraître un peu trivial, mais cet album contient une chanson qui s'appelle "Too Old To Die Young", et on se souvient de "Young Man Old Soul" sur l'album "On Fire" (2002)... Michael n'aurait-il pas un petit peu peur de vieillir ? (Rires) 
Non, du moins je ne crois pas qu'il en aie peur... (Rires) Par contre je peux te dire que la chanson "Young Man Old Soul" ne parle pas de lui, mais de quelqu'un d'autre,  je le sais car je lui ai posé la question ! (Rires) Ça lui allait bien comme titre... Concernant "Too Old To Die Young", elle parle simplement du fait que tu ne peux pas te comporter comme quelqu'un de 20 ans toute ta vie, surtout quand tu es dans un groupe de rock. Ça va un temps, moi même à cet âge... Dieu sait ce que je faisais d'ailleurs... (Rires) Mais tes priorités changent en grandissant. Si tu meurs d'une overdose à 27 ans, l'âge classique, tu deviens une légende, car tu as sorti deux ou trois excellents albums... Mais si tu finis alcoolique à 57 ans c'est beaucoup moins "cool", ta carrière plonge, on te traite de "has been"... 

Sur votre album précédent vous repreniez URIAH HEEP, et sur celui-ci Jerry Zaremba avec "Dreamer"... 
Je ne sais plus si l'idée est venue de Michael ou de Ludwig... Mais nous avons découvert cette chanson sur un album de Bobby Blue Bland sur lequel figure sa chanson la plus connue "Ain't No Love In The Heart of the City". On est tous tellement fans de cet artiste qu'on a décidé de reprendre "Dreamer", à la base pour une bonus-track, mais on a tellement pris notre pied qu'elle a atterri sur l'album. J'adore cette chanson, une ballade 70s gorgée de soul... On l'a tout de même arrangé à notre façon, un peu à la sauce RAINBOW. C'est marrant car nous n'avions jamais eu de balade jusqu'à présent, donc ce changement était assez sympa, elle équilibre bien l'album. De plus je dois dire qu'on réfléchit tous en configuration "vinyl"... (Rires) Donc du coup la première face se termine avec "Dreamer", et c'est très classique de le faire avec une ballade. La deuxième débute avec "Too Old To Die Young", même chose, et l'album se referme sur "Legends Collapse", très épique, encore une fois parfaite à cette place... C'est un détail que nous ne négligeons jamais. 

SPIRITUAL BEGGARS part donc en tournée en passant par Paris, Toulouse, le Hellfest... Appolo succède tout de même à deux chanteurs aux registres et aux timbres totalement différents, c'est un facteur important en ce qui concerne le choix de la setlist ? 
C'est justement ce qui est bien avec Appolo... JB par exemple ne pouvait pas chanter certaines chansons de Spice, ça ne lui allait pas, et même chose pour Spice qui ne pouvait pas reproduire tout ce qu'il faisait en studio. Appolo lui peut simplement chanter n'importe quelle chanson issue de n'importe quel album, c'est une grande liberté de ce côté là, et ce qui est bien c'est qu'il ne tente pas de copier JB ou Spice, il chante à sa manière, garde certains gimmicks propres à la chanson, mais embellit d'autres parties. Ça s'entendra d'ailleurs sur l'édition spéciale ainsi que sur le vinyl d'"Earth Blues" sur lesquels figurent l'album "Return To Live" que nous avons enregistré au Japon en 2009.

Pour finir, qu'en est-il de ton projet THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA avec le chanteur et le guitariste de SOILWORK ? J'ai écouté l'album en préparant l'interview, et c'est vraiment bluffant... 
Ah ça me fait vraiment plaisir que tu me parles de ça car il n'y a pas énormément de personnes qui connaissent cet album. Cette idée a traîné pendant plusieurs années, initiée par Björn et David qui aimaient se retrouver en tournée et écouter du Classic Rock dans une chambre d’hôtel autour de quelques bouteilles... Ils se sont décidés à monter ce groupe, et me voilà ! (Rires) Je crois que c'est Björn qui a dit qu'il ne connaissait qu'un seul bassiste qui pouvait jouer comme ça... (Rires) Donc oui l'album est sorti l'été dernier, et nous sommes en train d'essayer de trouver un moment pour le défendre sur scène... On a quelques nouvelles chansons en magasin aussi. Je suis vraiment satisfait de cet album, SPIRITUAL BEGGARS était déjà un aparté loin d'ARCH ENEMY, mais NIGHT FLIGHT l'est encore plus car il n'y a absolument rien de heavy dans cette musique, il s'agit juste de rock mélodique. De plus, tu apprends toujours beaucoup de choses en jouant avec différentes personnes, et je me plais vraiment avec ce groupe... Donc on verra ce que le futur nous réserve, mais en attendant tu peux faire passer le message ! (Rires)


"Earth Blues" de SPIRITUAL BEGGARS sortira le 19 avril chez InsideOut Music.

01 - Wise As A Serpent
02 - Turn The Tide
03 - Sweet Magic Pain
04 - Hello Sorrow
05 - One Man's Curse
06 - Dreamer
07 - Too Old To Die Young
08 - Kingmaker
09 - Road To Madness
10 - Dead End Town
11 - Freedom Song
12 - Legends Collapse

SPIRITUAL BEGGARS se produira en concert le 22 avril à Paris (La Scène Bastille), le 28 à Toulouse (Le Saint des Seins) ainsi que le 23 juin au Hellfest.

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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