24 août 2021, 17:37

LES CAHIERS DE L'ÉTÉ #9

Les bassistes qui ont marqué la rédaction


Chers amis du monde du rock et metal nous arrivons au terme de ces devoirs de vacances. C’est la fin des soirées dragues en bord de mer, le soleil couchant louchant sur les décolletés vertigineux. On plaisante, on a tous passé un été breton, pluie, galette et saucisses... mais on s’est consolé en musique. Nous espérons que vous aurez tous fait des découvertes intéressantes ou profité à nouveau de groupes et artistes ayant su apporter une contribution à l’histoire du genre que nous affectionnons. Encore une fois, nous rappelons qu’il s’agit d’une sélection très personnelle d’une partie de la rédaction, donc plutôt que de vous indigner de l’absence de vos favoris, ajoutez tranquillement vos sélections personnelles, amis lecteurs, dans les commentaires. Les goûts de tous sont bienvenus et respectés. Voici donc, pour le dernier acte, les bassistes qui ont marqué quelques-uns d'entre nous. Ces artistes sont souvent dans l’ombre des guitar-heroes... Il faut souvent dresser l’oreille afin de savourer les lignes rythmiques qui structurent un morceau de légende, l’imprégnant d’une vie propre au gré d’accélérations ou de tempos langoureux. Sans bassiste pas de d’harmonie...
 

Harley Flanagan
Fiez-vous à son faciès, Harley Flanagan est bien un homme préhistorique… du hardcore. Harley est un Mozart du genre, ses lignes de basse envoient des scuds qui explosent dans les moshpits depuis quatre décennies. Mi-punk mi-thrash, la rythmique est tribale et puissante. Véritable frontman turbulent, il a inspiré les plus grands groupes de ce metal guerrier et fait battre violemment les cœurs et les (hard) corps. Chacune de ses apparitions solo ou avec CRO-MAGS est saluée à grands coups de slam et Docs volantes. Les refrains de "Signs Of The Time" ou "We Gotta Know" sont repris par quatre générations. Harley Flanagan rules !
(Christophe Scottez)


Evan Seinfled
Son groupe est un des princes du NYHC des années 90. Evan Seinfeld, le frontman de BIOHAZARD, est maître de la scène avec sa basse martiale et rapide. 1992, l’album de la perfection, « Chamber Spins Three », nous met d’emblée K.O. Oui c’est bien l’ultime fight, avec maillots de core trempés et l’odeur des rues de Brooklyn. Bienheureux ceux qui ont vu se déchaîner la puissance du groupe en live. Restent les excellents albums, débordants d’un hardcore sans concession. Evan et ses amis posent les bases d’une "Urban Discipline" incontournable. Core avec les doigts !
(Christophe Scottez)

 


Gary Meskil
Quand en 1993 déboulent les pitbulls de PRO PAIN menés par Gary Meskil, c’est une baffe sonore que l’on se prend. Un "Foul Taste Of Freedom". Le hardcore est roi, rapide comme le punk et lourd comme le thrash. La basse ne souffre aucune contradiction avec son inspiration tribale et guerrière. Les moshpits vibrent, on "Dance On The Dance Floor". Gary Meskil apporte la jouissance dans le genre hardcore crossover. Un album canonique qui sent bon la poudre. Des prophètes du riffs furieux. PRO-PAIN a maintenu allumée la mèche du metal de rue, l’a rendue encore plus puissante. "God Only Knows" si on peut faire mieux !
(Christophe Scottez)


Billy Sheehan
Si la plupart des bassistes se "contentent" d'épauler le batteur et d'assurer une efficace et obligatoire épine dorsale pour l'assise des morceaux, certains, plus rares, tiennent davantage du guitariste qui se serait mis à la quatre-cordes en termes d'importance et de jeu. Comme Billy Sheehan. De TALAS à THE WINERY DOGS, en passant par UFO, David Lee Roth, MR. BIG ou SONS OF APOLLO, voilà plus de 30 ans que l'Américain (adepte de la scientologie, nul n'est parfait) réussit l'exploit de satisfaire les fans de virtuosité – il a commencé à pratiquer le tapping à deux mains à la même époque qu'un certain Eddie Van Halen – tout en ayant la reconnaissance du grand public. 
(Laurence Faure)


Gene Simmons
Bassiste/chanteur à la langue bien pendue, Gene Simmons, alias le Démon, a conquis et subjugué des générations de fans et comptabilise des milliers de conquêtes. Culminant à plus de 2m10 juché sur ses platform-boots, le God of Thunder (and rock'n'roll), sa basse en forme de hache et son gros mi font de lui l'entertainer ultime qui crache du sang ou du feu. Malheureusement, la démesure des shows de KISS et les maquillages ont toujours eu tendance à minimiser le talent des musiciens aux yeux des non convertis. Mais ce redoutable homme d'affaires n'en a cure (comme le dit souvent Robert Smith)...
(Laurence Faure)


Geddy Lee
Qui oserait encore dire, après avoir vu Geddy Lee en action en concert (ou du moins sur DVD live, vu que RUSH n'est passé qu'une seule fois en France en 50 ans de carrière) que tous les hommes sont monotâches ? A la fois bassiste, claviériste, maître ès-pédales d'effets et, évidemment chanteur, le Canadien au timbre de voix particulier a été le solide frontman du power-trio canadien, mètre étalon du hard rock prog de haute volée. Un bassiste qui a profondément marqué le style et demeurera à tout jamais une des références ultimes – à l'image de son groupe.
(Laurence Faure)


Roger Glover
En compagnie de Ian Paice et Ian Gillan, Roger Glover se charge aujourd’hui de continuer à entretenir la légende de DEEP PURPLE en préservant des fondations construites il y a plus de 50 ans. Dans les années 70, sa Fender Precision ou sa Rickenbacker entre les mains, on l’a vu exécuter les plus grands standards du hard rock de l’époque, comme "Smoke On The Water", "Highway Star", "Black Night" ou "Child In Time". Avec le batteur Ian Paice, il forme d’ailleurs aujourd’hui la meilleure section rythmique de l’époque encore en activité. Roger Glover, c’est le son de basse des seventies et, que ce soit dans DEEP PURPLE ou le RAINBOW de Ritchie Blackmore dans lequel il officia entre 1979 et 1984, son groove et sa manière bien à lui de faire tourner les morceaux en ont fait une véritable légende de la quatre-cordes. Aujourd’hui, à 75 ans, il assure toujours autant sur scène... Respect.
​(Chris Caprin)


John Paul Jones
En plus d’être le bassiste mythique du plus grand groupe de hard rock des années 70, John Paul Jones est également un multi-instrumentiste aussi doué sur une quatre-cordes ou une huit-cordes à la main que derrière un clavier ou un instrument folklorique. Avec LED ZEPPELIN, cet adepte du pédalier basse Moog Taurus n’hésite d’ailleurs pas à jouer ses parties de synthés en exécutant ses lignes de basse avec les pieds... Comme, plus tard, un certain Geddy Lee, bassiste de RUSH. Pour se rendre compte de l’immense talent du monsieur, il suffit d’écouter une version en concert du morceau "No Quarter"... ou simplement de se pencher sur l’album de THEM CROOKED VULTURES – une de ses dernières aventures musicales – qui voit notre homme s’amuser comme un petit fou aux côtés des "jeunots" Dave Grohl (FOO FIGHTERS) et Josh Homme (QUEENS OF THE STONE AGE). Une légende !
​(Chris Caprin)


Tim Commerford
Brad Wilk et Tim Commerford forment l’un des duos basse/batterie les plus efficaces de la vague hard fusion/rap metal aux côtés de Flea et Chad Smith des RED HOT. En effet, RAGE AGAINST THE MACHINE n’est-il pas le pionnier du style, ou tout du moins le groupe qui l’a révélé au grand public grâce à son incroyable succès ? La puissance de jeu et le son particulier que lui procurent ses pédales d’effets l’ont propulsé au rang de maître du groove sur des morceaux comme "Killing In The Name" ou "Calm Like A Bomb". Lorsque RAGE AGAINST THE MACHINE se sépare, les trois musiciens du groupe restent soudés en allant explorer d’autres contrées musicales plus rock et hard rock en compagnie du regretté Chris Cornell, chanteur de SOUNDGARDEN, au sein d’AUDIOSLAVE. Tim retrouvera par la suite un jeu plus typé fusion et hip-hop au sein de PROPHETS OF RAGE.
​(Chris Caprin)

Nikki Sixx
Même si la place de bassiste n'est pas la plus enviable au sein d'un groupe, il y en a qui tirent leur épingle du jeu. Comme quoi il ne faut jamais minimiser son importance, surtout quand ce dernier s'appelle Nikki Sixx, qu'il s'avère être le principal compositeur de MÖTLEY CRÜE, qu'il possède une modeste fortune estimée à 45 millions de dollars et des petites amies issues du mannequinat (Brandi Brandt), de la télévision (la tatoueuse Kat Von D) ou un peu des deux (Jenna Jameson). Auteur de livres autobiographiques à succès, mine de rien Nikki est le plus people des bassistes actuels !
​(Crapulax)

​​


Dominic "Forest" Lapointe
Ancien bassiste de formations de death metal québécoises comme BEYOND CREATION et AUGURY, pour ne citer que les plus connues, Dominic est une pointure dans le métier ! Dans FIRST FRAGMENT depuis 2016, il joue principalement sur des basses fretless 6 cordes (de luthier) avec une position de la main droite très particulière, l'auriculaire souvent relevé et le pouce servant entre autres à muter les cordes pour éviter qu'elles ne sonnent. A voir en priorité en vidéo bass playthrough : "Earthborn Evolution" de BEYOND CREATION, "Message Sonore" de AUGURY et "L'Entité" de FIRST FRAGMENT.
(Crapulax)


Shane Embury
Il est à ce jour le membre le plus vieux de NAPALM DEATH, présent non pas dès le départ sur le légendaire album « Scum » mais dès la tournée qui a suivi sa sortie. Indéboulonnable, Shane est également connu pour ses incalculables participations à divers projets musicaux, que ce soit en compagnie d'autres membres de son groupe (MEATHOOK SEED, ANAAL NATHRAKH en live, ABSOLUTE POWER, MENACE, BRUJERIA, VENOMOUS CONCEPT) ou avec d'autres comme Silenoz de DIMMU BORGIR (INSIDIOUS DISEASE), Thomas Lindberg d'AT THE GATES (LOCK-UP) ou Dirk Verbeuren de MEGADETH (TRONOS et BENT SEA).
(Crapulax)


Steve Harris
S’il s’est affiché récemment avec le side-project BRITISH LION, Steve Harris est le bassiste leader du groupe IRON MAIDEN qu’il a formé fin 1975. Multi-instrumentiste, il est le compositeur de presque tous les morceaux du groupe. Ce n’est qu’à partir de l’album « Powerslave » (1984) qu’il laisse plus de place à la composition au duo Smith/Dickinson. Alors que les bassistes de l’époque jouent au médiator et sont souvent en retrait sur scène, Harris est constamment au premier plan, interagissant avec le public en chantant les paroles et courant partout tout en jouant de son instrument avec l’index et le majeur des lignes de basse reconnaissables entre mille.
(Bruno Cuvelier)


Cliff Burton
En l’espace de trois albums, Cliff Burton a marqué de façon indélébile l’univers du metal. Sa personnalité se caractérise par une attitude anticonformiste, un jeu de basse sans médiator qui ne se contente pas d’assurer le rythme. Dans un ensemble veste en jeans-pattes d’éléphant, son éclectisme va de la musique classique au punk, en passant par la jazz et le rock sudiste. Alors bassiste du groupe TRAUMA, il rejoint METALLICA après les avoir décidé à déménager à San Francisco. Son solo de basse sur "Anesthesia (Pulling Teeth)" et l’introduction du morceau "For Whom The Bells Tolls" marquent son style incomparable.
(Bruno Cuvelier)


Robert Trujillo
C’est en regardant son père jouer du flamenco que Robert Trujillo forge son propre style car c’est en utilisant une basse qu’il réussit à l'imiter. Il se fera connaître à la fin des années 80 en rejoignant SUICIDAL TENDENCIES. Par la suite, il crée avec Mike Muir le groupe de funk metal INFECTIOUS GROOVES avant de collaborer avec Ozzy Osbourne et Jerry Cantrell (ALICE IN CHAINS). C’est en 2003 qu’il rejoint METALLICA pour remplacer Jason Newsted. La richesse de son jeu lui permet de faire revivre l’esprit de Cliff Burton, allant jusqu’à jouer en live "Orion" pour la première fois en 2005.
(Bruno Cuvelier)


Michael Anthony
Connu autant pour sa contribution aux albums de VAN HALEN que pour ses basses diverses et variées (dont la Jack Daniels aux couleurs et à la forme de la célèbre bouteille de bourbon prisée par les rockers), Michael Anthony est, sur scène, un personnage larger than life comme on dit aux US, haut en couleur. D’une rare jovialité, il court partout, n’en met pas une à côté et se permet même d’assurer des chœurs impeccables. On le retrouvera bien plus tard au sein de CHICKENFOOT au côté de son ancien acolyte dans VAN HALEN, Sammy Hagar (avec également Joe Satriani et Chad Smith), avec qui il joue encore à l’heure actuelle (Sammy Hagar & THE CIRCLE).
(Jérôme Sérignac)


Lemmy Kilmister
Pas le plus talentueux en termes de technique, loin s’en faut, il est toutefois celui devant qui tous se sont inclinés un genou à terre, j’ai nommé le Godfather Lemmy Kilmister. Lui qui, à son départ forcé de HAWKWIND, a fondé l’une des pierres angulaires du (hard) rock, MOTÖRHEAD, reste un mystère pour beaucoup, au vu de la consommation d’alcool et de stupéfiants qu’il avait eue presque jusqu’au bout de sa vie. Ce qui ne l’a nullement gêné pour avoir un son de basse unique (merci Murder One !) et signer les classiques de chez classiques que nous connaissons tous et que je ne vous ferai pas l’affront d’énumérer le cas présent (même pour d’autres, Ozzy Osbourne notamment). Une légende ? Non, LA légende.
(Jérôme Sérignac)


Eric "A" Avery
Impossible de parler de JANE'S ADDICTION sans parler d'Eric "A" Avery. Bien qu’il n’ait contribué qu’à deux des quatre albums du groupe, il est l’auteur de lignes de basse qu’il est impossible de réaliser si l’on a un tant soit peu de discernement, "Mountain Song" ou "Three Days", des classiques tout simplement pour ne citer que celles-là, et qui ont contribué à fabriquer la légende. Impossible de passer sous silence l’excellent album éponyme de DECONSTRUCTION auquel il a grandement participé, groupe d’un seul disque enregistré avec Dave Navarro après leur départ commun de JANE'S ADDICTION, tandis que l’autre moitié fonda PORNO FOR PYROS. Mais ça, c’est une autre histoire... Sous-estimé ? Et comment !
(Jérôme Sérignac)


Vagelis Karzis
Guitariste de formation et chanteur émérite, il officie dans FULL HOUSE BREW CREW et dans le groupe de death metal mélodique WOLFHEART. Mais c’est en tant que bassiste qu’il a marqué sa présence dans la scène black metal avec ROTTING CHRIST de 2012 à 2019 et notamment sur l’album et la tournée « Rituals ». Avec un charisme impressionnant et une charpente body-buildée, il assure des prestations scéniques imposantes mais fédère également le public par sa bonhomie et sa disponibilité.
(Aude Paquot)


Sean Yseult
Il n’est pas facile de se faire un nom en tant que femme et encore moins en tant que bassiste dans la scène metal mais Sean Yseult est le parfait exemple de la réussite dans le domaine. Shauna Reynolds a su conquérir un public averti grâce à sa prestation dans WHITE ZOMBIE de 1985 à 1998. Après avoir passé 13 années aux côtés du créatif Rob Zombie, elle joue maintenant dans STAR & DAGGER mais a aussi été reconnue en tant que photographe, en particulier pour CORROSION OF CONFORMITY.
(Aude Paquot)

 


Alex Webster
Impossible de ne pas citer le bassiste de CANNIBAL CORPSE dans cette catégorie tant son style et son efficacité en font un musicien d’exception. Depuis les débuts dans le groupe de brutal death américain, il a également joué, entre autres, pour HATE ETERNAL. Evoluant sur basse 5 cordes à une vitesse extraordinaire et capable de soli impeccables, il fait aussi partie de BLOTTED SCIENCE et CONQUERING DYSTOPIA. Calme, intelligent mais éminemment professionnel, son nom a été donné à un ver géant découvert par des scientifiques fans de metal : le Websteroprion armstrongi.
​(Aude Paquot)

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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