19 janvier 2013, 4:30

RIVERSIDE : Mariusz Duda

 


Bien qu'il nous ait divisé ici chez HARD FORCE, le nouvel album de RIVERSIDE "Shrine Of New Generation Slaves" dispose d'un attribut qui nous a tous mis d'accord : il est étonnant. En effet, il n'est pas dit que tous les fans du groupe se retrouvent dans cette nouvelle publication de la formation polonaise, qui est, pour son 5ème album, clairement venue s'inspirer à la source, dans le rock des années 70.

Une musique déshabillée, des riffs à la LED ZEPPELIN et de l'orgue à la DEEP PURPLE ne sont pas les seules surprises contenues dans ce disque, car il dispose également d'une thématique bien particulière, celle de l'esclavage moderne. Une idée mûrie dans le crâne du bassiste leader Mariusz Duda que nous avons eu le plaisir d'interviewer en ce début d'année. 


Pessimiste ? Pas tant que ça finalement car ce qui ressort de cet entretien est qu'avant d'être un musicien de talent, Duda est un homme qui se pose au final les mêmes questions que tout le monde : "Le bonheur est il à a portée de tous ?". Bon, à condition d'être un tant soi peu altruiste, bien entendu... (Interview préparée par Christophe Darras)


Il vous a fallu plus de trois ans pour donner un successeur à "Anno Domini High Definition". Que s’est-il passé pour RIVERSIDE ? J'imagine que la composition de "Shrine Of New Generation Slaves" ne vous a pas pris tout ce temps...
Oh non, et Dieu merci ! (Rires) Le plus gros a été fait l'année dernière en réalité. Avant ça, par contre, nous avons sorti l'EP "Memories In My Head" pour fêter le dixième anniversaire du groupe, accompagné d'une tournée, car oui, malheureusement, nous avons 10 ans... Mon Dieu ! (Rires) J'ai également fait deux albums solo avec LUNATIC SOUL. En y repensant cette période a été assez mouvementée, l'année 2012 quant à elle a été entièrement dédiée au travail de composition en studio pour ce nouvel album de RIVERSIDE.

"Shrine Of New Generation Slaves" est un album déstabilisant aux premières écoutes, il représente un changement brutal dans la douceur. On y sent une recherche de l’efficacité dans l’épurement. Quel fut l'élément déclencheur de cette nouvelle direction ?
Je dois t'admettre ici qu'après "Anno Domini High Definition" (2009), je me suis un petit peu lassé de fonctionner systématiquement avec la même formule. Je voulais vraiment... Enfin, parvenir à avoir une bonne production avec RIVERSIDE ! (Rires) Avant ça il nous arrivait de passer par des moments à moitié "garage"... Ce coup-ci, je pense que j'ai abordé l'album avec plus d'assurance, notamment parce qu'avant d'en débuter l'enregistrement j'avais travaillé avec LUNATIC SOUL, et ce fut une expérience pendant laquelle j'avais appris beaucoup de choses. L'idée était d'utiliser ces nouveaux outils sur un album de RIVERSIDE, c'est ainsi que j'ai annoncé au groupe : "Okay les mecs je voudrais changer quelque chose. Il faut que nous passons plus de temps sur les arrangements, et pas seulement sur la composition.". Ça s'est traduit par des changements au niveau du jeu de la batterie, mais aussi des guitares... Tout le monde était d'accord pour tenter l'expérience. Les gros riffs metal, thrash metal, appelle-les comme tu veux, ne me disaient plus grand chose non plus et ici aussi j'ai essayé de trouver quelque chose de différent. Michał (ndlr : Łapaj), notre joueur de synthé, joue constamment sur des instruments plus vieux que lui, je me suis donc dit que nous tourner vers quelque chose de plus vintage serait naturel dans ce sens. Il me fallait enfin connecter cet aspect hard rock avec ce que je sais faire de mieux, c'est à dire composer des chansons normales, banales... (Rires) Je voulais vraiment apporter plus d'attention aux mélodies ce coup-ci, et c'est ce qu'on a fait ! Nous n'avons subi aucune pression en matière de délais, ainsi nous avons pu travailler la production comme nous le souhaitions. En toute honnêteté, je crois que c'est la première fois que j'ai l'impression que cet album est à peu près bon. Ce n'est pas seulement une question de composition, mais également de production... Et ça s'entend !

Es-tu en train de me dire que les autres albums sont mauvais ? (Rires) 
Je ne veux pas le dire comme ça, ils ne sont pas mauvais, loin de là. Mais là en l’occurrence il s'agit de notre 5ème album, et nous avons fêté nos 10 ans. Mon souhait était de réaliser quelque chose de mature, adulte, ne reposant pas essentiellement sur la spontanéité. J'ai trouvé qu'il était temps de redéfinir quelques points, de s'attarder sur les finitions, comme je l'ai dit, au travers du jeu des guitares, de la batterie... Nous avons eu de grosses discussions à propos de ce changement. Désormais à la place de tous ces éléments metal et techniques présents sur nos albums précédents, notre priorité est aux arrangements, les garder simples, donner une profondeur à nos chansons. C'était un véritable défi pour moi, et j'étais bien déterminé à le relever. Faire quelque chose de différent, sans que les gens ne s’ennuient pour autant. (Rires)

De nombreux groupes revisitent les années 70 en ce moment : OPETH, Steven Wilson, PAIN OF SALVATION… As-tu suivi leurs parcours récents ?  
Oui il m'arrive de me mettre le nouvel OPETH de temps en temps, mais je pense que cette mode a commencé bien avant que ce groupe ne se mette à jouer comme les formations prog des années 70, même s'ils sont capables de faire beaucoup d'autres choses comme sur l'album "Damnation". Michał a commencé à jouer sur un orgue Hammond et tous ses vieux instruments en 2005, donc pour nous c'était assez naturel en fin de compte. Nous souhaitions juste, comme je l'ai déjà dit, remplacer l'aspect metal et établir une plus grande connexion avec le synthétiseur et sa palette de son... En réalité, je ne suis pas très fan de l'arrivée de ces groupes souhaitant sonner comme un groupe des années 70. Nous-même disposons d'éléments vintage mais notre désir est également de produire un son actuel, de notre époque. RIVERSIDE s'est toujours trouvé quelque part entre l'ancienne et la nouvelle musique, c'est pourquoi nous gardons un aspect électronique avec l'utilisation de samples, de "beats"... Nous nous situons entre les deux, pas seulement dans les années 70.

Justement n'avez vous pas peur d'être mal perçus et que l'on vous reproche de suivre une tendance ? 
Concernant PAIN OF SALVATION, ils ont commencé à s'y mettre avec leur dernier album, que je n'ai pas écouté, mais c'est ce que l'on m'a dit. Je crois que "Anno Domini High Definition" était déjà un peu dans cette veine, il y avait notamment beaucoup d'orgue Hammond, mais encore avec cet aspect... metal. (Rires) Mais mis à part ce dernier élément, si tu le compares à ce nouveau disque, au fond ce n'est peut-être pas si différent. En tous cas ça ne m'effraye pas, nos fans comprendront qu'il s'agit du développement naturel de RIVERSIDE. PAIN OF SALVATION n'a pas du tout eu d'influence sur nous concernant la composition de cet album, en revanche ce fut peut-être le cas sur "Second Life Syndrome" (2005)... Encore une fois cette mode ne me convainc pas. Je me suis rendu compte que c'est en train de devenir le cas pour beaucoup de groupes de metal, et ici je ne parle pas nécessairement d'OPETH, mais ces groupes se mettent à vouloir sonner comme sur les premiers albums de BLACK SABBATH, et la raison qui les pousse à faire ça m'intrigue. J'y ai réfléchi et je pense qu'il y a peut-être plusieurs raisons à cela. Tout d'abord nous sommes au début d'une nouvelle décennie, et c'est peut-être ainsi que l'on se souviendra du son qui l'a marqué, mais il y a également beaucoup de groupes de metal mainstream qui se contentent de sonner "metallique", et au fond ils se sont peut-être rendus compte qu'ils travaillaient avec des oeillères et se sont plus dans cet exercice de sonner comme du vieux BLACK SABBATH. Je ne sais pas franchement ! Mais en ce qui nous concerne, nous n'avons jamais voulu ressembler à des groupes comme CAMEL ou KING CRIMSON, juste RIVERSIDE.

Beaucoup de groupes définissent le rôle du producteur comme essentiel dans la réalisation d'un album, c'est un regard extérieur et nécessaire si l'on veut éviter de s'enfermer dans sa propre conception de sa musique et être sûr qu'elle est comprise à sa juste valeur. RIVERSIDE a fait le choix de produire lui même "Shrine Of New Generation Slaves", la crainte de foncer droit dans un mur ou de louper quelque chose ne vous fait donc pas peur ?
C'est vrai que mon rôle sur cet album a en partie été celui d'un producteur, enfin un espèce de producteur. (Rires) En tous cas c'était un choix délibéré car mon intention a vraiment été celle d'accomplir quelque chose que nous n'avions jamais fait auparavant, donner un effet mature à cet album, un aspect solide. Même si nous avons changé de studio et de matériel, beaucoup plus performant par rapport à nos précédents enregistrements, je suis resté persuadé que je pouvais tout gérer moi-même. En ce qui concerne le futur, je reste bien sûr ouvert à toute proposition si jamais je me trouve dans une impasse et que je ne sais pas vers quelle direction me diriger. Là sera peut-être le bon moment pour engager quelqu'un d'autre, je ne suis pas contre mais pour l'instant je crois que je maîtrise la situation.

Tu me parlais de la nécessité pour toi de réaliser un album plus mature après le 10ème anniversaire de RIVERSIDE. Penses-tu que c'est ce que tout musicien doit se dire arrivé à un moment charnière de sa carrière comme celui-ci ? 
Ça dépend de quelle musique est-ce que l'on parle ! (Rires) En tous cas pour nous il y avait ce besoin d'enfin parvenir à réaliser une production mature, et cela s'est également appliqué à notre approche de la composition. Mais je crois que le challenge, le besoin de se développer pour un groupe se situe aux racines de son existence, c'est très important. Grace à ça il évolue, et c'est ce qui lui permet de survivre, sans quoi il ferait du sur place. Bon, après si tu t'appelles IRON MAIDEN tu peux enregistrer le même album plusieurs fois et toujours être supporté par un grand nombre de fans, mais tu vois, j'ai toujours préféré METALLICA à IRON MAIDEN. Chaque album détient son propre son, son propre style... C'est un défi mais c'est aussi assez amusant une fois en studio. Après je t'avouerais être assez conservateur sur certains aspects, afin que le fond reste tout de même identique. Je ne veux pas enregistrer d'albums totalement différents non plus car ça serait complètement idiot, quand tu détiens ton propre style il faut que tu le chérisse en quelque sorte. Mais il faut que tu changes les formes, les couleurs, certains détails de façon à rendre ton album unique, pour que tu puisses le reconnaître : "Çà, c'est sur "Anno Domini High Definition", çà sur "Shrine Of New Generation Slaves"..." - je pense que c'est ainsi que tu peux parvenir à générer des effets différents lors de l'écoute de ton album, autant chez les fans que chez les musiciens.

 


Au travers de ses textes, "Shrine Of New Generation Slaves" établit le constat d'une société aliénée en allant même jusqu'à parler d'esclavagisme moderne. Sur des chansons comme "We Got Used To Us" ou "Celebrity Touch", là c'est clairement déprimant, tu peins le tableau d'une vie qui a perdu son éclat, du besoin de certaines personnes de se faire remarquer mais renfermant au final un noyau complètement terne... Peux-tu nous parler de tout çà un peu plus en détail ? 
J'ai voulu photographier ce que nous vivons en ce moment même, notamment ces deux/trois dernières années, l'époque à laquelle cet album a commencé à germer dans ma tête. Mon intention était d'insister sur le fait que de nos jours un grand nombre de personnes se sentent comme des esclaves, et pour des raisons différentes elles ne se sentent pas capables de prendre les rennes de leur vie. Bien sûr ce sentiment de mal-être et de frustration n'est pas exclusif à notre époque mais ce coup-ci ça m'a vraiment choqué, je me suis rendu compte que tout le monde se trouvait dans une sorte d'état dépressif, et j'ai eu du mal à le réaliser au début. Peut-être la faute à la crise financière, ou la fin du monde en décembre l'année dernière... (Rires) J'ai donc commencé à écrire à ce propos, puis est venu cette idée de créer non pas un album conceptuel, mais un album thématique sur ces situations où l'homme se sent comme enfermé dans une cage. Des situations totalement différentes comme par exemple avec "Celebrity Touch" qui parle du culte de l'importance, certaines personnes en sont dépendantes et ressentent toujours ce besoin de se mettre en avant, à compter leur "likes" sur Facebook... En ce qui concerne "We Got Used To Us", la chanson parle d'une relation amoureuse qui s'éteint petit à petit, ou même d'une simple situation où la passion n'est plus là. C'est pour ça que j'ai nommé l'album "Shrine Of New Generation Slaves", j'avais en tête l'image de tous ces gens malheureux en train d'errer dans le temple moderne qu'est cet espèce de grand centre commercial avec plein d'escalators (ndlr : voir la pochette de l'album plus haut). Aujourd'hui tu n'as plus besoin d'aller à l'église, tu te rends juste au centre commercial, voilà où tu fais tes prières ! C'est une représentation de l'époque à laquelle nous vivons, au fond c'est en quelque sorte la même chose qu'avec notre album précédent "Anno Domini High Definition" qui détenait aussi cet aspect sociologique, mais disons que le point de vue était extérieur, pour ce nouveau disque c'est tout le contraire, je me suis mis à creuser dans la tête des gens. Après je t'avouerai que l'album contient également beaucoup d'éléments personnels, notamment sur la chanson "Deprived"... Un peu beaucoup même... Je viens de m'en rendre compte... (Sourire téléphonique)

Toi même te sens-tu esclave de quelque chose ?
Je me sens à peu près heureux, notamment parce que je parviens à vivre de ma passion. J'ai cette chance, mais je vois aussi toutes ces personnes qui passent leurs journées dans ces endroits où elles n'éprouvent aucun plaisir, voire même qu'elles détestent, et quand tu leur demandes : "Mais pourquoi ne peux-tu pas tout changer ? Changer de métier, te sentir heureux !" - elles te répondent : "Non, je ne m'en sens pas capable à cause de... L'argent, mes enfants, des obligations...". C'est çà le problème ! Pour moi c'est facile à dire et je le comprends, je me sens chanceux mais j'ai du mal à imaginer que ça ne puisse pas être le cas pour tout le monde de pouvoir connecter travail et passion. J'essaye d’être heureux, et de combattre certains démons qui m'habitent par moment, c'est pourquoi j'écris, j'essaye de comprendre au travers de mes paroles, en créant ma propre musique...

Penses-tu être à même d'aider ces gens avec ton travail ? En stimulant une prise de conscience par exemple ? 
Peut-être... Ils peuvent se rendre compte qu'ils se sentent esclaves et commencer à entreprendre des changements dans leur vie... Je ne souhaitais pas terminer cet album avec une vision extrêmement négative comme sur la fin d'"Escalator Shrine" où les gens se mettent à ramper en masse dans l'obscurité, en se dirigeant on ne sait-où, sans doute vers un énorme gouffre... Je voulais rester optimiste avec la chanson "Coda" dont la dernière ligne est : "I am set to rise" (Je suis prêt à débuter mon ascension), la lumière au bout du tunnel, l'espoir. Et j'y crois, je ne suis pas du genre (Il élève le ton) : "OH MON DIEU ON VA TOUS MOURIR !" (Éclats de rire). Je pense que nous pouvons survivre, mais il faut que nous nous recentrions sur nous même, sur notre imagination, qu'on en prenne soin. Nous ne pouvons pas vivre constamment entourés de gadgets en étant persuadés qu'ils vont nous aider, car sinon ce serait admettre que la vie serait tout simplement impossible si nous en étions privés. Je veux rester positif, je ne veux pas non plus dire que tout le monde est esclave, il s'agit juste de l'histoire de personnes qui se sentent comme tel, et qui ne le savent même pas, ou alors elles s'en rendent compte et veulent changer les choses... Ou peut-être pas !

De retour à la musique on sent un gros travail sur le son des instruments, pour leur donner un côté "organique", à l’exception peut-être de la guitare solo dont les interventions sonnent beaucoup plus moderne. L'idée c'était de parvenir à capturer la meilleure essence possible ? 
En effet nous voulions faire quelque chose de beaucoup plus organique, absolument. C'était plus vintage, plus naturel aussi. Aujourd'hui les groupes progressifs utilisent beaucoup de sections à cordes, et je n'en suis pas très client pour tout te dire, avec Michał nous avons réalisé qu'il était temps de tout mettre à la poubelle et de les remplacer par des instruments plus organiques, ainsi que le synthé. Pas tout le temps mais inclure par exemple un mellotron, des trompettes, des cors... C'est d'ailleurs sur cet album que nous avons utilisé un saxophone pour la première fois de notre carrière, ça change des solos de guitare et je dois dire que l'effet est beaucoup plus "coloré".
 


Souhaitez vous poursuivre dans cette direction ? 
Non. En tous cas je souhaite garder le travail poussé sur les mélodies, en ce moment je trouve que c'est ce qui manque le plus. Ça me manque beaucoup d'entendre des bonnes chansons, je n'ai jamais été un gros fan des années 80, j'étais plus tourné vers les années 70, néanmoins je trouve que dans les eighties les gens ont écrit des chansons formidables, simples, efficaces. C'est un exercice que j'aimerais essayer, mais malheureusement mes chansons dépasseraient surement les 10 minutes... Pour répondre à ta question je ne sais pas. Ça sera peut-être plus hard, ou plus doux, mais en tous cas nous aimerions surprendre avec notre prochain album, que ce soit nous-même ou nos fans... Tout en prenant soin de garder l'identité RIVERSIDE... Ou peut-être pas ! Je ne sais pas ! (Rires)

On a l’impression que certains titres ont été composés dans cette optique "roots", alors que d’autres auraient pu figurer sur votre album précédent s’il n’y avait pas ce vernis 70’s ("Feel Like Falling", ou "Deprived" ). Vous pensez que "Shrine Of New Generation Slaves" peut être la meilleure carte de visite de tout ce qu’est RIVERSIDE ?
Je pense oui ! En toute honnêteté, j'ai abordé mes albums précédents avec des idées bien précises et au final je suis arrivé à concrétiser environ 70% de ce que je voulais faire, mais avec celui-ci j'ai avoisiné les 90%. En tous cas il ne faut jamais arriver à 100%, car ça voudrait dire qu'il s'agit de ton dernier album non ? (Rires) Il te faut garder une marge de progrès. Mais en effet je pense qu'il s'agit du disque le plus mature et représentatif de ce que RIVERSIDE peut délivrer de meilleur. Après bien sûr nous pouvons sonner plus hard, plus metal, ce qui sera peut-être développé à l'avenir sur notre prochain opus mais si tu me demandes ma carte de visite, je choisirai le dernier album.

Il règne un profond sentiment de mélancolie sur ce disque. Les textes ont-ils influencé l’écriture de la musique ? Ou vice-versa ?
Je suis un mec mélancolique, je pense que c'est ce que je parviens à faire de mieux. C'est ainsi que je me sens le plus honnête, tant dans mes textes que dans ma musique. J'ai toujours voulu donner un aspect mélancolique à ma musique, je ne me vois pas du tout écrire exclusivement des chansons joyeuses. C'est pourtant ce que j'avais essayé de faire initialement avec "Celebrity Touch" par exemple et son riff positif à la DEEP PURPLE, puis est arrivé le refrain et son air mélancolique... (Rires) Ça fait partie de notre carte de visite, c'est mon style, ma façon de chanter. C'était mon intention de donner ce sentiment à l'album, mais en réalité je ne savais pas que ça allait être si sombre ! (Rires) Au début je me suis juste dit : "Okay ça va être un album avec des bonnes chansons, et basta !" - mais une fois terminé quand je me le suis écouté deux ou trois fois je me suis dit : "C'est vachement triste quand même !" (Rires) J'y ai trouvé beaucoup de profondeur, alors que je ne m'en était même pas rendu compte lors de l'écriture ! (Rires) C'était peut-être inconscient en y repensant, un sentiment qui m'a traversé à un moment donné sans que je ne m'en aperçoive... Peut-être que ça m'a mis dans la bonne direction, je ne sais pas.

L’an dernier vous aviez été annoncé au Motocultor Festival, avant que votre nom ne disparaisse. Peut-on espérer vous revoir en Festival en France, au Hellfest par exemple ?
Je sais que nous jouerons à Paris au mois de mars (ndlr : le 20 mars au Divan du Monde), et que nous avons toujours des festivals en négociation. Mais en tous cas nous aimerions jouer plus souvent en France, peut-être que l'occasion se présentera avec ce nouvel album pour que nous sortions un peu de Paris... 

Pour finir qu'en est-il de ton projet LUNATIC SOUL ? De nouvelles choses à venir ? 
J'adorerais. Pour le moment je suis occupé avec RIVERSIDE, je viens même de composer de nouvelles chansons pour un prochain album. Mais oui je garde LUNATIC SOUL en tête et essaye d'écrire, en tous cas ce n'est pas l'envie de continuer qui me manque, ça sera peut-être différent que sur les trois albums précédents, plus puissant ? Je ne sais pas. Ça m'aide à survivre, donc oui je souhaite aller plus loin avec ce projet. (Sourire téléphonique) Peut-être pour la fin de l'année, et je dis bien peut-être, de nouvelles chansons, un nouvel EP... En tous cas il y aura un album pour 2014, c'est certain.

Tu disais tout à l'heure que LUNATIC SOUL t'a aidé pour composer ce nouvel album de RIVERSIDE, l'inverse va peut-être se produire ce coup-ci ? 
Probablement oui, c'est circulaire tu sais ! C'est vrai que j'ai appris beaucoup de choses durant l'enregistrement de "Shrine Of New Generation Slaves" et le nouveau LUNATIC SOUL comportera assurément de nouveaux éléments. J'adorerais faire de nouvelles choses avec la batterie, et qui sait, peut-être intégrer des guitares électriques dans LUNATIC SOUL ? (Rires)


L'album "Shrine of New Generation Slaves" de RIVERSIDE sortira le 21 janvier 2013 chez InsideOut Music.

01 - New Generation Slave
02 - The Depth of Self-Delusion
03 - Celebrity Touch
04 - We Got Used To Us
05 - Feel Like Falling
06 - Deprived (Irretrievably Lost Imagination)
07 - Escalator Shrine
08 - Coda

RIVERSIDE se produira également en concert au Divan du Monde à Paris le 20 mars en compagnie de JOLLY et DIANOY.

 

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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