26 août 2021, 0:32

IRON MAIDEN

"Senjutsu" détaillé titre par titre

 


A l'approche de la sortie du 17e album d'IRON MAIDEN, "Senjutsu", le 3 septembre, notre spécialiste ès-Vierge de Fer Jérôme Sérignac vous détaille titre par titre ce qui semble être un fort grand cru.

''Senjutsu''
(Smith - Harris)
Durée : 8’20

Ce premier morceau débute avec un rythme tribal rehaussé de guitares agressives, le tout sur un mid-tempo épique et dans une ambiance assez lourde par rapport à ce que l’on a entendu auparavant de la part du groupe. Un sentiment de mélancolie se dégage de certains passages, avec un superbe chant harmonisé d’une manière assez peu conventionnelle de la part de Bruce Dickinson. En cela, c’est déjà une nouveauté sur ce disque. Avec une musique signée Adrian Smith, le sujet de ''Senjutsu'' développé par Steve Harris évoque un peuple nordique devant protéger un mur au péril de sa vie. Dave Murray se fend d’un solo très inspiré et Adrian Smith se charge d’une partie de celui que l’on entend à la fin, doublé par des synthés. Certains passages évoquent ce que Bruce a pu parfois faire sur des titres de sa carrière solo, un apport majeur pour cette nouvelle livraison discographique.

''Stratego''
(Gers - Harris)
Durée : 5’

L’étoffe d’un single, confirmé par sa sortie sous ce format le 19 août. Tout album d’IRON MAIDEN est doté de chansons directes et catchy qui font généralement office de single. Ici, nous avons une chanson typique du groupe mais avec, dans l’esprit seulement, des résonances de heavy « classique », comme si l’on notait des influences au détour de certaines sonorités. Le son de guitare de Janick Gers qui accompagne Bruce sur les couplets nous ramène une vingtaine d’années en arrière. Les harmonies, un vrai plus pour l’ensemble, et les paroles de Bruce sont à l’image du premier titre qui évoquent « l’art de la guerre » (« Teach me the art of war »), l’une des transcriptions de ce que signifie Senjutsu. Là aussi, c’est un nouveau changement qui s’opère devant nos yeux (et dans nos oreilles surtout) alors que nous n’en sommes qu’au deuxième titre et pas au bout de nos - bonnes - surprises. 

''The Writing On The Wall''
(Smith - Dickinson)
Durée : 6’14

Premier single choisi pour présenter l’album, cette chanson installe une ambiance celtique avec ses guitares que l’on entend lors de l’introduction de ce morceau au tempo moyen. Le son de basse de ‘Arry est massif et il se fend d’une ligne assez complexe lors du riff principal. Bruce revient à un style de chant plus habituel avec des paroles sombres, presque prophétiques et qui contrastent un peu avec le certain entrain de la mélodie. Il faut bien tendre l’oreille afin de saisir toutes les subtilités des guitares, en particulier sur les refrains. Adrian Smith est, et cela va se confirmer tout du long, impérial sur les deux soli qu’il interprète avec un final de sa part tout bonnement dantesque.

''Lost In A Lost World''
(Harris)
Durée : 9’32

Du jamais vu (entendu plutôt) dans une intro de MAIDEN qui s’étend sur près de 2 mn et qui se veut mélancolique. On notera les effets sur la voix de Bruce, suivie de chœurs planants doublés de nappes de synthés. Lors du véritable démarrage de la chanson, certaines atmosphères évoquent celles de ''No More Lies'' (« Dance Of Death » en 2003). Bruce double certaines de ses lignes d’une façon inédite et avec une puissance qui sidère. De nombreux changements de rythmes s’opèrent au gré des minutes qui s’écoulent avec une longue partie instrumentale. Nous sommes là en présence d’une composition dans la plus pure veine Harris, qui n’évite pas certains écueils telle la redondance de parties pas forcément indispensables à la réussite d’un titre. 

''Days Of Future Past''
(Smith - Dickinson)
Durée : 4’04

Le binôme Smith/Dickinson est remonté comme un coucou suisse avec ce titre dans la veine de ''The Mercenary'', ''The Wicker Man'' ou ''Speed Of Light'' pour le côté agressif du riff. A ce stade de l’écoute, il faut bien constater qu’Adrian Smith, qui cosigne le morceau avec Bruce Dickinson, se taille la part du lion. Les paroles, quant à elles, sont une nouvelle fois assez sombres (« Waiting for the judgment and the judgment never ends »).

''The Time Machine''
(Gers - Harris)
Durée : 7’10

Co-écrite par Gers et Harris, la mélodie d’ouverture se veut la suite directe de ''The Legacy'' sur « A Matter Of Life And Death » en 2006, titre déjà co-écrit par le même tandem avant que les claviers ne s’en mêlent pour un style plus aérien. Ensuite, bien qu’il y ait en même temps des lieux communs qui rassurent l’auditeur, c’est du tout nouveau pour MAIDEN. Dans le développement, le pré-refrain, le phrasé du chant notamment avec ce break en particulier qui arrive au bout de 3 mn. Le son que l’on entend lors du solo de Dave Murray est lui aussi à classer dans la case des nouveautés et on constate également que la répartition des guitares dans le mix a été un peu modifiée, donnant à chacun des guitaristes plus d’ampleur sur le rendu final. 

''Darkest Hour''
(Smith - Dickinson)
Durée : 7’21

Troisième effort de la team Smith/Dickinson (aucun des deux ne signe de titres en solo sur le disque), on commence par le son des vagues et le cri des mouettes. ''Rime Of The Ancient Mariner 2'' ? Non ! L’intro se veut presque néo-classique avec cette superbe mélodie de Smith. Le morceau est plutôt lent dans son ensemble et les paroles sont sombres (« We bury our sons… »). Le chant de Bruce est plus lointain dans le mix et se veut plus conventionnel même s’il se pose sur des enchaînements d’accords que le groupe n’a jamais utilisés à ce jour avec des consonances blues rock propres à l’univers qu’affectionne tant Adrian Smith. Le doublé de soli est magique avec un Murray qui nous refait le coup de ''Coming Home'' en 2010, hendrixien dans l’esprit.

''Death Of The Celts''
(Harris)
Durée : 10’20

Harris est ici chez lui, plantant ses jalons dans une terre qu’il ne connaît que trop. ''The Clansman'' vient immédiatement à l’esprit avec cette intro à la basse et la guitare acoustique avant le départ des électriques au bout de 2 mn. Peut-être le morceau qui se rapproche le plus d’une facture dite classique, un bon titre cependant avec une grande partie instrumentale (trop peut-être chez le groupe qui gagnerait à élaguer parfois un peu plus, ce qui lui ferait gagner en efficacité). Gers assure un premier solo suivi par Murray et enfin Smith. Ce dernier est en quelques secondes très agressif et c’est une surprise aussi efficace qu’intense. Les voix sont assez dépouillées, sans effets particuliers ni doublage de ligne. La boucle est bouclée au terme des 10 mn que dure cette chanson avec une fin identique à celle du début.

''The Parchment'' 
(Harris)
Durée : 12’39

Le Boléro de Ravel ! Voici ce qui vient à l’esprit dès l’intro. Du classique moderne « métallisé » et là encore, une ambiance inédite pour MAIDEN. Quoi qu’il se passe ensuite sur ce morceau, on est tout entier acquis à sa cause. Et ce qui se passe ensuite, justement, est d’une lourdeur insensée ! Rythme lent, presque doomesque dans l’esprit, avec des accents orientaux : c’est tout bonnement hypnotisant et à fort volume, la chanson nous envoie dans une autre dimension. La voix de Bruce (qui fait sur tout l’album démonstration de sa maestria en atomisant le spectre qui lui est alloué) est doublée par une guitare, tandis que le sujet traite d’un parchemin mystique. On observe une grosse suite de soli Gers/Smith/Murray avant le retour du chant doublé par la guitare de Murray et que le tout s’emballe de façon traditionnelle au bout de 10 mn. C’en est d’ailleurs presque dommage comparé à la puissance et l’originalité du traitement du début, mais tout cela est vite rattrapé par un doublé de soli, Gers tout d’abord et Smith ensuite. Une fin originale, par la suite d’accords utilisée, qui reprend le motif musical de l’introduction. MAGISTRAL ! 

''Hell On Earth'' 
(Harris)
Durée : 11’19

Dernier morceau d’un album qui force le respect depuis la première minute et quatrième pavé signé Harris. ''Hell On Earth'' débute par une longue introduction avec nappes de claviers, arpèges à la basse et une mélodie de guitare qui se greffe par-dessus. Le véritable début de la chanson surprend un peu car il arrive sans crier gare, un galop estampillé 100 % MAIDEN et une ligne de chant qui démarre avec une guitare qui suit la mélodie et rappelle ''When The Wild Wind Blows'' (« The Final Frontier » de 2010). La chanson a des airs de déjà-entendu dans la discographie de la formation, mais elle n’est pas moins efficace pour autant. Refrain de stade en mode on saute dans la fosse le poing levé et une dernière fois, la partie soli prend de l’espace dans un disque qui leur fait de toute manière la part belle. Le final est sur le même schéma que sur ''The Parchment'', lourde comme le plomb avec un dernier solo. Sombre dans l’ensemble des paroles écrites pour « Senjutsu », ce dernier titre traite de l’état misérable de la planète où l’on relève la thématique d’enfants armés se battant au nom d’un Dieu.


Le 2 septembre, veille de la sortie officielle de l'album, venez assister dans un bar à Paris, Lille, Lyon, Bordeaux et Rouen à sa soirée de lancement, un événement organisé par Warner Music France en partenariat avec HARD FORCE et HEAVY1. L'occasion de l'écouter entre connaisseurs dans un cadre sympathique et de remporter des cadeaux MAIDEN !
 

 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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6 commentaires

User
Alwax
le 26 août 2021 à 10:15
il faut quand même dire que ce groupe n'a plus rien à prouver, et peut, sans problème, se permettre quelques longueurs sur ses titres pour permettre à tous les musiciens de s’exprimer. c'est aussi une des marque de fabrique du groupe, qu'on aime ou non.
User
Steph BERMOND
le 26 août 2021 à 11:01
Merci Jérome pour ces infos..... plus qu'à attendre.....
User
Toto El Baxxozorus
le 26 août 2021 à 12:31
Un excellent article pour se mettre en appétit (for destruction ?) Merci !
User
Joël Coudrier
le 26 août 2021 à 16:20
Merci pour l'analyse du nouvel album, il donne envie de l'écouté! simple et bien écrit up the iron
User
Guillaume Dessegno
le 26 août 2021 à 17:21
Merci pour cette chronique ! J'ai vraiment hâte d'écouter ce nouvel album. Et je suis curieux d'entendre "The Parchment" au final. Par contre, je suis surpris et déçu par la description de la chanson "Hell on Earth" qui jusqu'ici faisait plutôt l'unanimité.
User
Guy Eddie the legacy Andrieu
le 28 août 2021 à 18:30
Merci Jay pour ce descriptif très détaillé et au combien intéressant et professionnel...J'ai encore plus hâte de l'entendre cet album tant attendu...?????
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