21 novembre 2021, 16:00

AUTOKRATOR

Interview Loïc Fontaine

Blogger : Clément
par Clément


Composé de deux membres ayant déjà traîné leur bosse dans les rangs de l'underground hexagonal (N.K.V.D., COMBUSTION SPONTANEE et ASTRAL OCEAN en guise de carte de visite), AUTOKRATOR affiche sur son quatrième album, « Persecution », une expérience du riff indéniable. Aucun doute n’est ici permis sur le contenu : noir, destructeur, insondable, qui tout du long de trente-quatre minutes abyssales se nourrit de ce qui se fait de plus extrême en la matière. Loïc Fontaine a levé le voile sur la bête avec HARD FORCE...
 

Bonjour Loïc, peux-tu nous en dire un peu plus sur ce duo qui ravage les tréfonds de l’underground depuis 2014 ?
Bonjour Clément. J'ai créé AUTOKRATOR en 2014 lorsque mon projet précédent, NKVD, s'est arrêté. En 2015, nous avons publié notre premier album « Autokrator » chez Iron Bonehead, Godz ov War Productions et Inferna Profundus. En 2016 nous avons publié «The Obedience to Authority » chez Krucyator Productions, Godz ov War Productions, Larval Productions et Signal Rex. Sur ce disque, David s'est occupé cette fois-ci de tous les vocaux et Septimiu Harsan de la batterie. En 2018 nous avons publié « Hammer of the Heretics », chez Krucyator Productions, Death Kvlt Productions et Deaf Sparrow, avec Kevin Paradis à la batterie. Je considère d’ailleurs Kevin comme un membre de session... mais permanent. Une fois que tu as bossé avec quelqu'un de son niveau il est très dur de ne pas y retourner… et quasi impossible de trouver meilleur batteur !

Avant de rentrer plus en détails sur ce quatrième album, « Persecution », ce qui attire l’œil de prime abord est cet artwork sombre, dérangeant signé Nestor Avalos...
Je suis "tombé amoureux" du travail et style de Nestor sur le EP « Debemur morti » de BLUT AUS NORD. Son style incarnait exactement ce que je recherchais, un style très sombre, très personnel, reconnaissable parmi tant d’autres. Son artwork est une partie intégrante de l'identité visuelle d'AUTOKRATOR,  il a d’ailleurs réalisé trois pochettes sur nos quatre albums.

Les textes sur ce dernier album sont eux aussi on ne peut plus clairs sur votre relation avec le christianisme...
En fait, nous avons intégré des thèmes sur le christianisme uniquement sur les deux derniers albums. « Autokrator » était inspiré par les empereurs romains les plus sadiques à travers l'histoire quant à «The Obedience to Authority », il dissertait sur le rapport à l'autorité de Milgram Hubbard et Beria. Pour parler parle en mon nom uniquement, car je ne connais pas l'avis de David et Kevin, je n'ai pas de rapport particulier avec la religion. Mais il est clair que le christianisme fait partie de notre patrimoine et que son histoire est riche et passionnante.

Comme on le disait dans notre chronique, « Persecution » est sauvage, viscéral, sans temps mort... dans quel état d’esprit avez-vous abordé sa composition ?
Nous voulions que cet album soit le plus brutal, versatile, technique et sombre d'AUTOKRATOR. Les objectifs étaient donc clairs : ne laisser aucune chance à l'auditeur, le surprendre chaque minute et l'étouffer minute après minute après l'avoir laissé respirer un tant soit peu. Nous voulions aussi que chaque titre soit unique et apporte un élément différent mais que le tout soit parfaitement homogène.

Le dernier morceau, « Apocalypsis », dénote du reste de l’album, quel en est sa genèse ?
Ce titre est le chapitre de clôture de l'album. Les paroles sont issues de l'Apocalypse de Saint Jean de la Vulgate, la Bible en latin. Elles annoncent la fin du monde et de ce fait la fin de l'album...



Revenons sur le titre de l’album, « Persecution », à quoi celui-ci fait-il référence ? 
L'album traite de la persécution des Chrétiens durant l'Empire Romain par cinq empereurs à savoir Marc Aurèle, Dioclétien, Néron, Domitien et Trajan. La structure de l'album est basée sur le "Livre de Martyrs" de l'historien John Foxe, et est divisée en cinq chapitres, traitant des empereurs cités, plus une outro.

Loïc, tu es une nouvelle fois aux manettes à l’enregistrement et au mastering de ce disque, qu’est-ce qui fait que tu gardes la main mise sur ces étapes ?
Le son est pour moi plus qu'une passion, c'est une obsession ! Je sais exactement comment le groupe doit sonner, il est donc impossible que je laisse notre musique entre les mains de quelqu'un d'autre. Je suis trop obtu et méticuleux pour cela.

AUTOKRATOR ne se produit pas en live, y-a-t-il une raison particulière à cela ?
Le live ne m'intéresse pas vraiment, seulement le travail studio. En plus je n'ai pas vraiment le temps pour. David vit au Etats Unis, qui plus est...

Revenons sur le parcours du groupe, avec quatre albums parus en six ans vous affichez une certaine régularité. Vous n’êtes jamais passés par la case "démo", "split" ou "EP" y-a-t-il une raison particulière à cela ?
J'ai enchainé directement la fin de NKVD avec les débuts d'AUTOKRATOR. Le but était de proposer d'entrée de jeu quelque chose de professionnel et comme nous avions des contacts dans le milieu metal, nous avons débuté directement par un album. Quant au split, ce format ne nous intéresse pas vraiment.

En parlant d’albums, avez-vous eu un ou plusieurs coups de cœur musicaux depuis le début de cette année ? Que retrouve-ton sur la platine d’AUTOKRATOR en ce moment ?
Cette année j'ai eu des coups de cœur pour les nouveaux albums de PORTAL, LVCIFYRE, CREEPING FEAR, ANTICHRIST SIEGE MACHINE, HATE et HEGEMON. Et j'en oublie surement certains...

Merci pour ta disponibilité Loïc...
Merci à toi Clément, HARD FORCE a fait partie intégrante de ma jeunesse, c'était l'une de mes lectures mensuelles papier avec Hard Rock Mag et Metallian...donc c'est vraiment un honneur pour moi d'avoir une chronique et une interview ! A bientôt…

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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