9 décembre 2021, 16:22

LES SHERIFF

"Grand Bombardement Tardif"

Album : Grand Bombardement Tardif

2021. On se caille sévère sur les routes du far east de l’Alsace.  La déprime me gagne. Le thrash me lasse, le black doom death fait couler mon sourire... alors je me tire sur les routes direction le soleil. Je prends en bagnole un auto-stoppeur d’un autre temps, plus crétois que crétin. Le gus avise mon vieux radiocassette et sourit. Il exhibe un objet antédiluvien à bande magnétique. Je lui donne le feu vert et les décibels nous font décoller. Ah... "Du Rock'n'Roll dans ma Bagnole", le pied... je reconnais cette voix à l’accent chantant de Montpellier, et ces riffs enlevés qui "Ramones" nos conduits auditifs.

- Bon Dieu,  c’est LES SHERIFF ?
- Oui monsieur !
- Oh purée ça ne me rajeunit pas.  Strasbourg en 1990, mon 1er concert... mais je ne reconnais pas les morceaux.
- Normal, il s’agit du nouvel album, il sort le 10 décembre...

Il disait vrai le punk à chien. 23 ans après mes "Hérault" de la scène punk française sont de retour !

C’est comme si rien n’avait changé, à quelques détails capillaires près... Nos compagneros sont toujours vifs et mélodiques pour un "Requiem 5 étoiles". Direct les pieds dans les Santiag s’agitent. Il était une fois dans l’Hérault... un punk-rock inimitable qui dégaine et riffe tout azimut. Tels LUDWIG VON 88 et OTH, l’éclat d’une époque libertaire qui détonne encore plus dans la morosité conformiste d’aujourd’hui. Un truc de fou. Le "Grand Bombardement Tardif", l’explosion de la rythmique vrombissante à la MOTÖRHEAD, appuyée de soli déglingués, LES SHERIFF leur devise c'est "Il était une fois l’insolence".

Je regarde mon passager...
- C’est pas Almeria, c’est mieux, c’est alléluia !
- N’est-ce pas. On peut le dire,  j'y ai retrouvé "Ma Lumière"... dis t’as pas une bière ?
- Vu le bonheur musical que tu m’apportes mon Loulou, on va se poser et décapsuler quelques binouzes sous un "Soleil De Plomb" tout en écoutant la suite.
- Avec plaisir monsieur !

Nous avons profité de cette cavalcade de riffs saturés par cet accent chaleureux du Languedoc si chantant et si optimiste. On ne se prend pas au sérieux,  ou alors c’est un sérieux...de mousse. Bière et punk-power. On sent tout de même une pointe de gravité nouvelle dans le chant des cigales, le poids des années qui exprime la nostalgie. Comme le prophète Lemmy le chantait, LES SHERIFF envoient un sacré nom de rock'n'roll... de Montpellier. Et nos daltons indisciplinés sont tous sauf "Loin Du Chaos". Et je leur dis mille fois merci pour la jouissance électrique qu’ils ramènent dans leur chevauchée. Merci de me prouver qu’à plus de cinquante balais on est encore des clowns électriques à l’efficacité exemplaire.

« SHERIFF is... a punk-rocker » (« avé l’accent de 'Montpélier' »)

Sérieux, l’année prochaine je me sens bien aller glander et écouter du punk  "A Montpellier". Je crois qu’il y aura toujours un bout de mon cœur égaré là bas. Jamais très "Loin Du Chaos".

J’ai déposé le loulou au cheveu vert (un seul oui, à 50 ans la crête est light) et j’ai filé me procurer le skeud des SHERIFF. Ce dernier, avec ses cordes bien dégoulinantes de riffs et sa batterie martelée, ne s’adresse pas qu’aux "Enfants Du Passé". Du punk, du hardcore mélodique... mais avant tout une succession de tubes rock'n'roll qui respirent l’authenticité. Un réglement de comptes à Rock Corral.

Je pense sérieusement qu’ils ne nous ont pas encore dit adios... les Amigos. Il y a un nouveau SHERIFF en ville ce soir, son étoile n’a pas fini de briller. Et c’est tant mieux !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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