A l'occasion de la date du musicalement riche groupe 6:33 à Paris, le Bus Palladium, le 26 février prochain, nous partageons avec vous un entretien avec la formation qui vous donne plus de détails sur le dernier album « Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome » et sa façon d'aborder la composition et l'écriture de son exceptionnel... univers.
Le groupe était de retour en octobre dernier avec un 5e album « Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome », une nouvelle œuvre à la fois riche musicalement et théâtrale, pourrait-on parler d'opéra-rock ?
Nicko : Carrément !! Notre musique a toujours été très imagée et le fait de raconter une histoire tout le long de l’album permet d’insuffler un côté théâtral aux lignes de chant.
L'album raconte dans sa globalité une histoire, est-ce une façon de pouvoir encore une fois mélanger les cultures et les genres musicaux au gré des rencontres du personnage ?
Rorschach alias Flow : En fait on fonctionne d’une manière un peu particulière : avant de commencer à composer je propose un thème à Nicko (comme pour « Deadly Scenes » avec les 7 pêchers capitaux) qui lui est nécessaire pour avoir une sorte d’angle d’écriture, de ligne directrice… Ici c’est l’histoire d’un jeune provincial qui monte sur la mégalopole en quête de célébrité, et son parcours initiatique pour y parvenir.
Ensuite Nicko compose au gré de ses (folles) idées, et ses morceaux m’inspirent les histoires que je vais raconter… C’est de lui que vient toute la musique, mais il se nourrit des histoires que je lui propose dans chaque chanson. Et en effet selon le tableau qu’on va raconter les couleurs vont être très différentes.
« Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome » ressemble à la bande originale d'une comédie musicale moderne, est-ce que cela donne envie de mettre tout cela en image ?
Nicko : Absolument ! Quand je me lance dans l’écriture d’un morceau, je dois avoir un fil rouge, une ambiance, des images ou une couleur à l’esprit, je crée en quelques sorte la bande originale d’un film qui n’existe pas. Si on avait les moyens (financiers) on ferait des vidéos pour chaque titre de l’album à l’instar de « The Wall » de PINK FLOYD.
C'est le premier album de 6:33 avec un batteur, ce sont les nouvelles chansons qui ont déclenché cette décision ?
Rorschach : Il y a plusieurs raisons mais c’est d’abord et surtout par rapport au live. En fait sur cet album les batteries sont toujours programmées, on a recruté Vicken après l’enregistrement. On avait depuis un moment l’envie de rajouter un vrai batteur au line-up, et certains mouvements au sein du groupe ont été l’événement déclencheur.
On ne va pas rappeler la liste des groupes et artistes qui vous influencent tous au sein du groupe, ce qui rend votre univers si riche et toute fois cohérent, mais dans l'ensemble on peut dire aujourd'hui que vous avez créé au fil des albums votre propre identité, comme ont pu le faire DON BROCO, ROYAL REPUBLIC ou encore Devin Townsend par exemple ?
Nicko : C’est toujours compliqué d’avoir du recul sur sa propre musique mais c’est souvent grâce aux retours de notre public que l’on s’aperçoit qu’il existe une "patte 6:33" et j’en suis vraiment heureux. Dès la création du groupe, notre but était d’injecter dans notre musique tout ce qui sortait du carcan du metal, certaines influences sautaient forcement aux yeux et il nous a fallu quelques années pour digérer tout ça, pour maitriser un peu cette fougue des débuts et construire notre propre identité. Donc si tu penses que c’est réussi, rien ne me fera plus plaisir !!
Est-ce qu'avec « Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome » vous avez déclenché une histoire, des thèmes, qui vont maintenant faire naître d'autres idées et donc une suite à ce disque ?
Rorschach : Oui nous avons créé une sorte de monde parallèle qui reflète un peu toute la pop culture qui nous a construit, et on va continuer à décliner ça au fur et à mesure de nos histoires futures… Et en effet ce disque aura une suite car l’aventure qui y est racontée n’en est qu’à son twist à la fin de ce 1er volet.
Difficile de décrire « Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome » avec des mots car c'est en l'écoutant que l'on peut découvrir toutes ses subtilités. Il est à la fois progressif et cinématographique... Les arrangements font-ils partie de l'un des plus gros travail lors de l'enregistrement ?
Nicko : En effet ! Je compose le "squelette" des morceaux seul mais pour les arrangements Howahkan Ituha (alias Emmanuel) et moi formons un vrai duo. Il s’occupe notamment de toute les orchestrations, les cuivres et la batterie et travaille énormément à ce que qu’ils sonnent réaliste. Le fait qu’il s’occupe aussi du mix de l’album nous permet de peaufiner les arrangements du début jusqu’à la fin.
Le disque est sorti sur 33 Degrees, vous pouvez nous en dire plus sur ce label ?
Rorschach : C’est le label d’un ami (qui faisait surtout tourner des groupes asiatiques en France) qui nous fait confiance depuis quelques années, avec qui nous avons la main mise sur ce qu’on fait et qui nous a permis d’être distribué par Universal Music avec qui il est en collaboration. Pour le reste du monde il est distribué par Warner Music par le biais du label italien Wormholedeath Records avec qui nous avons signé pour la distribution hors France.
Mis à part l'ajout d'un batteur et un changement de bassiste après l'enregistrement, le line-up de 6:33 semble plutôt stable depuis 2015 non ?
Rorschach : Au niveau des synthés ça a bougé aussi : Howahkan Ituha ne fait plus partie de la formation pour le live (il participera uniquement à la production et la création des futurs albums) en raison de manque de temps et Reemah alias # a quitté le groupe. Mr. Z qui était à la fondation du groupe et qui avait dû nous quitter à l’époque de « Deadly Scenes » est revenu.
On ne peut que conseiller ce nouvel album à nos lecteurs les plus curieux, véritable fête foraine musicale où se bousculent les genres musicaux comme à votre habitude, auront-ils la chance de vous voir sur scène prochainement ?
Rorschach : Nous y travaillons, c’est très compliqué car les dates annulées pendant le confinement sont reprogrammées depuis la reprise et les salles sont très bookées… Nous annoncerons bientôt les dates quand elles seront confirmées, il y a déjà le Bus Palladium le 26 février à Paris.
Quel regard porte le groupe, même ceux qui n'y ont pas participé, sur « Orphans Of Good Manners » le premier album ?
Nicko : Je garde beaucoup de tendresse et d’affection pour cet album mais j’ai énormément du mal à l’écouter aujourd’hui, notamment dû au son de la batterie (je m’étais occupé de sa programmation à l’époque). C’est un album très foufou si je puis dire, il reflète très bien l’état d’esprit que nous avions lorsque nous avons créé le groupe, il me fait penser à un jeune chien qui court partout. Ca part dans tous les sens et je pense que nous n’avions pas encore réellement trouvé notre identité...
633theband.com
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Billetterie disponible pour la date du 26 février au Bus Palladium en suivant ce lien : 6:33-Paris-BusPaladium
