Près de vingt-sept ans après sa formation à Methuen, Massachusetts, le légendaire quatuor CAVE IN opère un retour très attendu avec la sortie de son premier album pour le compte de Relapse Records, « Heavy Pendulum ». Paru le 20 mai, ce dernier met de nouveau à l’honneur le stoner-rock teinté de grunge et de hardcore si cher au groupe depuis le fabuleux « Jupiter » en 2000. S’il ne s’aventure pas plus loin encore en fricotant avec le metal hardcore de ses débuts (et l’immense « Until Your Heart Stops » en 1999), celui-ci possède bel et bien une énergie, une hargne toujours actuelles. Mais cela serait réducteur d’associer CAVE IN à cela puisqu’il laisse aussi une large place aux ambiances contrastées. La fureur de "New Reality" ou "Amaranthine" côtoie ainsi des incartades stoner comme sur "Blinded By a Blaze" ou "Searchers Of Hell". L’on retrouve même des morceaux atmosphériques comme "Pendulambient" ou "Days Of Nothing". Mais tout cela sonne de façon très naturelle, homogène et à aucun moment l’on ne se pose de questions sur la destination finale où souhaite nous convier le groupe.
Inutile de faire tenir le suspense plus longtemps, « Heavy Pendulum » est une réussite, donc, gorgée de riffs puissants qui envoient leur lot d’embardées rythmiques cotoyant des breaks judicieux (mon dieu ce "Careless Offering" qui donne envie de tomber la chemise !). Il traîne également une mélancolie tenace en toile de fond, résonnant comme un appel du pied vers son ancien bassiste Caleb Scofield, décédé en 2018. Le reste est à la hauteur des attentes, navigant toujours à l'équilibre entre mélodies inspirées, parties plus sombres et envolées épiques : "Amaranthine" envoie ainsi une bonne dose de frissons à tous les amoureux des ambiances ténébreuses pendant que le final grandiose "Wavering Angel" vise, lui, en plein coeur, tout en retenue.
Mais tout cela n’aurait pas cette force de caractère sans cette production aux petits oignons signée une nouvelle fois par Kurt Ballou (CONVERGE), qui sait y faire quand il s’agit de délivrer un son efficace et respectueux, injectant ce qu’il faut de puissance à ces guitares explosives, de nuances aux parties les plus méticuleuses. L’artwork magnifique réalisée par Richey Beckett parachève ce petit chef d’œuvre en lui apportant la touche de noirceur et de mystère qui lui fallait. Dire que l’on a hâte de retrouver le groupe sur les planches pour découvrir tout cet univers en live le 19 octobre à Paris est un euphémisme...